En France, la construction neuve est négligeable : avec 1% de construction neuve chaque année, à 20 ans d’ici, les bâtiments nouvellement construits pèseront moins de 20 % de la surface bâtie et avec la réglementation thermique en vigueur, moins de 10% des émissions de gaz à effet de serre. Inutile de financer par anticipation du logement neuf à émission zéro ; mieux vaut investir l’argent public et privé dans la réhabilitation thermique du bâti existant.Ce qui est vrai des bâtiments est vrai du transport, de la production industrielle, de l’agriculture, bref du métabolisme des territoires.
Force est de constater que les villes et leurs acteurs sont mobilisés sur le neuf, ligne nouvelle, éco quartier, bâtiment à énergie positive… La quasi totalité de ces acteurs recherchent le grand projet, le morceau de ville à construire, celle qui pèse 1% de renouvellement par an.
A ce rythme de pays développé, 90% des émissions de gaz à effet de serre seront en 2030 le fait des territoires qui sont déjà sous nos yeux. Le constat est nuancé mais similaire dans les pays émergents ou pas. En dépit d’une urbanisation galopante et à venir, la moitié des terriens sont d’ores et déjà urbains, les autres les nourrissent depuis les campagnes. La classe moyenne et supérieure mondiale, 2 milliards de terriens, est urbaine.
Par conséquent l’enjeu majeur est la réinvention écologique de la ville et de la campagne qui sont sous nos yeux et non celles qui s’aménagent demain. C’est l’ensemble du système de production des richesses, de consommation des ressources, de mobilité des hommes et des biens qu’il faut repenser.
Cette réinvention est à l’inverse de nos modes de penser et d’agir. Alors que le neuf est plus visible, plus médiatique, plus payant que le travail sur l’existant, il s’agit maintenant de s’organiser pour agir sur nos territoires comme ils sont : en territoire occupé, à la culture installée, aux organisations, entreprises missions et comportements à forte inertie, de longue durée.
La transition vers les villes du futur et leurs territoires de ressource entremêlés, forcément entremêlés, se dessine avec moins d’énergie fossile, moins de minerais, plus d’intelligence collective, pour un partage raisonné des espaces et des ressources, selon un chemin économique et social acceptable, dans le plaisir de vivre. C’est bien le métabolisme de nos villes et territoires qu’il s’agit de changer.
Le métabolisme en question n’est pas une image. Les flux entrant et sortant de personnes, de marchandises, et d’argent, les productions et les modes de consommation locales, gouvernent les émissions de C02 et le changement climatique. Le changement climatique agit en retour sur la prospérité.
Mesurer son impact local puis décider efficace, là où nous vivons, comme habitant, entrepreneur ou élu, oui mais comment ? 18 fiches action réalisées depuis la DRIEA abordent quelques aspects de notre métabolisme territorial; certaines sont devenues projet, d’autres des projets démonstrateurs; toutes sont reproductibles, de nombreuses fois, sur ce que l’on a appelé des gisements stratégiques. Ceux qui permettent de décider efficace.
fiche 0 @d amenagement durable
fiche 4 amenager avec la biodiversite
fiche 5 densite humaine-mixites
fiche 6 batiments-2 axes strategiques
fiche 7 isolation thermique par l’exterieur
fiche 8 chauffage urbain aux energies renouvelables et de recuperation
Fiche 9 bâtiments communaux-batiments durables
fiche 10 isolation thermique par l’exterieur sur domaine public
fiche 13 vegetalisation des bâtiments
fiche 17 Privilegier la boucle locale alimentaire
fiche 18 Cadre reglementaire des reseaux de chaleur