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POUR CONTRER À SON NIVEAU LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

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Grand débat national

Ces  contributions au grand débat national sont transverses aux quatre thèmes voulus par le gouvernement : transition, fiscalité, démocratie et organisation de l’Etat et des services publics.

La première est faite depuis le citoyen, au pied des 6 étages de gouvernement de nos biens communs, de la commune à l’Europe. Elle propose de traiter les crises sociale, écologique, financière et économique, les unes par les autres. Le mal par le mal en quelque sorte, en entrant par la crise écologique : 4 propositions

La seconde développe la première des 4 propositions, fondamentale: la connaissance de nos émissions de CO2 pour agir local, régional : ignorer le CO2?

La troisième développe la 3ème proposition : un outil technique qui a un mérite politique: celui de créer une démocratie permanente, entre la démocratie représentative, indispensable, et le référendum d’initiative citoyenne, ponctuel ; elle est faite par un observateur qui a eu à travailler au sein ou avec les 6 étages de gouvernement. Elle propose de créer un organisme public transverse, proche, sur les territoires, rassemblant les compétences des 6 étages de gouvernement, pour aider les habitants, entrepreneurs et élus locaux à monter des projets efficaces, pour vivre mieux : tiers de confiance

 

 

 

soirée transition de l’atelier « la vie dans les métropoles au XXIème siècle »

L’atelier francilien de cette année a pour sujet la vie dans les métropoles au XXIème siècle ». Sur le thèmes des métropoles face au défi climatique, nous avons organisé une soirée métropolitaine  avec deux interviews  filmés et 4 experts.

Outre le rappel du constat climatique et sa conséquence,-nous sommes le problème et nous sommes donc la solution-, il met en exergue

– des problématiques (Jancovici et la relation énergie-emplois-populisme ou Copenhague, les habitants et les élus)

– des solutions comme le plan climat de paris, zéro carbone qui ouvre des financements aux communes périphériques et rurales au titre de la compensation, ou le bouquin de Mathieu Rivat  sur « ces maires qui changent tout ».

Le compte rendu: 8 pages illustrées:V2 FR light soiree metro transition – Compte rendu

Tiers de confiance

Prenons un pays à 6 étages de gouvernement, de la commune à l’Europe, au hasard, la France. Supposons que plus personne ne sache exactement qui fait quoi, qui est responsable de quoi.

Supposons que les citoyens ne sachent plus à qui se vouer, que les crises s’additionnent, sociales, environnementales, financières, économiques. Supposons que ces français se mettent à s’entredéchirer avec toute l’énergie dont ils sont capables, se désespèrent de ne pas trouver un responsable en face d’eux.

Y aurait-il une solution qui ne commence pas par « il faut supprimer, dégager etc… »

Y aurait-il un lieu où se retrouver, français et gouvernants, là où nous vivons c’est à dire là où nous pouvons en décider pour sortir de ce pétrin ?

Pas pour débattre et repartir chacun dans son coin, non, pour construire des projets ensembles, pragmatiquement, dans la durée : les 6 étages de gouvernants et les français.

Admettons que nous construisions ces lieux, mais pour faire quoi précisément ?

Supposons que la crise écologique, diabolique, surplombe toutes les autres, diabolique parce qu’elle se présente sous des dehors agréables ; que ne ferions nous pas pour un rayon de soleil ? Diabolique parce que meurtrière.

Alors, pourrait-on s’organiser pour construire des projets de transition, pour écarter la menace climatique et avec elle traiter les 3 autres crises ?

Il semble que oui.

Economiser du CO2 donne du pouvoir d’achat avec lequel on peut investir dans le renouvelable, le bien-être, diriger la création monétaire sur l’économie réelle plutôt que sur la finance casino (la création monétaire c’est la planche à billet ; dans sa version branchée le quantitative easing, ça fait tout de suite mieux). Avec cette redirection, nous pouvons réduire le risque de crise financière et créer de l’emploi, du qualifié et du pas qualifié, de la croissance de bien-être, durable. Et voir pousser tout ça sous nos yeux.

Cela semble mériter examen, par exemple à l’occasion d’un grand débat national.

Il y a une condition : augmenter notre intelligence collective qui est aujourd’hui du niveau d’un banc de moules à marée basse : les français (tous des incapables, je ne vais plus voter, je ne fais pas de politique) ? Le maire (il dit que cela devient ingérable) ? Le président de l’intercommunalité (c’est quoi?) ? Le président du conseil départemental (il n’est plus général ?) ? Le président du conseil régional (la petite ou la grande région ?) ? Le président de la république (il dit qu’il a besoin de nous)? Le président de l’Europe ? (ah non, il n’y en a pas vraiment).

Bon, il n’existe probablement pas de solution miraculeuse mais créer des organismes publics territoriaux, opérationnels, transverses aux 6 étages, tiers de confiance qui incarnent cette intelligence collective, peut contribuer à rétablir du lien, de la confiance, dans l’action menée ensembles ; pas avec des discours, mais bien avec des actes, au plus près du terrain. Pas seuls.

Car pour agir ensembles, nous avons besoins de gens qui savent, agissent en mode projet, soient capables d’aider les acteurs de terrain, les citoyens à monter leurs projets ensembles. Autrefois, sous une autre forme et à destination des seules communes cela s’appelait l’ingénierie publique. Les maires lui faisaient confiance.

Alors ?

« Un organisme public, tiers de confiance, est créé dans chaque département et intercommunalité de plus de 200 000 habitants. Il a pour mission d’aider les citoyens, les petites entreprises locales, les élus locaux à monter des projets opérationnels de leur initiative visant à réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre. Il capitalise et diffuse les expériences réussies, met à disposition l’ensemble des éléments qui permettent leur reproduction, leur amélioration. »

Un peu coûteuse en emploi public, cette proposition suppose la création progressive de 150 agences, dont 100 départementales financées par l’Etat et les départements et 50 urbaines financées par les collectivités concernées et par l’Etat. La moitié des postes pourrait être occupés par des titulaires en place des collectivités, des directions territoriales de l’Etat et de l’Ademe ; bonne occasion de remettre de l’ordre dans une décision absurde : les ressources humaines de l’Etat d’un côté et l’argent de l’Etat à l’Ademe de l’autre, ou comment organiser les hostilités.

Concentrées sur les projets, le nombre d’agences est un atout car chacune peut se centrer sur tel ou tel type de projet issu de son territoire et diffuser aux autres ; ensembles elles peuvent pointer les trous dans la raquette et s’organiser pour les boucher collectivement.

Composées de professionnels venant de tous horizons et de toutes les structures, réunies par une mission motivante, chaque fois sous la direction d’un professionnel soigneusement choisi pour ses compétences, elles tractent les projets, aèrent les décisions, sous le regard des autres.

Ensembles, elles permettent une prise en main méthodique et industrielle du sujet, le contraire des politiques d’incitation qui se soldent par l’actuelle course aux guichets et le gâchis d’argent public saupoudré, faute de ce tiers professionnel de confiance, responsable global sur un territoire.

Vous pourriez dire ; un 7ème étage ? Surtout pas : une communauté de projets. En réseau, horizontal, chaque agence part du bilan carbone de chaque territoire, fournit par l’Insee, s’est doté de la panoplie d’actions qui produisent des économies d’argent en économisant du C02 et finance les projets avec le pacte fiance climat de Jouzel et Larrouturou. Voir les 4 propositions.

Ce qui permet aussi de monter des projets pour la puissance publique, ou à partir d’elle :

Exemple concret : l’efficacité énergétique des bâtiments de la puissance publique sur un territoire : mairies, écoles collèges, lycées, hôpitaux, Préfectures… Un même diagnostic, mené par les services respectifs dans un cadre commun, un plan d’action co-construit, dans la durée, créateur d’emplois locaux, un même appel à prestataires qualifiés pour mener à bien ce qui doit l’être et développer un vivier d’entreprises auxquels les particuliers puissent faire appel. Voir : https://www.agirlocal.org/wp-content/uploads/sites/15685/2016/02/20160625-fiche-action-collectivite%CC%81s-et-e%CC%81tablissements-publics.pdf

Autre exemple La précarité énergétique d’une veuve âgée dans son pavillon trop grand peut être réglée par la colocation à de jeunes étudiants, ce qui permet avec l’argent des loyers, de rénover thermiquement le pavillon ; une banque garanti la bonne fin de l’opération en cas de décès de la veuve. Le Crous, la SEM à énergie positive en Île de France, les prêts à taux zéro, sont là. Il manque le tiers de confiance pour finaliser le projet. Voir pages 55-60 de https://www.agirlocal.org/wp-content/uploads/sites/15685/2016/02/synthese_transition_2014_part_ii_-_web.pdf

Une démocratie dans l’action, qui ne revient ni sur la démocratie représentative, ni sur l’organisation des pouvoirs publics, non : qui fédère par projet, local. Une organisation qui met en mouvement 30 millions de ménages, 5 millions d’entrepreneurs, plusieurs centaines de milliers d’élus locaux ;

et qui laisse entière la responsabilité de nos gouvernants. Il y a bien d’autres matières à décider de nos biens communs qui ne peuvent l’être que par ceux que l’on a élu pour cela.

Articuler les initiatives de terrain et les décisions des gouvernants, n’est-ce pas une bonne question ?

transition Grand Paris

Après la COP 21, les politiques et lois nationales, les grandes régions, il est nécessaire de passer à l’acte. 5 millions de décideurs franciliens, ménages, entrepreneurs, élus, peuvent s’emparer du développement durable et mener chacun, à son niveau de responsabilité, les actions qu’il juge efficaces ;

Encore faut-il qu’ils aient la mesure de leur impact là où ils vivent, c’est à dire là où ils peuvent décider  de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, de prendre le chemin de la transition écologique, énergétique ; et qu’ils soient dotés des outils de ce passage à l’acte, responsable et partagé.

Comme tous ceux qui s’y sont essayé, se coordonner pour agir bute sur le temps et l’énergie nécessaires. L’urgence climatique ne nous donne plus ce temps.

Avec quelques milliers d’habitants, de techniciens, d’entrepreneurs, d’élus, une forme d’intelligence collective a été inventée ces 10 dernières années : elle permet de se coordonner aux différents échelons territoriaux sans avoir à le faire. Il n’y a là rien de miraculeux : l’outil bâti permet à chacun de mesurer son impact et d’agir là où il vit, à portée de décision donc ; tout en contribuant efficacement à la transition, projet par projet, de chez soi à la région. Pourvu qu’un cadre d’action soit établi. Voir le résumé .

L’intelligence collective ainsi constituée a pour support la boite à outils @d aménagement durable. Un résumé en 9 pages illustrées permet de survoler le site et 3 entrées,-habitants, entreprises, élus-, permettent de trouver les moyens financiers pour se lancer dans la transition, depuis son niveau de responsabilité.

Un rapport de 6 pages, écrit dans le cadre du groupe de travail transition des partenaires de la mission de préfiguration du Grand Paris, et présenté aux élus, vertèbre cette proposition et prône une émergence financée des initiatives, dans un cadre organisateur.

Il y a là matière à agir, au plan national et à l’international.

 

restitution atelier »la vie » à la CDC puis GPA

En février puis avril 2019, nous avons restitué l’atelier « la vie dans les métropoles au XXIème siècle » à la Caisse des Dépôts et Consignations puis à Grand Paris aménagement, à Paris.

la première partie de l’atelier, 100 experts et 2 ans de travail (6 pages illustrées): constats et questionnements

l’atelier proprement dit, 21 jeunes professionnels de 13 nationalités, pendant un mois (9 pages illustrées): production et jury

La présentation de Bertrand Warnier « the Seine as a park system« , coproduite avec la Chicago team invitée à l’atelier.

18 fiches action

En France, la construction neuve est négligeable : avec 1% de construction neuve chaque année, à 20 ans d’ici, les bâtiments nouvellement construits pèseront moins de 20 % de la surface bâtie et avec la réglementation thermique en vigueur, moins de 10% des émissions de gaz à effet de serre. Inutile de financer par anticipation du logement neuf à émission zéro ; mieux vaut investir l’argent public et privé dans la réhabilitation thermique du bâti existant.Ce qui est vrai des bâtiments est vrai du transport, de la production industrielle, de l’agriculture, bref du métabolisme des territoires.

Force est de constater que les villes et leurs acteurs sont mobilisés sur le neuf, ligne nouvelle, éco quartier, bâtiment à énergie positive… La quasi totalité de ces acteurs recherchent le grand projet, le morceau de ville à construire, celle qui pèse 1% de renouvellement par an.

A ce rythme de pays développé, 90% des émissions de gaz à effet de serre seront en 2030 le fait des territoires qui sont déjà sous nos yeux. Le constat est nuancé mais similaire dans les pays émergents ou pas. En dépit d’une urbanisation galopante et à venir, la moitié des terriens sont d’ores et déjà urbains, les autres les nourrissent depuis les campagnes. La classe moyenne et supérieure mondiale, 2 milliards de terriens, est urbaine.

Par conséquent l’enjeu majeur est la réinvention écologique de la ville et de la campagne qui sont sous nos yeux et non celles qui s’aménagent demain. C’est l’ensemble du système de production des richesses, de consommation des ressources, de mobilité des hommes et des biens qu’il faut repenser.

Cette réinvention est à l’inverse de nos modes de penser et d’agir. Alors que le neuf est plus visible, plus médiatique, plus payant que le travail sur l’existant, il s’agit maintenant de s’organiser pour agir sur nos territoires comme ils sont : en territoire occupé, à la culture installée, aux organisations, entreprises missions et comportements à forte inertie, de longue durée.

La transition vers les villes du futur et leurs territoires de ressource entremêlés, forcément entremêlés, se dessine avec moins d’énergie fossile, moins de minerais, plus d’intelligence collective, pour un partage raisonné des espaces et des ressources, selon un chemin économique et social acceptable, dans le plaisir de vivre. C’est bien le métabolisme de nos villes et territoires qu’il s’agit de changer.

Le métabolisme en question n’est pas une image. Les flux entrant et sortant de personnes, de marchandises, et d’argent, les productions et les modes de consommation locales, gouvernent les émissions de C02 et le changement climatique. Le changement climatique  agit en retour sur la prospérité.

Mesurer son impact local puis décider efficace, là où nous vivons, comme habitant, entrepreneur ou élu, oui mais comment ? 18 fiches action réalisées depuis la DRIEA abordent quelques aspects de notre métabolisme territorial; certaines sont devenues projet, d’autres des projets démonstrateurs; toutes sont reproductibles, de nombreuses fois, sur ce que l’on a appelé des gisements stratégiques. Ceux qui permettent de décider efficace.

fiche 0 @d amenagement durable

fiche 1 fabrique @d

fiche 2 approche carbone

fiche 3 maison carbone

fiche 4 amenager avec la biodiversite

fiche 5 densite humaine-mixites

fiche 6 batiments-2 axes strategiques

fiche 7 isolation thermique par l’exterieur

fiche 8 chauffage urbain aux energies renouvelables et de recuperation

Fiche 9 bâtiments communaux-batiments  durables

fiche 10 isolation thermique par l’exterieur sur domaine public

fiche 11 guide ecomateriaux

fiche 12 filiere bois

fiche 13 vegetalisation des bâtiments

fiche 14 velo

fiche 15 bussopheric

fiche 16 le bruit en ville

fiche 17 Privilegier la boucle locale alimentaire

fiche 18 Cadre reglementaire des reseaux de chaleur

 

compter carbone approximativement

Mise à jour 11 novembre 2011

Compter carbone à chaque prise de décision

Pour un calcul approximatif des émissions des bâtiments, des déplacements et de la nourriture.

Si vous prenez la menace climatique au sérieux, alors il nous faut compter carbone, comme on compte en euros, à chaque prise de décision.

Tous ceux qui ont voyagé hors de la zone euros ont pu mesurer à quel point compter en argent suppose de connaître beaucoup de références dans une monnaie que l’on ne connaît pas : le montant d’un salaire, d’une nuit d’hôtel, le prix d’un repas ou d’un ticket de bus…

Compter carbone est plus simple, demande moins de références. L’approximation suffit pour avoir une idée de ce qui est fortement émissif ou pas ; et décider en conséquence.

Les chiffres qui suivent servent à ce calcul approximatif, les ordres de grandeurs comme disent les ingénieurs. Ceux qui font qu’un pont tient ou pas sous la charge.

Bâtiments : comptez vos kwh et multipliez par les émissions de votre source d’énergie.

Pour l’électricité, comptez 180 geCO2 par kwh, (c’est beaucoup plus compliqué que ça mais vous tenez l’ordre de grandeur) le gaz 240 geCO2 par kwh, le fuel 300 geCO2 par kwh. Le chauffage urbain varie beaucoup de 20 à 200 geCO2 par kwh selon les énergies utilisées… Comptez 100 geCO2 par kwh.

A noter que le chauffage urbain est avec EDF le dernier utilisateur massif de charbon ; lequel émet 400 geCO2 par kwh

Déplacements terrestres :

En bus, en métro, en train, les émissions sont négligeables. Inutile de calculer. En voiture comptez 300 geCO2 par km parcouru.

Pour un calcul plus précis, 44 g de CO2 pour la construction de votre voiture plus votre consommation réelle d’essence en litres aux 100 km multipliée par 27 g de CO2. (22g si diesel)

Déplacements en avion :

En seconde, comptez 300 geCO2 du km pour un vol à moins de 2000 km, 200 geCO2 du km au delà. En première, comptez 600 geCO2 du km quelle que soit la distance.

Pour un calcul plus précis : à moins de 2000 km, 280 geCO2 du km en seconde, 580 geCO2 du km en classe affaire. A plus de 2000 km, 180 geCO2 du km en seconde, 440 geCO2 du km en classe affaire et 660 geCO2 du km en première.

Nourriture :

Du champ au traitement des déchets, notre nourriture pèse le tiers de vos émissions totales tandis que bâtiments et déplacements en pèsent la moitié ; pour ne pas faire de calculs compliqués, comptez donc 60% de ce que vous avez calculé pour bâtiments et déplacements, à l’année.

Pour vous rendre compte plus précisément des conséquences de ce que vous mangez, le steack frites dessert est à 5 kg de CO2 par repas quand le poulet riz est à 2,5 kg et le végétarien à 1 ,7 kg.

Et après ?

Pour commencer à réduire à peu de frais vos émissions et par là même trouver les premiers moyens financiers de réduire plus encore vos émissions,  allez sur habitant, entrepreneur ou élu.

Pour mesurer l’impact de la somme de nos décisions individuelles sur notre commune, ce tableur carbone permet d’évaluer notre empreinte pour chacune des 35 000 communes de France, gratuitement, en moins d’une heure. Et donc à l’intercommunalité, le département, la région. L’évaluation est faite à partir de l’empreinte carbone nationale calculée par le Haut Conseil pour le Climat: https://agirlocal.org/mode-calcul-emissions-co2e-a-la-commune/

Source Ademe, base carbone V11-3 et Haut Conseil pour le Climat

Peux-t-on ignorer le co2 pour agir ?

Nous fonçons à l’aveuglette sur le mur climatique

Les gouvernements savent qu’à lois, subventions, incitations constantes, une famille, un entrepreneur, un élu local, peuvent émettre du simple au double de CO2 : les comportements d’achat,-voiture, frigo, chauffage, nourriture-, comme les habitudes,- vacances au loin, achats et produits de l’entreprise, cantine et chauffage des écoles par exemple-, sont déterminants. D’autant plus que l’on en ignore les conséquences.

Que l’on se sente responsable, citoyen, entrepreneur, élu, et prêt à changer de comportements et d’habitudes ou que l’on ait la tête ailleurs, force est de constater que l’information est le maillon faible du dispositif : trop ou trop peu, sectorielle ou biaisée à dessein par les lobbies, elle n’est jamais à la fois globale, claire et opérationnelle. Nous sommes dans l’ignorance de nos émissions de CO2, traduites en termes de vie quotidienne (kWh, essence…).

Nous marchons à l’aveuglette tout en sentant plus ou moins le danger d’agir ainsi.

Même si l’on n’a pas la tête ailleurs, nous sommes empêchés d’agir efficacement à notre niveau pour contrer le changement climatique.

Dés lors, faut-il s’étonner que la plupart des acteurs locaux motivés ne voient pas d’autre issue que dans la revendication ?

Et les autres, ceux qui prennent des initiatives locales et les poursuivent contre vents et marées, faut-il s’étonner qu’ils tapent parfois à côté de la plaque, faute de pouvoir mesurer la partie de leur action dans le tout de nos émissions ?

Dans ces deux cas, la frustration est garantie. Dans tous les cas nous fonçons à l’aveuglette sur le mur climatique, gouvernants et gouvernés.

Pourtant l’outil d’information global existe en France : le bilan carbone calculé à la commune a été construit pour cela il y a maintenant plus de 10 ans, le bilan au foyer il y a plusieurs années. Mais ils ont disparu du site de l’Ademe où ils ont pourtant été financés par nos impôts. Pire le bilan carbone à la commune n’a jamais été calculé pour les 36 000 communes de France.

Imparfait il ne permettait ni comparaison d’une commune à l’autre, ni addition de la commune à la région. Ces défauts ont été corrigés par l’ex direction régionale de l’équipement Île de France, il y a 10 ans, pour un coût dérisoire, mais en Île-de-France seulement.

Passons sur ce qui a conduit à cet état de fait.

Un bilan CO2 fournit par l’Insee, à la commune

Si les données publiques sont celles qu’un pays se donne pour se gouverner,-la population, l’emploi, et bien d’autres données fournies par l’INSEE-, alors, faute de données publiques, nous sommes aveugles à ce qui provoque le changement climatique, nous ne nous gouvernons pas pour y échapper.

30 millions de ménages, 5 millions d’entrepreneurs et 500 000 élus locaux n’ont pas l’information minimale nécessaire pour écarter la menace climatique, là où ils vivent, c’est à dire là où ils peuvent en décider.

Pour changer nos comportements et nos habitudes, trouver le chemin économique et social de la transition, dans le plaisir de vivre, de la COP 21 à la commune et de la maison à la planète, nous avons d’abord besoin de savoir où nous en sommes en matière d’émissions, chez nous, là où nous vivons, là où nous décidons ; nous avons ensuite besoin de compter carbone, à chaque achat, quotidien ou exceptionnel, à chaque prise de décision, seul ou ensemble.

Le bilan des gaz à effet de serre, public, gratuit, est bien le point de départ pour contrer en connaissance de cause, chacun à notre niveau, la menace climatique. Le calculateur au foyer est bien le moyen de compter carbone aussi facilement que nous comptons en euros.

Et si compter carbone demande un minimum d’effort,-comme en voyage lorsqu’il faut apprendre à se servir de la monnaie du lieu-, cet effort vaut la peine : économiser du CO2 économise des euros, augmente le pouvoir d’achat que l’on peut réinvestir dans le renouvelable, pour vivre mieux.

Vivre mieux, c’est bien ce après quoi nous courons tous ?

Proposition :

Le bilan des émissions de gaz à effet de serre à la commune, en responsabilité, est fourni par l’INSEE ; il détaille les 4 postes clé sur lesquels agir : la nourriture, les bâtiments, les déplacements et l’énergie. Il en fournit les éléments de calcul, kWh et sources d’énergies, entre autres. Il est simplement additionnable de la commune à la région.

Le calculateur au foyer est rétabli puis amélioré.

Dans l’attente, ce tableur permet permet de calculer gratuitement et facilement l’empreinte carbone de chacune des 35000 communes de France, leur intercommunalité, département et région. Il est adossé aux données nationales produites par le Haut Conseil pour le climat dans son premier rapport au gouvernement:

Télécharger le tableur: https://www.agirlocal.org/wp-content/uploads/sites/15685/2019/09/V2-tableur-émissions-CO2e-à-la-commune.xlsx 

Télécharger son mode d’emploi: https://www.agirlocal.org/wp-content/uploads/sites/15685/2019/09/20190925-V3-mode-de-calcul-des-%C3%A9missions-r%C3%A9gionales-intercommunales-et-communales-1.pdf

Compter, penser et agir carbone

Au delà de cette information minimale, nous ne sommes pas organisés à l’échelle du pays pour agir efficacement. Pour « faire confiance aux territoires, à la société et aux acteurs pour se transformer » comme dit le président de la république, l’expérience montre qu’il manque un cadre et des outils pour agir.

Lesquels ?

Chemin faisant, compter carbone les a mis en lumière : progressivement, à compter carbone, on se met à penser carbone, c’est à dire à penser hors du cadre de nos habitudes.

Cette façon de penser hors du cadre fait émerger des projets efficaces, du quartier à la région. Par exemple :

  • isolation groupée de logements qui augmentent leur confort et diminuent leurs coûts de chauffage en maîtrisant les investissements,
  • chauffage urbain aux énergies renouvelables qui stoppe les hausses de charges locatives, réduit le déficit du commerce extérieur et de ce fait augmente l’emploi non délocalisable
  • tiers lieux qui réduisent les temps de transport et les transports bondés; par exemple.

Mais arrivés là, l’expérience montre que nous nous heurtons au besoin de cadre et d’accompagnement, de la part des pouvoirs publics, pour mener à bien ces projets efficacement, à la vitesse nécessaire, et permettre de les reproduire sur d’autres territoires, sans avoir à les réinventer :

  • Devant la technicité de certains projets mais aussi devant les 6 étages de gouvernants, de la commune à l’Europe, il manque une ingénierie publique, tiers de confiance, apte à articuler les initiatives de terrain et les décisions des gouvernants.

Ce tiers de confiance a un autre avantage, clé : il est le chainon manquant de nature à construire une démocratie dans l’action. Cette forme de démocratie, fondée sur les projets des habitants, des entreprises, des élus locaux est par construction permanente ; elle n’est ni intermittente comme la démocratie représentative, nécessaire, ni ponctuelle comme le référendum d’initiative citoyenne : voir cette contribution au grand débat : https://www.agirlocal.org/tiers-de-confiance/

  • Une vitrine à projets efficaces apparaît tout aussi évidente pour ne pas réinventer l’eau chaude aux 4 coins du territoire. Cette idée a été en particulier développée dans le rapport du groupe de travail « transition » des partenaires de la mission de préfiguration du Grand Paris.

Le tiers de confiance aurait tous les moyens pour l’organiser. https://www.agirlocal.org/wp-content/uploads/sites/15685/2016/02/Rapport-Groupe-transition-Conseil-des-partenaires-13-10-2015.pdf

  • Et bien sûr le nerf de la guerre, le financement, tel que proposé par Jean Jouzel (ex Vice-président du GIEC) et Pierre Larrouturou, économiste : un financement sans endettement de l’Etat, adossé à la création monétaire, à l’Europe, pour financer l’économie réelle des projets de développement durable.

Ce pacte a lui aussi un effet supplémentaire on ne peut plus décisif : rendre l’Europe désirable ;

en 2 pages, https://www.agirlocal.org/pacte-finance-climat/

Jaugez votre candidat à la prochaine élection


 5 questions pour évaluer la capacité de votre candidat à contrer la menace climatique.

  • Le changement climatique est-il naturel ou les hommes en sont-ils la cause ?

Selon les scientifiques du climat, la probabilité que ce soit l’humanité qui fabrique la menace climatique est de 98%, autant dire une certitude. Si votre candidat dit le contraire, vous avez des questions à vous poser. Nous sommes le problème, nous sommes la solution.

  • Existe-t-il un thermomètre du climat qui permette de mesurer l’urgence climatique ?

Depuis 1958, une station scientifique à Mauna Loa (Hawai), loin de toute émission parasite donc, mesure la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ; nous avons dépassé 400 ppm cette année 2016 ; passé 450 ppm, les 2°C de réchauffement sont irréversibles. A la vitesse à laquelle l’humanité émet et accélère ses émissions, nous franchirons les 450 ppm au début des années 2030. Si votre candidat fait des discours et des plans à l’horizon 2050, 2100, il y a surement une explication mais laquelle ? C’est comme si votre médecin vous exposait ce qu’il fera pour vous après que vous ayez passé les 42° de fièvre.

  • Faut-il faire des bâtiments à énergie positive, des éco-quartiers, des lignes de transport nouvelles ou changer la ville et le territoire tels qu’ils sont aujourd’hui ?

A raison de 1% de neuf par an, à 20 ans d’ici, 80% des m2 bâtis seront ceux qui existent aujourd’hui ; avec les nouvelles réglementations thermiques, 95% des émissions de gaz à effet de serre seront le fait de nos territoires tels qu’ils sont aujourd’hui. Le neuf n’est pas un enjeu. L’enjeu est la réinvention écologique, énergétique de nos villes et campagnes qui sont sous nos yeux : la réinvention de leur métabolisme. Qu’en dit votre candidat ?

  • Qui peut décider de changer ce métabolisme des villes et des territoires ?

Nous : en France nous sommes 30 millions de décideurs, autant que de ménages, de propriétaires de voitures, et parmi nous d’entrepreneurs et d’élus. Notre force est considérable, encore faut-il connaître notre impact sur la planète, seul ou localement pour y voir clair et choisir les actions, les projets les plus efficaces. Nous avons besoin d’informations, de données publiques fiables, simples, gratuites, à la commune. Là où nous pouvons en décider. Les émissions de CO2 par exemple. Votre candidat a-t-il identifié les décideurs que nous sommes et la force de changement que nous pouvons constituer s’il s’en occupe ?

  • Que propose votre candidat ?

La COP 21, les politiques et lois nationales, les grandes régions, sont nécessaires, pas suffisantes. La nourriture, les éco-matériaux, les éco-énergies poussent à la campagne et sont consommés en ville. Là, nous pouvons penser global et agir local. Votre candidat s’est-il engagé à vous fournir un cadre, des informations, une organisation et un financement pour que vous puissiez bâtir des projets locaux efficaces ?

Si vous souhaitez renforcer votre argumentaire, allez sur la rubrique y voir clair pour les enjeux climatiques, la rubrique outils pour des données publiques à la commune, et les rubriques actions, projets, démonstrateurs pour des projets locaux efficaces. Voir aussi l’article transition Grand Paris qui vertèbre cette proposition d’articuler les injonctions nationales et les initiatives locales ; et prône une émergence financée des initiatives dans un cadre organisateur.

A vous de décider.

 

À propos

Alors que 3 jeunes sur 4 sont angoissés par l’avenir climatique, 26 COP et plusieurs lois transitions nationales n’ont pas réduit nos émissions de gaz à effet de serre.
Il reste 10 ans pour écarter la menace climatique et une voie que nous n’avons pas empruntée : l’action locale, méthodique, outillée, massive, là où nous vivons, là où nous pouvons en décider.
La classe moyenne et supérieure mondiale -qui émet 80% des gaz à effet de serre- tient son avenir entre ses mains.
A l ‘expérience, réduire ses émissions fait gagner du pouvoir d’achat et du bien-être, crée de l’emploi près de chez soi, réduit les inégalités et crée une nouvelle forme de démocratie dans l’action. De quoi maitriser notre avenir dans le plaisir de vivre.
Si Copenhague est en passe de réussir zéro émissions carbone, pourquoi pas nous ?

Acquis et intentions 2016

Raccourcis