tiers lieux

Tiers lieux

Ni le domicile, ni le bureau, ce sont des troisièmes lieux, des bureaux partagés, multi-entreprises, à proximité de votre domicile, sur votre gare de départ au travail ou près de votre entreprise.

Pourquoi faire ?

En Île de France, nous sommes 30% à travailler dans notre commune de résidence, nous étions 50% dans les années 80. Ce n’est pas un hasard : 70 communes (sur 1300), concentrent 70% de l’emploi régional. Résultat : un million d’actifs résidant en deuxième couronne sortent chaque jour de leur commune pour aller travailler à Paris et en première couronne, pour moitié en voiture, pour moitié en train.

Des tiers lieux localisés près de leur lieu de résidence permettraient à une partie d’entre eux, de travailler près de chez eux, une, deux fois par semaine. A Cergy-Pontoise plutôt qu’à la défense par exemple.

Est-ce imaginable ? Il y a un précédent en France : selon deux enquêtes distinctes, 11% des salariés français télé-travaillent officiellement à domicile :

  • leur productivité y est 15 à 25% plus élevée qu’au bureau, l’absentéisme diminue de 5,5 jours par an ; au bénéfice de l’entreprise
  • le salarié gagne en moyenne 1h30 par jour, l’utilise à moitié pour dormir plus et à moitié pour s’occuper mieux de sa famille ; au bénéfice du salarié et de sa famille,

Résultat : le taux de satisfaction du salarié, de son chef direct et du patron de l’entreprise est de 96%.

Les franciliens de deuxième couronne économiseraient en moyenne deux fois 70 minutes par jour d’utilisation d’un tiers lieu, soit environ 2 heures gagnées et autant de stress, une à deux fois par semaine : l’équivalent de 1 à 2 jours de congé par mois, avec l’effet sur la qualité de vie, la santé et la productivité au travail qui en découle.

Dans les pays anglo-saxons ils sont 25% à télétravailler, chez eux ou en tiers lieux et le pourcentage monte à 38% dans l’Europe du Nord. Amsterdam est la référence en la matière.

A 20% du million d’actif francilien, un à deux jours par semaine, ce sont 50 000 à 100 000 postes de travail répartis sur une centaine de gares SNCF (sur 383 en Île de France) qui sont nécessaires.

Ils contribueraient à diminuer la fréquentation des trains surchargés à l’heure de pointe et vides aux heures creuses, au bénéfice de tous les franciliens. Ce que les voyageurs de la vie quotidienne appellent l’effet mercredi, le jour de la semaine où les enfants ne vont pas à l’école et les parents un peu moins au travail.

Des tiers lieux pour gagner du temps mais il va de soi que de tels lieux sont tout aussi utilisables par les entreprises voisines, par une start up, pour un projet à plusieurs, par une profession libérale, ou une grande entreprise ; pour échapper à la contrainte d’un bail 3-6-9, partager les ressources des membres, bénéficier ponctuellement d’une grande salle de réunion ou inviter ses clients proches à découvrir son offre. Au bénéfice de toutes les entreprises voisines

De même que les élus peuvent y trouver matière à animation locale, en journée mais aussi le soir ou en week end ; au bénéfice du développement du territoire et de leurs administrés.

Dans cet esprit, la SNCF a lancé des appels à manifestation d’intérêt successifs, pour sélectionner des opérateurs privés,- promoteurs-investisseurs-gestionnaires-, pour leur proposer 21 premiers sites d’accueil de ces lieux (au 26 janvier 2016), aux quatre coins de l’Île de France, sélectionnés avec l’accord des élus.  synthèse à fin juin 2016

Typiquement, ce démonstrateur est transverse : il ne demande pas d’inventer de nouvelles technologies, par contre il demande la convergence de décisions de 4 types d’acteurs :

  • des opérateurs privés de tiers lieux pour les construire et les gérer avec profit,
  • des collectivités territoriales qui accueillent ces lieux sur leur territoire et gagnent en développement local, économique et social,
  • des entreprises qui payent pour leurs salariés et gagnent bien être au travail et productivité en retour, ou utilisent des locaux et services partagés : grandes salles de réunion, video conférence, lieux de formations, d’animations…
  • SNCF qui a fabriqué le système de réservation des places dans ces lieux (un tiers lieu n’est jamais qu’un TGV immobile), se rembourse sur les réservations et offre un meilleur niveau de service à ses clients.

Tout le monde y gagne mais le projet est quand même compliqué à développer : il se réalise par un engagement progressif des parties, en plusieurs tours, chacune prenant un risque supplémentaire à chaque tour, au vu de l’engagement des autres.

Si le démonstrateur SNCF n’est pas encore inscrite dans le dur en ce début 2016, les acteurs et les éléments de services sont en place :

  • une vingtaine d’élus ont pris position par écrit, pour développer de tels lieux sur leur territoire,
  • plusieurs grandes entreprises se réunissent depuis 18 mois au sein d’un club, pour contribuer à construire ce projet francilien ; elles emploient 100 000 salariés en Île de France
  • des opérateurs des lieux mais aussi des lieux se développent,
  • SNCF a créé le système de réservation et porté le projet dans une offre marketée, dans le cadre de sa stratégie de services aux clients, porte à porte.

Pour accéder à tous les documents : démonstrateur tiers lieux Ile de France

 

 

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