Il n’y a pas 36 solutions : Soit on continue à se jeter les uns contre les autres, soit on cherche une issue à la crise. Cette contribution au grand débat national fait une proposition d’issue à une crise qui est sociale, écologique, financière et économique. Elle propose de traiter les crises les unes par les autres. Le mal par le mal en quelque sorte, en entrant par la crise écologique.
Evidemment il faut accepter de lire ce qui suit, que cela vous choque ou pas.
L’idée dominante de cette proposition est que nos gouvernants cessent de nous prendre exclusivement pour des irresponsables et que les français,- qui les élisent-, ne restent pas uniquement en mode revendicatif.
Le principal levier de cette proposition, c’est la réduction de gaz à effet de serre : économiser du CO2 augmente le pouvoir d’achat que l’on peut réinvestir dans le renouvelable, pour vivre mieux. Vivre mieux, c’est bien ce après quoi nous courons tous ?
La preuve de l’intérêt de cette proposition se trouve dans les réponses à la question : comment économiser du CO2 ? La première de ces réponses est vitale : savoir ce que nous émettons, là où nous vivons c’est à dire là où nous pouvons en décider.
1. Un bilan des émissions de gaz à effet de serre à la commune
Les données publiques sont celles qu’un pays se donne pour se gouverner : s’il y a bien urgence climatique alors cette donnée est clé au même titre que la population, l’emploi, et bien plus que d’autres choses comme le nombre d’hôtels 5 étoiles de chaque commune de France fournit par l’INSEE.
Que l’INSEE fournisse le bilan des émissions de gaz à effet de serre à la commune est le minimum pour ne pas prendre les français pour des enfants irresponsables. En langage élyséen, cela donne « faire confiance aux territoires, à la société et aux acteurs pour se transformer ». C’est aussi le minimum pour que les citoyens agissent systématiquement à leur niveau pour contrer le changement climatique autrement qu’en revendiquant. L’ex direction régionale de l’équipement Île de France l’a fait il y a 10 ans pour un coût dérisoire à partir du bilan carbone régional. En jachère depuis. accéder à l’outil
Proposition 1 :
Le bilan des émissions de gaz à effet de serre est fournit par l’INSEE ; il détaille les 4 postes clé sur lesquels agir : la nourriture, les bâtiments, les déplacements et l’énergie qui se cache derrière toutes nos machines. Il en fournit les éléments de calcul, kWh et sources d’énergies, entre autres. Il est simplement additionnable de la commune à la région.
2. Economiser du CO2 augmente le pouvoir d’achat
A l’expérience, on constate que les mesures à prendre pour réduire nos émissions se répartissent en trois : celles qui non seulement ne coûtent rien mais permettent d’économiser de l’argent, l’éco conduite, le covoiturage ou le format des photocopies par exemple (eh oui); celles qui demandent un tout petit investissement, un régulateur de chauffage ou des robinets thermostatiques sur les radiateurs; celles qui coûtent en investissement, l’achat d’une voiture bas carbone ou l’isolation par l’extérieur de nos bâtiments. Pour en connaître plus : voir habitants, entrepreneurs, élus locaux en page d’accueil de www.agirlocal.org
Puisqu’économiser du CO2 donne du pouvoir d’achat, pourquoi le gouvernement ne capitalise pas les très nombreuses initiatives citoyennes qui le permettent sur un site grand public ? A grand renfort de marketing ?
Proposition 2 :
Les solutions permettant de réduire ses dépenses sans investissement, logement et déplacements notamment, sont capitalisées et présentées sur un site internet grand public, hiérarchisées par thèmes en fonction de leur efficacité.
3. Réinvestir ce pouvoir d’achat dans le renouvelable, c’est à dire le bien être
Il reste un troisième type d’actions qui demandent d’investir. Troisième proposition, celle du tiers de confiance. Car pour agir nous avons besoins de gens qui savent, capables d’aider les acteurs de terrain, les citoyens à monter leurs projets ensembles. Autrefois, sous une autre forme et à destination des seules communes cela s’appelait l’ingénierie publique.
Proposition 3 :
Un organisme public, tiers de confiance, est créé dans chaque département et intercommunalité de plus de 200 000 habitants. Il a pour mission d’aider les citoyens, les petites entreprises locales, les élus locaux, à monter des projets opérationnels de leur initiative visant à réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre. Il capitalise et diffuse les expériences réussies, met à disposition l’ensemble des éléments qui permettent leur reproduction, leur amélioration.
Par exemple, des propriétaires de maisons groupées peuvent se réunir pour rénover thermiquement leurs maisons en fonction de leurs capacités financières et ainsi mutualiser pour économiser, avoir plus de confort thermique, et réduire leurs émissions : 10 millions de maisons en France. Il manque le tiers de confiance, dans la continuité, pour mener à bien le projet. Nous l’avons bricolé.
Comme pour monter un projet vélo domicile travail qui combine parcours cyclables, parkings sécurisés et locations-réparation de vélo. A 5 centimes du km au lieu de 50 à 100, le gain de pouvoir d’achat est évident. Lorsqu’il est possible de supprimer la deuxième voiture, c’est un treizième mois. La moitié des déplacements en Île de France, en France et en Europe se font à moins de 3 km, la distance de pertinence du vélo, a fortiori du vélo électrique qui efface les dénivelés. Essayé, sans succès faute d’appui de l’Etat local, enfermé dans ses procédures : projet velo
Pas convaincus? Voyez la proposition du conseil des partenaires de la mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris : rapport . il y avait nombre de très grandes entreprises dans ce groupe de travail.
Seule mesure un peu coûteuse en emploi public, cette proposition suppose la création progressive de 150 agences, dont 100 départementales financées par l’Etat et les départements et 50 urbaines financées par l’Etat et par les collectivités concernées. La moitié des postes pourrait être occupés par des titulaires en place des collectivités, des directions territoriales de l’Etat et de l’Ademe ; bonne occasion de remettre de l’ordre dans une décision absurde : les ressources humaines de l’Etat d’un côté et l’argent de l’autre, ou comment organiser les hostilités. Concentrées sur les projets, le nombre d’agence est un atout car chacune peut se centrer sur tel ou tel type de projet issu de son territoire et diffuser aux autres, pointer les trous dans la raquette et s’organiser pour les boucher collectivement.
Une prise en main méthodique et industrielle du sujet, le contraire des politiques d’incitation qui se soldent par la course aux guichets et le gâchis d’argent public.
4. Comment financer ?
Reste effectivement une question : globalement, comme le rapport Stern l’a démontré en son temps et comme l’’augmentation des coûts d’assurances le démontre année après année, nous avons un intérêt financier évident à financer la transition : elle coûte moins cher que les dégâts de l’inaction. Ce n’est pas ce que nous faisons. L’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers. Une des façons de contourner cet obstacle est de financer massivement les projets à taux zéro. Oui, mais avec quel argent ?
Le pacte finance climat de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou fait une proposition : en fléchant la création monétaire sur l’économie réelle, à travers la Banque européenne d’investissement vers chaque Etat européen, à hauteur de 2% de leur produit intérieur brut, à charge pour eux de prêter aux particuliers, aux entreprises, aux élus locaux : 1000 milliards par an ; sans endettement de l’Etat donc.
Mais aussi en taxant les bénéfices en Europe à hauteur de ce que Trump a décidé pour les USA : produit attendu, 100 milliards par an, de quoi financer notre recherche développement par exemple sur le stockage des énergies renouvelables soumises aux aléas du soleil et du vent, lancer des projets qui ont besoin de subventions au départ, le projet énergie sprong par exemple qui permet ensuite d’isoler les maisons du secteur social sans subvention ; et enfin l’Afrique dont la population va doubler, les besoins de migrations grandir avec les catastrophes du changement climatique. Notre intérêt le plus évident est de les aider à passer directement sur le renouvelable : pacte finance-climat
Proposition 4 :
Rechercher un accord avec la chancelière allemande pour proposer de mettre au suffrage universel le pacte finance climat de Jouzel et Larrouturou à la façon dont Schumann et Adenauer, sur proposition de jean Monnet, ont décidé la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier en 8 jours et l’ont construite en 6 mois.
Ce qui ruisselle ne dépendrait alors pas du seul bon vouloir des riches mais aussi d’une politique massive, à l’échelle européenne, de traitement de la crise sociale, écologique, financière et économique (26 personnes, aussi riches que la moitié la plus pauvre de l’humanité).
Ces quatre propositions sont d’un coût ridicule en valeur absolue, encore plus en regard des enjeux, pour une sortie par le haut des crises qui nous assaillent et dont nous sommes collectivement les seuls responsables. En langage élyséen « de quoi structurer l’action du gouvernement et du parlement
A noter qu’il y a beaucoup mieux à faire en élargissant ces données aux 6 enjeux du développement durables dégagés lors du Grenelle de l’environnement et mis en données publiques par l’ex direction régionale de l’équipement Île de France. Voir . Le texte commence par :
« Aller vers moins d’énergies fossiles, moins de minerais, plus d’intelligence collective pour un partage raisonné des espaces et des ressources naturelles, sur un chemin économique et social acceptable, dans le plaisir de vivre ; tel est le sens de l’outil @d aménagement durable »