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POUR CONTRER À SON NIVEAU LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

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la Seine as a park system en français and in english

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Un rituel ancien des Ateliers de Cergy est de susciter des contributions extérieures de partenaires intéressés par le thème de l’année: cela a été le cas avec Stockholm, Barcelone, Gdansk, Wageningen, Édimbourg, Rome mais aussi Tokyo, Sao Paulo, Berkeley…d’autres encore.

Cette année c’est avec Chicago qu’il y a eu des apports marquants avec Philip ENQUIST, SOMChicago, membre de l’AMERICAN INSTITUTE of ARCHITECTS, Drew WENSLEY, Architecte Paysagiste de TORONTO (Moriyana et Teshima Planners) et Meiring BEYERS de HAMILTON Ingénieur, Klimaat Consulting & Innovation. Ils ont été réunis sous l’appellation «CHICAGO TEAM».

Impliqués dans différentes Régions du Monde sur de très grands territoires avec des approches qui cherchent à prendre de vitesse les «sauvageries» de plus en plus radicales de la planète.

Ce qui consiste à redonner toute sa place à la nature.

Celle-ci s’impose, de toutes façons, avec une force inattendue partout dans le monde.

En «central europe the average temperature will be 5°C warmer by 2100» et l’augmentation prévisible des précipitations devrait être de 15 à 25%)

Donner toute sa place à la nature c’est prendre la Seine dans tout son parcours de la source à l’estuaire avec tous ses affluents.

Donner toute sa place à la nature c’est pouvoir imaginer «THE SEINE RIVER as a NATIONAL PARK».

C’est une VISION dont le fondement est la bonne santé environnementale, base de tout le reste : l’économique, la mobilité, la qualité de vie.

C’est une autre manière de faire de la planification : à savoir une prise en compte – en préalable – des éléments premiers que sont l’EAU, l’AIR, la TERRE et l’ESPACE.

L’EAU

 

Le bassin de la Seine, des sources au Havre

C’est l’ARBRE de VIE d’une Région Urbaine de 18 ou 20 millions d’habitants – dont 12,2 millions de l’Ile de France -. C’est la dimension géographique (carte 1) d’un vaste réseau hydraulique: l’EAU c’est la VIE, la survie, la richesse d’une région favorisée.

Il faut donc en assurer la préservation, c’est un BIEN à PROTEGER.

Il faut aussi S’EN PROTEGER: les prouesses techniques ne sont plus suffisantes, celles des bassins de retenue, des digues… L’ingénierie seule, c’était l’apanage du XXème siècle.

Aujourd’hui, pour être à la bonne mesure, il faut en revenir à l’unité écologique de base à savoir la goutte d’eau (carte 2). C’est par la retenue à sa source dans tous les petits vallons, rigoles, étangs, marais et même les labours que seront protégés toutes les installations humaines existantes le long des cours d’eau et notamment à Paris et ses alentours.

La TERRE

Aucune ville ne peut vivre sans campagnes: l’agriculture urbaine est à privilégier mais ne pourra satisfaire qu’une partie très réduite des besoins des grandes concentrations urbaines. Les terres arables des «pays» qui jalonnent la Seine doivent être sacralisées et classées en réserves agricoles (voir J. Viard).

Elles contribueront à dessiner ce GRAND JARDIN du Bassin de la Seine.

L’agriculture sera présente sous toutes ses formes à commencer par les besoins nourriciers des populations des territoires les plus proches. Et la terre c’est aussi les jardins, les potagers et les maisons qui les accompagnent.

Un bon jardinier sait mettre les végétaux dans des situations de bonne entente: il n’y a pas de raisons pour qu’il n’en soit pas de même avec l’habitat: les zoos animaux se sont débarrassés de leurs vieilles cages: les directeurs des zoos humains, confrontés à des explosions de population doivent aussi voir les conditions dans lesquelles trouver des réponses à une joyeuse vie future (cf. D. Morris).

On ne peut pas prétendre, simplement parce qu’il y a plus de gens et qu’il faut les loger, qu’il n’y a qu’une solution: les citoyens harassés demandent que soient prises en considération les exigences fondamentales des comportements de chacun.

L’AIR et l’ESPACE

Le citadin ne peut plus vivre sans AIR PUR: c’est ce qui manque dans les espaces surdensifiés et Paris en fait partie. Pour s’en convaincre il suffit de regarder les quartiers privilégiés du quart sud-ouest des faubourgs de Paris qui sont composés pour moitié de leur surface de forêts domaniales, donc un environnement garanti.

Si on compare avec Paris intramuros et à superficie égale, il y a un peu plus de 300 000 habitants au lieu de 2,2 millions qui bénéficient de cette situation avantageuse (carte3). Au delà du périphérique parisien c’est le seul territoire qui bénéficie de ces qualités. Pour tout le reste de la couronne urbaine considérée comme étant celle du grand Paris, sont préconisées les densifications capables de répondre aux extensions nécessaires pour satisfaire aux besoins.

La ville sur la ville… c’est une belle formule: on continue à enfermer Paris dans une ceinture radioconcentrique, c’est à dire dans une logique de développement à court terme. Force pourtant est de considérer que cela ne pourra pas se répéter à l’infini: une troisième puis une quatrième couronne qui s’imposeraient de la même manière seraient suicidaires.

Heureusement pour les pouvoirs publics cette manière facile de faire se heurte aux périmètres des Parcs Naturels Régionaux (carte 4): ceux-ci constituent la véritable ceinture verte de la Région Ile de France et sont donc un frein à la sur-concentration: il y a un moment où il faudra sauter le pas.

C’est ce qui serait légitime pour tout citoyen «métropolitain». La vraie dimension métropolitaine est celle qui permet de choisir de vivre en ville ou à la campagne, de vivre dans un environnement de qualité.

Or il se trouve que c’est une voie possible compte tenu des transformations rapides liées aux nouvelles technologies, aux nouvelles mobilités, aux nouveaux modes de vie, aux aspirations de chacun.

Pourquoi ne pas y penser dès à présent?

Y aurait-il un obstacle: celui des eaux troubles de nature territoriales politiques et administratives?

A GREAT PARK SYSTEM

On ne peut pas vivre sans nature, sans insectes, sans sa «bulle» c’est à dire son living-room personnel – comme en dispose la plupart des animaux -. Il faut donc INVERSER les PRIORITES (carte 5) :

On ne peut pas vivre non plus sans ressources.

Le grand parc que serait le Bassin de la Seine offre cette possibilité: disposer d’un grand canal – celui de la Seine jusqu’à Paris avec ses potentiels économiques.

Ce grand parc serait doté de grandes pelouses que sont les espaces agricoles protégés et prioritairement les espaces nourriciers.

Dotés aussi de grandes forêts et les nombreux taillis – les arbres isolés et bosquets d’un parc-. Il est ponctué de toutes ces villes et bourgs mais aussi de villages normalement équipés – les kiosques et bâtisses diverses-.

De grandes voies – les allées du parc – sont déjà tracées et adaptées aux nécessités fonctionnelles mais aussi à la qualité des lieux; d’autres sont à inscrire.

L’avantage d’un grand parc c’est qu’il évolue au cours des saisons, qu’il se transforme d’une manière organique c’est à dire qu’il s’adapte aux nouveaux besoins sans altérer le caractère des endroits.

C’est vrai cependant qu’il doit être géré par un «bon horloger» qui ne s’intéresse pas qu’à la mécanique et au commerce mais au plaisir des sens et aux qualités esthétiques de l’objet.

ET APRES?

IL EST VENU UN JARDIN CETTE NUIT

QUI N’AVAIT PLUS D’ADRESSE

UN PEU TRISTE IL TENAIT POLIMENT

SES RACINES A LA MAIN

POURRIEZ VOUS ME DONNER

UN JARDIN OU J’AURAIS

LE DROIT D’ETRE JARDIN

 

Ces quelques mots – du Jardin Perdu de Claude Roy – sont bien représentatifs de l’embarras des temps présents.

Ils ont une valeur allégorique mais aussi poétique d’un MONDE EN ATTENTE.

Reste à savoir s’il y a une écoute quelque part et une VOLONTE de FAIRE.

 

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Grand débat national 4 propositions

Il n’y a pas 36 solutions : Soit on continue à se jeter les uns contre les autres, soit on cherche une issue à la crise. Cette contribution au grand débat national fait une proposition d’issue à une crise qui est sociale, écologique, financière et économique. Elle propose de traiter les crises les unes par les autres. Le mal par le mal en quelque sorte, en entrant par la crise écologique.

Evidemment il faut accepter de lire ce qui suit, que cela vous choque ou pas.

L’idée dominante de cette proposition est que nos gouvernants cessent de nous prendre exclusivement pour des irresponsables et que les français,- qui les élisent-, ne restent pas uniquement en mode revendicatif.

Le principal levier de cette proposition, c’est la réduction de gaz à effet de serre : économiser du CO2 augmente le pouvoir d’achat que l’on peut réinvestir dans le renouvelable, pour vivre mieux. Vivre mieux, c’est bien ce après quoi nous courons tous ?

La preuve de l’intérêt de cette proposition se trouve dans les réponses à la question : comment économiser du CO2 ? La première de ces réponses est vitale : savoir ce que nous émettons, là où nous vivons c’est à dire là où nous pouvons en décider.

1. Un bilan des émissions de gaz à effet de serre à la commune

Les données publiques sont celles qu’un pays se donne pour se gouverner : s’il y a bien urgence climatique alors cette donnée est clé au même titre que la population, l’emploi, et bien plus que d’autres choses comme le nombre d’hôtels 5 étoiles de chaque commune de France fournit par l’INSEE.

Que l’INSEE fournisse le bilan des émissions de gaz à effet de serre à la commune est le minimum pour ne pas prendre les français pour des enfants irresponsables. En langage élyséen, cela donne « faire confiance aux territoires, à la société et aux acteurs pour se transformer ». C’est aussi le minimum pour que les citoyens agissent systématiquement à leur niveau pour contrer le changement climatique autrement qu’en revendiquant. L’ex direction régionale de l’équipement Île de France l’a fait il y a 10 ans pour un coût dérisoire à partir du bilan carbone régional. En jachère depuis.  accéder à l’outil 

Proposition 1 :

Le bilan des émissions de gaz à effet de serre est fournit par l’INSEE ; il détaille les 4 postes clé sur lesquels agir : la nourriture, les bâtiments, les déplacements et l’énergie qui se cache derrière toutes nos machines. Il en fournit les éléments de calcul, kWh et sources d’énergies, entre autres. Il est simplement additionnable de la commune à la région.

2. Economiser du CO2 augmente le pouvoir d’achat

A l’expérience, on constate que les mesures à prendre pour réduire nos émissions se répartissent en trois : celles qui non seulement ne coûtent rien mais permettent d’économiser de l’argent, l’éco conduite, le covoiturage ou le format des photocopies par exemple (eh oui); celles qui demandent un tout petit investissement, un régulateur de chauffage ou des robinets thermostatiques sur les radiateurs; celles qui coûtent en investissement, l’achat d’une voiture bas carbone ou l’isolation par l’extérieur de nos bâtiments. Pour en connaître plus : voir habitants, entrepreneurs, élus locaux en page d’accueil de www.agirlocal.org

Puisqu’économiser du CO2 donne du pouvoir d’achat, pourquoi le gouvernement ne capitalise pas les très nombreuses initiatives citoyennes qui le permettent sur un site grand public ? A grand renfort de marketing ?

Proposition 2 :

Les solutions permettant de réduire ses dépenses sans investissement, logement et déplacements notamment, sont capitalisées et présentées sur un site internet grand public, hiérarchisées par thèmes en fonction de leur efficacité.

3. Réinvestir ce pouvoir d’achat dans le renouvelable, c’est à dire le bien être

Il reste un troisième type d’actions qui demandent d’investir. Troisième proposition, celle du tiers de confiance. Car pour agir nous avons besoins de gens qui savent, capables d’aider les acteurs de terrain, les citoyens à monter leurs projets ensembles. Autrefois, sous une autre forme et à destination des seules communes cela s’appelait l’ingénierie publique.

Proposition 3 :

Un organisme public, tiers de confiance, est créé dans chaque département et intercommunalité de plus de 200 000 habitants. Il a pour mission d’aider les citoyens, les petites entreprises locales, les élus locaux, à monter des projets opérationnels de leur initiative visant à réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre. Il capitalise et diffuse les expériences réussies, met à disposition l’ensemble des éléments qui permettent leur reproduction, leur amélioration.

Par exemple, des propriétaires de maisons groupées peuvent se réunir pour rénover thermiquement leurs maisons en fonction de leurs capacités financières et ainsi mutualiser pour économiser, avoir plus de confort thermique, et réduire leurs émissions : 10 millions de maisons en France. Il manque le tiers de confiance, dans la continuité, pour mener à bien le projet. Nous l’avons bricolé.

Comme pour monter un projet vélo domicile travail qui combine parcours cyclables, parkings sécurisés et locations-réparation de vélo. A 5 centimes du km au lieu de 50 à 100, le gain de pouvoir d’achat est évident. Lorsqu’il est possible de supprimer la deuxième voiture, c’est un treizième mois. La moitié des déplacements en Île de France, en France et en Europe se font à moins de 3 km, la distance de pertinence du vélo, a fortiori du vélo électrique qui efface les dénivelés. Essayé, sans succès faute d’appui de l’Etat local, enfermé dans ses procédures : projet velo

Pas convaincus? Voyez la proposition du conseil des partenaires de la mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris : rapport . il y avait nombre de très grandes entreprises dans ce groupe de travail.

Seule mesure un peu coûteuse en emploi public, cette proposition suppose la création progressive de 150 agences, dont 100 départementales financées par l’Etat et les départements et 50 urbaines financées par l’Etat et par les collectivités concernées. La moitié des postes pourrait être occupés par des titulaires en place des collectivités, des directions territoriales de l’Etat et de l’Ademe ; bonne occasion de remettre de l’ordre dans une décision absurde : les ressources humaines de l’Etat d’un côté et l’argent de l’autre, ou comment organiser les hostilités. Concentrées sur les projets, le nombre d’agence est un atout car chacune peut se centrer sur tel ou tel type de projet issu de son territoire et diffuser aux autres, pointer les trous dans la raquette et s’organiser pour les boucher collectivement.

Une prise en main méthodique et industrielle du sujet, le contraire des politiques d’incitation qui se soldent par la course aux guichets et le gâchis d’argent public.

4. Comment financer ?

Reste effectivement une question : globalement, comme le rapport Stern l’a démontré en son temps et comme l’’augmentation des coûts d’assurances le démontre année après année, nous avons un intérêt financier évident à financer la transition : elle coûte moins cher que les dégâts de l’inaction. Ce n’est pas ce que nous faisons. L’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers. Une des façons de contourner cet obstacle est de financer massivement les projets à taux zéro. Oui, mais avec quel argent ?

Le pacte finance climat de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou fait une proposition : en fléchant la création monétaire sur l’économie réelle, à travers la Banque européenne d’investissement vers chaque Etat européen, à hauteur de 2% de leur produit intérieur brut, à charge pour eux de prêter aux particuliers, aux entreprises, aux élus locaux : 1000 milliards par an ; sans endettement de l’Etat donc.

Mais aussi en taxant les bénéfices en Europe à hauteur de ce que Trump a décidé pour les USA : produit attendu, 100 milliards par an, de quoi financer notre recherche développement par exemple sur le stockage des énergies renouvelables soumises aux aléas du soleil et du vent, lancer des projets qui ont besoin de subventions au départ, le projet énergie sprong par exemple qui permet ensuite d’isoler les maisons du secteur social sans subvention ; et enfin l’Afrique dont la population va doubler, les besoins de migrations grandir avec les catastrophes du changement climatique. Notre intérêt le plus évident est de les aider à passer directement sur le renouvelable : pacte finance-climat

Proposition 4 :

Rechercher un accord avec la chancelière allemande pour proposer de mettre au suffrage universel le pacte finance climat de Jouzel et Larrouturou à la façon dont Schumann et Adenauer, sur proposition de jean Monnet, ont décidé la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier en 8 jours et l’ont construite en 6 mois.

Ce qui ruisselle ne dépendrait alors pas du seul bon vouloir des riches mais aussi d’une politique massive, à l’échelle européenne, de traitement de la crise sociale, écologique, financière et économique (26 personnes, aussi riches que la moitié la plus pauvre de l’humanité).

Ces quatre propositions sont d’un coût ridicule en valeur absolue, encore plus en regard des enjeux, pour une sortie par le haut des crises qui nous assaillent et dont nous sommes collectivement les seuls responsables. En langage élyséen « de quoi structurer l’action du gouvernement et du parlement

A noter qu’il y a beaucoup mieux à faire en élargissant ces données aux 6 enjeux du développement durables dégagés lors du Grenelle de l’environnement et mis en données publiques par l’ex direction régionale de l’équipement Île de France. Voir . Le texte commence par :

« Aller vers moins d’énergies fossiles, moins de minerais, plus d’intelligence collective pour un partage raisonné des espaces et des ressources naturelles, sur un chemin économique et social acceptable, dans le plaisir de vivre ; tel est le sens de l’outil @d aménagement durable »

la vie dans les métropoles au XXIème siècle; production à chaud

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle ».

Productions, à chaud

« Nous avons pris un gros coup de vieux. Qu’a-t-on raté pour que ces jeunes nous en disent autant ? ». La déclaration provient d’un membre du jury du 36ème Atelier International de Maîtrise d’Oeuvre Urbaine, qui portait sur l’évolution des modes de vie en métropoles et dont les travaux se sont clos à Cergy le vendredi 28 Septembre.

 Les Ateliers :

Association d’utilité publique, les Ateliers Internationaux de Maîtrise d’Oeuvre Urbaine de Cergy-Pontoise organisent depuis 1982 des ateliers de création et de production urbaine collective en France et à l’étranger. Chaque année en Ile de France, un atelier « jeunes professionnels et étudiants », est sollicité par des élus locaux et des institutions en Région Ile-de-France. Les participants travaillent bénévolement plusieurs semaines avant de présenter leurs propositions devant un jury international composé pour l’occasion.

Si cette formule continue d’être appliquée depuis 36 ans, c’est qu’elle a fait la démonstration de son efficacité, tant pour les villes étrangères qui la sollicitent régulièrement, que pour d’autres projets en Île-de-France ; la plus décisive étant le changement de lieu de l’exposition universelle de Shanghai de 2010 depuis les terrains autour de l’aéroport à ceux du centre ville. D’autres projets en Île-de-France ont bénéficié, à leur émergence, des propositions de ces jeunes professionnels et des débats ainsi instaurés : Paris Saclay par exemple qui concentre le quart de la recherche française.

Le dernier atelier international de maîtrise d’oeuvre urbaine francilien s’est déroulé du 3 au 28 septembre 2018 et s’intitule « Quelle vie dans les métropoles au XXIème siècle ? ».

Entre l’urgence du changement climatique, la fulgurante révolution technologique et le gigantisme qui se développe sur tous les continents, où et comment vivrons-nous demain dans un monde à la fois de plus en plus urbanisé, écologique et connecté? L’atelier a pris pour angle les modes de vie métropolitains, avec toute les extensions que ce mot de métropole induit : le centre, l’agglomération, la région, le grand bassin parisien et au delà ce qui en fait une métropole internationale allant chercher ressources et emplois sur toute la planète. Il attend des participants qu’ils en donnent une vision des transformations territoriales, urbaines et rurales, voulues par leurs découvertes, leurs pensées, leurs désirs du monde où vivre mieux, bien ; de quoi choisir leur destin, dessiner leur avenir, la vie qu’ils veulent mener, pour eux et leurs enfants.

Nous n’avons pas été déçus…

dessin Bertrand Warnier

.La production de l’atelier francilien 2018 :

Après deux ans de préparation et un mois de travail en équipes, 20 jeunes professionnels, de 13 nationalités différentes ont pour le moins bousculé le jury, ce 28 septembre et à travers lui, élus, professionnels et citoyens.

Leur message, en substance :

Nous ne pouvons plus faire confiance à vous, qui êtes aux commandes, à vos modes de fixation des objectifs et à vos modes de travail. Leur dominante technocratique à forte dose d’ingénierie, mise en oeuvre dans un schéma top-down, sont menées dans l’inconscience de l’extrême urgence des impératifs climatiques. Elles laissent de côté les deux entités qui doivent être le coeur même de la démarche : l’humain avec son aspiration au bien-être et la nature, qui est le cadre dans lequel cet humain doit s’inscrire.

Prendre au sérieux ces enjeux bouleversent nos modes de vie.

C’est de la vie commune, à l’échelle locale et d’initiatives de terrain menées en réseaux, que peuvent émerger progressivement cette transformation. C’est aussi un chemin pour construire ensemble un sentiment d’appartenance à des territoires à plus grand échelle, jusqu’à l’échelle métropolitaine.”

Les Ateliers/ Montage imv

Le jury n’est pas le seul à être bousculé, trois catégories de personnes sont interpellées par les productions de ces jeunes professionnels:

  • les politiques et plus généralement les décideurs : en remettant en question les manières contemporaines de réfléchir l’aménagement du territoire, son devenir, en insistant sur la fin d’un modèle de l’aménagement et la nécessité de renouveler ce modèle, de penser changement du métabolisme des territoires, de ceux qui les occupent, de ceux qui gèrent et consomment ses ressources, produisent pour eux et les autres, commercent, importent et exportent personnes, marchandises, connaissances et argent.
  • Les urbanistes et autres professionnels de la fabrique de la ville en leur enlevant leurs calques et leurs feutres. Leurs nouveaux outils d’aménagement étant : la notion du bonheur à tout le moins du bien être/ L’économie du temps / une alimentation saine, des graines de forêt… et l’inverse de la mégalopole et son centre tout puissant. Pire avec des indicateurs de bien-être. Les voilà bien embêté les concepteurs à devoir interagir avec ces nouveaux outils… une injonction à changer les méthodes de conception, à réinterroger d’urgence les pratiques professionnelles.
  • Les citoyens qui ne peuvent pas se dispenser d’être présents et acteurs des transformations du territoire de demain. Pas seulement les militants de la chose, toujours les mêmes ; non, toutes et tous, à se parler, à échanger des savoir-faire, à les habiller de neuf surtout s’ils sont méprisés, à entreprendre des projets ensemble, concocter des services, prendre soin de soi et des autres, s’approprier les espaces publics, y vivre, paisiblement. Sont ils prêt pour endosser le rôle qui leur est attribué ce jour? S’agit t’il d’une utopie élitiste ou d’une réalité à moyen terme? Moyennant quels déclencheurs, quel cadres, quels traitements des enjeux structurels, ceux pourquoi nous mandatons nos élus ?

Un mois de travail :

La radicalité des prises de position dont les équipes sont parties pour faire leurs proposition est sans équivoque, quel qu’en soit l’angle, annoncé dans le titre qu’elles se sont choisi :

Pour « Time révolution », nous n’avons que 24 h par jour, une vie toujours plus stressante qui fait que 69% des franciliens veulent quitter la région. Une video à l’heure de pointe dans le RER dispense d’en dire plus. Le travail structure le reste de la vie.

Et si l’on travaillait 6 h par jour, différemment, à horaires flexibles, avec moins de déplacements ? Et d’ailleurs sans voiture. « Et si ,au lieu de courir après le travail c’était le travail qui suivait l’individu »?

Pour « Food and the city » le changement climatique doit être pris au sérieux ; Et ils passent un extrait du film « soleil vert » de 1974, supposé se passer en 2022, pour enfoncer le clou. La démographie plus l’étalement plus les pollutions en tous genres entrainent le changement climatique. Et se centrent sur la nourriture, un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Ils refusent les objets comestibles non identifiés et interrogent modèles agricoles et contenu de nos assiettes : sel, sucre, viande. Ils citent PIerre Rabhi en nous souhaitant bonne chance plutôt que bon appétit.

Pour « Seeds », l’avenir est annulé comme le montre une manchette du Monde en 2050, et nous n’en serons ni les boulons ni les écrans. Ce sont nos modes de vie qu’il faut changer. Alors, devant la diversité des visions, des intérêts, des territoires, comment faire ? Le top down a fait la démonstration de ses limites. Si l‘on repartait du bas pour converger ? Comme ce festival né en Inde à la fin du XIXème siècle, sur un thème religieux prétexte, en réalité à se rassembler contre l’empire britannique qui l’interdisait. Vidéo.

Pour « Micropolis », Paris est au centre de tout, moteur et récepteur de toutes les richesses, seul lien effectif entre les autres territoires. Et ils choisissent de s’intéresser aux exclus du Grand Paris qui assèche les territoires bien au delà de la région, en font des villes dortoirs. Plus, ils considèrent que les périmètres des territoires gouvernés ne sont pas adaptés à la bonne gestion des espaces et des ressources, ne sont pas à la hauteur du défi climatique. Et affirment, ce qui compte c’est le territoire géographique, le grand paysage.

Les propositions territoriales sont en conséquence :

« Time révolution »

S’il y a plus de robotisation alors il faut se concentrer sur l’humain, laisser plus de choix par rapport aux contraintes de temps, de travail, de distance. Puisque c’est le travail qui est contraignant, avec les déplacements qu’il impose, « Time révolution » distingue le travail forcément présentiel comme celui de l’infirmière, le gardien ou l’éboueur, du travail qui peut être effectué en partie à distance ; et propose d’abord la création massive de tiers lieux autour des gares.

Time révolution

A 6h de travail et 8h de sommeil par jour, leur mini enquête conduit à poser la question : on fait quoi des 9h qui restent ? Jardinage, cuisine, agriculture urbaine, loisirs, culture, vie sociale, services civiques, sport… Cela, c’est à dire travail présentiel, en tiers lieux et activités non rémunérées, peut se faire dans une communauté à 20 mn de distance, 3km de rayon autour d’une gare où vivent 93% des franciliens et des tiers lieux.

Time Révolution

Changer les rythmes des vies suppose de changer les territoires et leurs modes de fonctionnement. De nouveaux modes de transport, doux et transports en commun, transforment le territoire en le rendant marchable, cyclable, accessible, dans la proximité.

L’équipe décrit la nouvelle vie de 3 habitants type sur un territoire ainsi structuré et gouverné.

La formulation « what if to morrow, jobs follow people » domine, fait sens bien au delà des tiers lieux.

« Food and the city»

Chaque million de bouches supplémentaires en Île de France, c’est plus d’insécurité alimentaire. Chaque degré de réchauffement, moins de rendement agricole. Sur ce constat, « Food and the city» s’attache, dans le temps disponible, à deux points clés : la production agricole et la consommation. Ils proposent 6 critères pour évaluer le potentiel d’évolution de 4 types de territoires et leur capacité à écarter le futur qu’ils ne veulent pas : le potentiel éducatif/ production, transformation et transports efficaces/ bienfaits sociaux/ empreinte écologique minimale/ support à la biodiversité/ création d’emplois.

Food and the city

Puis ils se penchent sur :

-La zone d’activité de Courtaboeuf autour de fermes verticales, résilientes ;

-Paris saclay autour de l’autonomie alimentaire bio de ce grand territoire ;

-Saint Denis autour du maraichage urbain et l’excellence par l’alternance dans les métiers de bouche/ -Cergy Pontoise et le parc naturel du Vexin autour du renforcement du lien agri-urbain et une quantification : leurs 40 000 ha agricoles peuvent nourrir 1,5 millions d’habitants végétariens ou en fournir 40 000 en viande.

Food and the city

Et terminent par un manifeste en trois temps : nous reconnaissons, nous proposons, nous demandons. En particulier une évolution drastique du statut de la propriété, dissociant l’usage des sols agricoles de la propriété du foncier.

« Seeds »

L’avenir est bloqué, les territoires métropolitains sont d’une grande diversité, comment favoriser l’équité, la durabilité et le bien être ?

Seeds

En connectant les diversités, par des interventions modestes, ascendantes, des graines qui fassent forêt comme ce festival indien, métaphore de leur proposition ; festival local à sa création, il est aujourd’hui une manifestation pluri-religieuse qui a franchi les frontières de l’Etat où il est né. une manière, pendant dix jours, d’échanger dans l’allégresse les questions sur la société dans laquelle on vit.

Semer quoi sur les territoires ? Beaucoup de petites initiatives plutôt que peu de grands projets, pour enseigner ce que chacun sait aux autres, apprendre l’entreprenariat à la population, fournir des aides notamment financières, à la création d’entreprises, partager les connaissances et les compétences.

Et pour semer trouver des failles où planter des graines : lieux de travail flexible, écoles, habitat, mobilités douces, frugalité et recyclages en sont le cadre matériel tandis que variété, égalités, proximités et économies en sont le cadre immatériel.

Puis pour enfouir les graines, réunir, unifier, prendre soin, fonder, augmenter.

seeds

Deux sites illustrent cette démarche :

Vendôme : la gare historique pour un développement retrouvé, lié aux bourgs et villages voisins ; le site Louis vuitton en cœur de ville pour un hub de la mode irriguant le territoire.

Saint Denis : les espaces publics des rues et de la gare pour connecter les voisins, apprendre en faisant, aider à l’auto organisation, faire s’approprier les espaces publics, cultiver des légumes, augmenter le contrôle social et la sécurité.

« Micropolis »

Peut-on vivre sans Paris ? Paris est plus dépendant de sa périphérie que l’inverse. Et si talents et produits, au lieu d’aller travailler à Paris étaient distribués équitablement sur la région ? Et si une seule métropole se changeait en un réseau de petites métropoles ? Economie locale, changement climatique et inégalités, les initiatives ne manquent pas aujourd’hui mais ne se connaissent pas, ne se nourrissent pas mutuellement.

D’où la micropolis proposée qui profite des mêmes aménités que le centre. Comment ?

Micropolis une nouvelle gouvernance

D’abord par une nouvelle gouvernance aux limites redessinées par la géographie physique et les paysages : gérée par une communauté de citoyens qui utilisent ses ressources territoriales spécifiques avec un soutien financier des institutions. Le relief et l’eau en sont les structures premières.

Une grille de 8 indicateurs appuie la transformation vers des territoires locaux et connectés, attractifs, où l’on vit bien. Points forts et potentiels de chacun permettent de combler les lacunes des uns par la connexion avec les autres. La grille pointe et mesure la création de valeur, elle est contrôlée et diffusée par l’organisation métropolitaine.

Micropolis

Deux territoires, Cergy et le Vexin d’une part et confluence Seine-Yonne de l’autre mettent en lumière les villes de fleuve et de rivière, les villages de plateau et ceux de routes.

3 outils sont proposés à titre d’exemple; l’urban cube, tiers lieu professionnel étendu à la rencontre et à la créativité ; food share qui vise un lien direct producteurs et consommateurs locaux-investisseurs ; et une plateforme d’échange de logements institutionnelle, temps réel.

Avec Cergy et Egreville, Gouzangray, 70 habitants, mini cluster de moutarde de qualité, est l’une des 3 scènes illustrant cette vie transformée.

Le jury

Traditionnellement, le jury est considéré comme une sorte de 5ème équipe. Il doit travailler en quelques heures.

Aussi, en introduction des délibérations, les pilotes donnent une vision lapidaire du sujet et de la production de l’atelier.

Les pilotes :

Le sujet de l’atelier « la vie dans les métropoles au XXième siècle » est ample, complexe et par nature conflictuel : son objet est de construire un début de vision partagée. Vaste programme.

Mais ce qui marque, c’est la claque adressée aux plus de 30 ans par la dernière génération à pouvoir encore espérer écarter la menace climatique et qui seront aux commandes demain : Ils n’ont pas confiance.

La vision radicale du monde de ces jeunes bouscule : le jury que nous sommes d’abord, dans ses responsabilités, ses compétences, ses modes de vie. Il n’est pas le seul : décideurs, concepteurs et habitants le sont aussi.

Puis un jury, tantôt séduit, tantôt critique, toujours piqué au vif par cette approche par la vie, à long terme s’est mis au travail. Inégalement prêt à entendre leurs prises de position et leurs idées de solutions, il a d’abord été unanimement surpris par la convergence de propos de participants venant des 4 coins de la planète.

Verbatims du délibéré :

Séduits

Un souffle d’air frais dans la réflexion enkystée des métropoles

Petites ruptures, effets paradoxaux

8 milliards d’être humains et bientôt 2-3 de plus exercent une énorme pression sur la planète

C’est une entrée en résistance par rapport à l’héritage reçu, une technophobie.

Le bottom-up n’exclut pas une structure pour traiter les défis collectifs

Critiques

Les solutions alternatives proposées sous-estiment les opportunités métropolitaines

La radicalité des constats m’a marqué ; au point d’être binaire et faire table rase de la complexité.

La possibilité d’imaginer le monde est une vision élitiste du tiers des humains qui en a les moyens

Le bottom-up ne fonctionne qu’à certaines échelles, le quartier, l’animation d’un lieu.

Les métropoles sont débordées par les flux migratoires : 2000 personnes qui arrivent chaque jour ne permettent pas de traiter les problèmes.

En revanche, nous avons fait une société de la possession et de la consommation : c’est une erreur majeure que nous avons faite.

Les modèles proposés sont-ils additifs ou substitutifs ?

Ils ont l’air d’être tantôt avant, tantôt après la rupture. Ce n’est pas clair

Il y a quelque chose de pastoral dans leurs propositions, partagées par plusieurs nationalités.

Si 69% des franciliens veulent quitter la métropole, le reste du monde va s’y précipiter.

Eux et nous

(Pour eux) la prise en compte du développement durable n’est pas une interrogation : il est acté ; on ne peut plus faire comme avant.

La vision critique des métropoles dont ils émanent est un acte de réfléxivité. Et nous, quelle réfléxivité, quels impensés de nos modes d’action ?

(Pour eux) Tout ce qui est frontière doit être changé

Dans toutes les cultures, ils n’attendent rien des gouvernants mais d’acteurs citoyens pour agir. Que va-t-on faire de cet objet ? Vivement qu’ils soient aux affaires

Nous sommes dans la recherche du bien-être par la possession alors qu’ils le cherchent dans la générosité, l’entraide.

Ils ont dit, le plus précieux, c’est notre durée de vie

Au moment où on ne parle que robots et intelligence artificielle, ils parlent de temps, de nourriture. Nous pouvons jeter nos smart city, vite.

(Pour eux) la notion de bien être va avec ralentir.

Nous tous, demain

Allons nous réfléchir à nos territoires de la même manière, demain ?

Leurs propositions d’agir à différentes échelles laissent place à des histoires plurielles.

Que va-t-on en faire ?

(Pour eux) l’humain est au centre, concrètement, par les actes. Nos décisions macro ont-elles assez pensé aux effets micro ?

Je repars avec des questions et des graines : les lieux qui font sens, les lieux de contact/le temps du faire, avec, pour, mais ne faut-il pas s’ouvrir aussi à l’être ?/l’importance de l’alimentation mais de son rôle social aussi/la nécessité de relocaliser la gouvernance : ateliers des actions, des savoirs, de l’être ensemble/ quelle place à l’éducation ?

Nous sommes au moment de la remise du rapport Castro ; ce que ces jeunes nous proposent et ce que nous en avons dit est d’une toute autre dimension.

Ils ont demandé comment articuler le bottom up et le top down, avec un minimum de moyens pour traiter les enjeux globaux : l’exemple de Gouzangrez, 70 habitants, dont ils font un cluster moutarde de qualité met autour de la table les 170 maires qui structurent le territoire, qui posent objectifs et moyens de traiter la menace climatique mais aussi les enjeux économiques, sociaux.

Productions de jury et prises de position de participants :

Au delà du constat de convergence entre les propositions des 4 équipes et de prises de positions variées, le jury a émis trois types de remarques et a entendu quelques réponses ; un début de vision partagée :

  • Certaines de ces visions existent déjà, elles sont mises en oeuvre ici ou là, tant en entreprise que dans la vie locale, ce qui signifie que la “graine” d’expérience n’est pas toujours à inventer. Alors pourquoi n’allons nous pas aujourd’hui, plus vite et plus loin se sont-ils entendus dire ?
  • Le terrain dégagé par l’action locale pourrait préparer un lit douillet aux Gafam…. à moins que la prise de conscience de ce qui doit rester, le libre arbitre, ne reprenne le dessus. Au delà des nécessaires règlements européens, et de l’indispensable débat permanent sur les réseaux comme dans les médias, il revient à chacun de prendre conscience et de tirer les conséquences de cet enjeu ultime. Comment si ce n’est en repartant des êtres humains?
  • Considérer le local comme seul moteur de transformation de la société, hors toute intervention de l’action publique serait dangereux, en ce qu’il peut être favorable au progrès des populismes. C’est d’un membre du jury provenant de l’autre côté de l’atlantique que provient cette remarque. Il n’est pas le seul à l’avoir faite. Sur le même thème est avancé le constat de la diversité des moyens des populations à imaginer le monde,-culturels, intellectuels et matériels-, mais aussi une question : le modèle proposé est-il additif ou substitutif ?

A l’inverse du tout local, si le mécontentement et la défiance de nos contemporains vis à vis de l’action collective ne sont pas entendus, le risque est tout aussi patent. Les actions modestes proposées sont précisément à portée de chacun tandis que les modèles proposés, dit cette jeune génération, ne sont ni additifs ni substitutifs mais de transition.

L’articulation des initiatives locales et de la gouvernance globale des territoires apparait bien incontournable, dans un nouvel état d’esprit.

D’ailleurs, à la dernière question du jury : “Comment allez vous faire ?” La réponse du dernier interpellé claque : « Nous avons besoin de vous tous pour répondre à cette question. »

Bertrand Warnier   Solenne Sari Jean-Michel Vincent

Extrait feuilleton de l’été « la vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Les ateliers internationaux de maîtrise d’œuvre urbaine :

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Extraits du feuilleton de la préparation

Au début, notre association s’appelait les ateliers d’été; et puis quand c’est l’été au nord de l’équateur, c’est l’hiver au sud. Alors avec des participants venant de tous les pays, nous nous appelons les Ateliers. Nous en avons fait 37 en Île-de-France ces 37 dernières années, 80 en tout, en comptant ceux que nous avons réalisés à l’international. Les ateliers, dits internationaux de maitrise d’oeuvre urbaine, ont pour caractéristique d’être force de proposition pour les décideurs.

Cette année, l’atelier francilien a pour sujet « la vie dans les métropoles au XXIème siècle ». C’est la préparation, exceptionnelle, de ce lieu de créativité, chaque fois renouvelé, que je vous invite à déguster, en quelques pages et plus si vous le souhaitez.

Il nous a fallu en effet deux ans de travaux préparatoires pour labourer le terrain de cet atelier avant que deux douzaines jeunes professionnels de toutes les disciplines, venus des 4 coins du monde ne produisent en ce mois de septembre prochain de bonnes questions aux bonnes échelles de territoire et des idées pour agir, présentées à un jury international fin septembre.

Si nous continuons à fabriquer cette formule depuis 37 ans, atelier après atelier, c’est qu’elle a fait la démonstration de son efficacité : la plus décisive étant le changement de lieu de l’exposition universelle de Shangaï de 2010 depuis les terrains autour de l’aéroport à ceux du centre ville.

D’autres projets en Île-de-France ont bénéficié, à leur émergence, des propositions de ces jeunes professionnels et des débats ainsi instaurés : Paris Saclay par exemple qui concentre le quart de la recherche française et le concours international d’idées d’urbanisme et de développement durable qui a lancé sa création dans la foulée de l’atelier. Plus loin dans le temps, l’arrêt de l’urbanisme de dalle en France, la création du quartier international d’Anfa au Maroc, ou la table ronde des 22 maires de l’agglomération de Puebla… qui ne s’étaient jamais rencontrés avant l’atelier.

Comme toujours, la préparation commence par la définition d’un sujet et d’un territoire ; et des débats musclés qui se prolongent tout au long de la préparation de l’atelier. Ils font évoluer la pensée des acteurs. Si vous voulez en savoir plus, j’ai fabriqué un feuilleton pour l’été publié sur Linkedin. L’intégrale est visible ici au fur et à mesure de sa parution.

Mais puisque vous êtes là, voilà une sélection de la préparation de l’atelier en 8 pages illustrées :

En ce temps là, en ce temps très ancien, il y avait un établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise. Son urbaniste en chef et deux autres y ont inventé les ateliers d’été, histoire de renouveler les idées de la fabrique de la ville. Particularité de l’urbaniste en chef : arrivé à l’institut d’aménagement et d’urbanisme peu avant Paul Delouvrier, « l’Haussmann des banlieues », Bertrand Warnier tient le cap de ce qui fait la valeur ajoutée des Ateliers depuis 37 ans : les sujets à enjeux et la méthode. En 2016, c’est lui qui a voulu le sujet « la vie dans les métropoles au XXIème siècle » pour l’atelier francilien 2018. Depuis, votre serviteur puis une jeune architecte, sommes aussi devenus les pilotes de cet atelier, adossés à une équipe de salariés, financés à géométrie variable par nos partenaires publics et privés.

Pour comprendre ce que nous fabriquons, un dessin valant mieux qu’un long discours, le travail d’un atelier se situe sur les premières marches de l’escalier : à l’émergence d’un projet.

Sur ce fond et comme à son habitude, Bertrand dessine une première proposition de sujet et de territoire. Cette fois, il a la main lourde, comme le sujet qui est de poids : 11 pages de dessins commentés. Je complète d’un texte d’une page à destination de nos partenaires, pour cause de débats musclés : pour certains, penser à long terme ne sert à rien. Pour nous cela permet de mieux savoir ce que nous avons à faire demain matin. Nous sommes en avril 2017 ; il y va du choix du sujet de l’atelier 2018 ; Les 11+1 pages, dans leur jus : : 20170423 Chaud devant

Habituellement nous produisons des documents : affiche et document sujet pour l’appel de candidatures, document contexte pour les participants sélectionnés (appelé cette fois d’immersion au vu de sa taille) et un séminaire productif qui prépare l’atelier proprement dit à coup de questions pour les participants.

Au vu de l’ampleur du sujet, Bertrand souhaite en plus un séminaire de lancement fin 2017 et 4 soirées métropolitaines au premier semestre 2018 : les métropoles face au défi climatique, habiter-travailler-mobilités, le numérique moyen ou fin en soi et enfin l’attractivité économique et culturelle. De quoi se mettre à la hauteur d’un tel sujet en s’enrichissant les uns les autres.

A votre attention et pour faire court, quelques notes d’ambiance de cette préparation :

Note d’ambiance du séminaire de lancement, septembre 2017:

Bertrand précise en introduction: « tout bouge,-l’agriculture, le travail, le numérique…, de façon imprévisible mais continue et tout se dérègle,-le climat en premier lieu-. Et rajoute : la métropole parisienne est à l’orée de grands changements mais ne semble pas être munie d’une vision précise, alors que l’histoire a montré que celles-ci inscrivent durablement leur marque dans le territoire : Paris et les espaces verts d’Alphand au XIXème siècle, les métropoles d’équilibres et les villes nouvelles au XXème ».

Pour ma part, la vision à construire ne peut pas faire l’impasse sur le mur climatique qui surplombe la vie au XXIème siècle et conditionne tout le reste. Cette évidence est loin d’être partagée. Mais si la social écologie a du sens, cela vaut la peine de lire aussi 3 pages et une question qui tentent d’enfoncer le clou : qu’est-ce que ça change ?

Invités à penser à ce niveau, la vision à construire, les intervenants planchent sur trois thèmes : La métropole et ses habitants face au gigantisme/ le numérique, un défi pour l’intelligence collective / les métropoles face au défi climatique. Cette phase de l’atelier n’est qu’une entrée en matière. Le fruit qui en sort est vert mais prometteur. On y pointe la contradiction entre le désir de proximité et le gigantisme avec sa conséquence, la distance domicile-travail ; la contradiction aussi entre la recherche éperdue de profits des entreprises du numérique et la liberté, la vie privée de tout un chacun ; plus encore l’écart entre l’insouciance de la classe moyenne mondiale et le mur climatique, tout près, devant nous.

7 mois de maturation plus tard, et 4 soirées métropolitaines faites ou préparées collectivement, le séminaire productif permet de faire un point, au dessus de la mêlée :

Notes d’ambiance du séminaire productif, avril 2018 :

La Chicago team :

Avec l’équipe de pilotage, Bertrand trace le programme de visite de ceux qu’il appelle la Chicago team : Phil Enquist, Meiring Beyers, Drew Wensely ; la team a proposé de contribuer à l’atelier en apportant son expérience internationale, sur le mode « grande échelle et écologie ».

Leur venue, trois jours avant le séminaire, est un moment de bonheur. Le premier jour, nous allons les emmener sur différents points hauts du grand paysage francilien. A peine atterrissent-ils à Roissy que nous allons sur la butte qui domine l’aéroport. Pour eux il est 3 trois heures du matin. Meiring se baisse pour prendre une poignée de terre en nous disant: « les rendements de cette terre merveilleuse vont chuter de 30% avec le changement climatique » et Phil rajoute « à quelle hauteur de vue devons nous réfléchir ? » Puis c’est Villiers le bel /Ecouen ; la butte d’Orgemont ; le mont Valérien et retour sur Paris en longeant la seine par St Cloud, Issy les Moulineaux. Déjeuner à Suresnes avec vue bouchée sur Paris et retour à leur hôtel rue du Bac. (…)

Le lendemain, c’est la grande visite de Paris au Havre.

Rendez-vous est pris à la gare de Cergy Saint Christophe ; ils arrivent en taxi, faute de RER A en marche. Nous allons à pied sur la terrasse de l’axe majeur d’où Bertrand nous décrit le grand paysage francilien.

Puis trajet en minibus jusqu’au Havre en passant par Evreux, reconstruite sur un tout autre modèle, disons à l‘identique des espaces publics et de la morphologie de la ville détruite par les bombardements et l’Isle d’Abeau, ville nouvelle où Bertrand avec Alain qui nous accompagne, ont œuvré au début avant de rejoindre Cergy-Pontoise ; en arrivant à Cergy-Pontoise, Alain a créé la chaire d’économie urbaine de l’ESSEC.

Au Havre, Simon, directeur de l’agence d’urbanisme du Havre et ancien participant des ateliers, nous fait sentir les vibrations de la ville rebâtie par Perret et ses enjeux; l’église Saint Joseph nous laisse subjugués.

La team a apporté un énorme document A3 qui compile les vues aériennes proches de la source de la Seine à son estuaire. Simon nous remet une étude XXL, la bien nommée, sur la logistique, de Paris au Havre (…).

Le jeudi est jour de séminaire productif 

Un extrait : 

Jean-Claude Levy, historien, géographe et journaliste pointe : doit on parler du cycle de vie des déchets ? Ou des marchandises ? L’historique des flux et des stocks est impitoyable.

l’économie circulaire pose la question de la valeur d’usage, de la valeur d’échange et donc de la monnaie et de la rente foncière par rapport aux marchandises. « Une intelligence stratégique est de nature à coordonner l’action des différents acteurs par niveaux territoriaux, adaptée aux contextes locaux ». Fondement de l’économie circulaire, cette intelligence stratégique renvoie à la proposition de pacte finance-climat de Jean Jouzel et Pierre Larouturou.

Une question parmi d’autres:

De Guillaume Faburel, géographe et urbaniste, professeur à l’Institut d’Urbanisme de Lyon : « quel pourrait être un modèle alternatif de la croissance urbaine ? Bio region – polycentrisme et re-regionalisation, ainsi qu’à l’échelle des agglomérations, on peut penser autrement ».

Et en guise de remerciements

Ce mot envoyé le lendemain aux participants du séminaire productif :

« Lendemain de fête, il n’y a pas d’autre mot pour vous dire combien cette journée est apparue riche de vos apports et des étincelles de nos rencontres.

Il y avait de l’atelier grand paysage et de la beauté comme entrée pacifique sur le développement durable,
du « comment faire que ça arrive » avec les gens et les institutions de l’atelier territorialiser la transition,
du développement du comment penser à la hauteur des enjeux de l’atelier de l’économie de la connaissance,
du renouvellement du métabolisme de nos territoires par l‘économie circulaire de l’atelier sur le devenir des zones d’activités,
du traitement de la transition et de l’exclusion, l’un par l’autre, de l’atelier la ville inclusive.

Il y avait plus : de bonnes questions, aux bonnes échelles de territoire, de quoi pousser nos jeunes participants
à formuler des actions, des plans, un rêve et quelques voies pour le réaliser.
Il nous faut maintenant partager avec celles et ceux qui n’étaient pas là ».  

Que lire dans cette préparation d’atelier exceptionnelle ?

Si vous ne devez lire qu’un document, lisez ce 4 pages écrit au sortir de cette préparation : il synthétise les contributions égrenées au fil d’un an de réflexions et d’échanges, bien au delà du séminaire productif donc, ramassés en une petite dizaine de questions, documentées en quelques lignes.

Que vous dire d’autre en peu de mots ? Peut être que les 4 questionnements que nous avons rédigé pour le document d’immersion, environ 6 pages illustrées chacun, valent un détour : ils se lisent par deux.

Changement d’échelle de la métropole et mobilités métropolitaines, cela va de soi.

Pourquoi lier grand paysage et défi climatique ? Par cet enchainement logique : la nourriture, les éco énergies, les éco matériaux, poussent à la campagne et sont consommées en ville ; c’est une affaire de productions renouvelables et d’organisation territoriale ; autrement dit, d’intelligence collective aux différentes échelles de territoire : ce qui demande l’incontournable répartition raisonnée des espaces et des ressources, pour vivre bien. Le grand paysage en est l’expression spatiale, une entrée de surcroit apaisante sur le sujet.

Et si vous ne voulez pas passer à côté d’éclairages substantiels, lisez les compte-rendu des 4 soirées métropolitaines (6 pages chacun) en entrant par le feuilleton de l’été. Episodes 4, 5, 8, 9. Vous y trouverez aussi les travaux des experts appelés à plancher cette année écoulée.

L’objet de ces soirées? « Un enrichissement par ce que les intervenants apportent sur le volet sociétal, professionnel ou social dans leurs interventions initiales : des faits qui ne s’admettent pas (consensus et débats), la mise en évidence de pratiques qui fonctionnent, une vision sur ce qu’il faudrait faire pour vivre bien dans la région métropole, à la vitesse nécessaire pour échapper au mur climatique ».

Vous pourrez aussi y faire votre marché de documents, au détour d’une phrase : comme le document sujet, (en accès direct ici , 39 pages) et le monumental document d’immersion (148 pages illustrées). C’est Christophe qui a donné le la de ce dernier document : « simple, problématisant » et c’est Priscilla qui l’a mené à bien, chahutée par les vues, disons complémentaires, des 3 pilotes qui ont beaucoup donné… pas seuls. Vous pouvez aussi accéder à d’autres documents de cet atelier sur le site de notre association : https://ateliers.org/fr/workshops/213/

Ah, au fait, l’ex-maire de Copenhague, Ritt Bjerreggard, a lancé Copenhague zéro carbone, au sortir de l’échec de la COP 15 en 2009 ; horizon 2025. Copenhague est en passe de réussir.


Bien sûr ils ne sont pas comme nous, mais dans la foulée de la COP 21, Paris vient de voter son plan climat zéro-carbone et 100% énergies renouvelables à l’horizon 2050 avec une étape 2030.

C’est une question d’argent et vous n’en avez pas ?

Alors lisez cette page résumant la proposition du pacte finance climat. Et au moins, signez.

Vous n’y croyez pas non plus ? Alors lisez ces quelques pages qui ont été faites pour vous : https://www.agirlocal.org/elu/ vous y êtes seul décideur. Il y a la même pour habitant ou entrepreneur sur la page d’accueil de ce même site, rédigées en 2015.

Et si vous pensez qu’une action individuelle de l’habitant que vous êtes n’a pas d’impact, multipliez la par 2 milliards : c’est l’effectif de la classe moyenne et supérieure mondiale ; celle qui émet 80% des gaz à effet de serre, celle qui gagne plus de 10$ par jour et par personne. Cerise sur le gâteau, vous êtes à la tête de l’intelligence stratégique de votre territoire. Et parfois, peut-être, entrepreneur.

La vie dans les métropoles au XXIème siècle ? Les jeunes participants entrent en scène le 3 septembre. Pendant un mois, ils sont maîtres du monde dans lequel ils veulent vivre. Pour la construction d’une vision en quelque sorte. Et vous ?

Rendez vous au jury le 28 septembre, ou un peu plus tard, en soirée.

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Accéder aux indicateurs et cartes de chacune des 1300 communes franciliennes

1- Commencez par accéder au portail des indicateurs @d : http://cartelie.application.developpement-durable.gouv.fr/cartelie/voir.do?carte=portail_ad_2&service=DRIEA_IF Une carte de la région Île de France apparaît. A gauche, sélectionnez votre département dans le menu déroulant, puis votre commune. Vous avez accès aux indicateurs et cartes de votre choix.

 2- Il est possible de tirer un portrait de territoire communal en une fois : cliquez sur le bouton information en haut de la carte régionale, et à nouveau sur le même bouton information dans la fenêtre qui apparaît ; puis sur la carte de votre commune. Un nouveau tableau apparaît : à gauche, juste en dessous de portrait de territoire, cliquez sur consulter. Un portrait apparaît. Il danse la samba le temps de chargement de la douzaine de cartes qui illustrent les indicateurs. Quand il est stable, vous pouvez alors l’imprimer au format pdf.

  • Le portrait contient les indicateurs de votre commune, des communes environnantes, des départements et de la région Île de France et les cartes associées. Vous pouvez faire varier les échelles si vous le souhaitez : c’est particulièrement utile pour la biodiversité ordinaire.

  • Si vous revenez au portail des indicateurs @d (§a ci-dessus) vous pouvez accéder, à droite de la carte, à la méthode de calcul des indicateurs (et des sources). Vous pouvez aussi accéder à un calculateur @d, tableur demandé par l’association des maires Île-de-France ; il vous permet de calculer les indicateurs du groupe de communes que vous souhaitez : nouvelle intercommunalité ou parc naturel régional par exemple. La sélection par suppression de communes à partir des départements est la plus facile.

A soap opera for the summer, the workshop « life in metropolises in the 21st century »

At the beginning, our association was called the summer workshops; but when it’s summer north of the equator, it’s winter in the south. Then we call ourselves Workshops. We have done 37 in Ile-de-France in the last 37 years, 80 in all, including those we have done internationally. The workshops, known as international urban project management, have the characteristic of being a source of proposals for decision-makers.

This year, the Ile-de-France workshop is about « life in metropolises in the 21st century ». It is the exceptional preparation of this place of creativity, each time renewed, that I invite you to taste, in the form of a soap opera; with the distance befitting the sun, taking flight your reactions on this hot question, the life we want, in a dozen episodes.

It took us two years of preparatory work to plow the field of this workshop before two dozen young professionals from all disciplines, from around the world will produce next September good questions at the right scales of territory and ideas for action, presented to an international jury.

If we continue to manufacture this formula since 37 years, workshop after workshop, it is that it has demonstrated its effectiveness: the most decisive being the change of venue of the Shanghai World Expo 2010 from the grounds around from the airport to those in the city center. Other projects in Île-de-France have benefited, at their emergence, from the proposals of these young professionals and debates thus established: Paris Saclay, for example, which concentrates a quarter of the French research and the international competition of ideas of urban planning and sustainable development which launched its creation in the wake of the workshop. Farther back in time, the stopping of slab urbanism, the creation of the international district of Anfa in Morocco, or the table of 22 mayors of the agglomeration of Puebla … who had never met.

As always, preparation begins with the definition of a subject and a territory; and muscular debates.

 

Episode 1 : Hot in front

In this very old time, at that time, there was a public establishment of the new city of Cergy-Pontoise. His chief urbanist and two others invented the summer workshops, to renew the ideas of the fabrication of the city. Particularity of the chief urbanist: arrived at the Institute of planning and development of the parisian région shortly before Paul Delouvrier,- the delegate of the then President of the Republic, appointed by General de Gaulle to make the master plan of the Paris region-, Bertrand Warnier keeps the course of what has been the added value of the Workshops for 37 years: the issues and the method . In 2016, he wanted the topic « life in the metropolis in the 21st century » for the workshop Paris region 2018. Since then, a young architect and me have also become the pilots of this workshop, backed by a team employees, for a workshop financed by our public and private partners.

To understand what we make, a drawing is better than a long speech, the work of a workshop is located on the first steps of the stairs: the emergence of a project.

On this background and as usual, Bertrand draws a first proposal of subject and territory. This time, he has a heavy hand, like the subject who is of weight: 11 pages of commented drawings. I complete a one-page text for our partners, because of heated debates: for some, thinking long-term is useless. For us this allows us to know better what we have to do tomorrow morning. It’s April 2017;the choice of the subject of the 2018’s whorkshop is at stake; The 11 + 1 pages, in their juice :20180723 EN Hot in front

Episode 2 : background recovery

Some exchanges later, on the proposal of our scientific orientation committee, the subject of the workshop is validated by the board of directors of our association. And with him the realization of a launching seminar of this ambitious subject, to be organized in the wake of the jury of the 2017 workshop which was about the inclusive city.

September 2017: Bertrand has prepared for the occasion a first poster for the 2018 workshop; the idea is to recruit the participants before the end of 2017, -it’s unusual but at the height of the subject-, so that they can work alone or by mail from where they come from. Let’s cut short, that will not happen.

But the subject is on the table, at the IAU, September 25, 2017, debated a day by thirty experts fed by half a dozen speakers.

At the introduction of the seminar, Bertrand said: « everything moves, -agriculture, work, digital …, unpredictably but continuously and everything goes wrong, -the climate in the first place. » And adds: the metropolis in Paris is on the verge of great changes but does not seem to be provided with a precise vision, while history has shown that it mark the territory, permanently: Paris and the green areas of Alphand to XIXth century, the metropolis of balances and new cities in the XXth century  »

For me, the vision to build can not ignore the climate wall that overlooks life in the twenty-first century and conditions everything else. This evidence is far from being shared. Three pages try to drive the nail. They conclude by: we are the problem, we are the solution; a question is asked at the seminar: what does it change?

Invited to think at this level, the vision to be built, the speakers work on three themes: The metropolis and its inhabitants in the face of gigantism / digital, a challenge for the collective intelligence / metropolises face the climate challenge. This phase of the workshop is just an introduction. The fruit that comes out is green but promising. It points to the contradiction between the desire for proximity and gigantism with its consequence, distance between home and work; the contradiction also between the distracted search for profits of digital companies and the freedom, the private life of everyone; moreover the gap between the carelessness of the world middle class and the climatic wall, close to us.

The Chinese teacher introduces us to Harbin, its polar cold, the treatment of its public spaces and how to treat the reduction of greenhouse gas emissions. The former chief planner of the SOM agency tells us how he met the mayors of the cities of the Great Lakes on both sides of the US-Canada border around the water resource and more until the creation of the Great Lakes and St. Lawrence Cities Alliance, which now shares a platform of experiences. Our referent climate explains the staircase of the conviction of the COP 21 and quotes a figure: past one per thousand convinced, a public policy wins the support of the population. There are also contributions on the demographic forecasts of the Île-de-France, the urban policy of Mexico City, the report on the smart city in the National Assembly, collective intelligence and digital, changes in the modes of transport; and debates …

The first ingredients of the pot to the fire do not give all their taste yet but they are immersed in the pot. The construction of a vision is initiated.

In the following weeks, during the production of the second call sign, the contrast is striking between the openness of the contributions and debates of this seminar and the extent of the disagreements. The main thing, however, is to prepare the material that will be available to the participants: contradictory as for all the workshops, as close as possible to questions, the opposite of a tasteless broth. The graphics have been much worked: the man with the brush has taken his place.

The texts of the poster will reflect these disagreements: a recto with millimeter terms and a verso catch-all. But the essential is in place: the call for applications is launched this November 7, 2017 and we will organize well 4 metropolitan evenings, to enrich our visions, -contrasts, of observations, experiences, experiences, analyzes and operational experiences: affiche_v9_en

Episode 3: Subjects and contradictions

We now have two pans on the fire: the subject document and the organization of the first metropolitan evening that I took the responsability. This is the first time that workshops have organized such parties; to invent it, I write a proposal note. It dates well our ambitions and the method envisaged, at this stage; extract:

« The evening is part of a series of four in all: the other three have the theme, » Living and working, «  » attractiveness of metropolises « , » Digital and lifestyles.  » The productive seminar will be inserted in the middle. It will lead to a dozen questions, documented in a 4 pages. The background document will integrate all the questions of the evenings and the seminar.

Metropolitan evenings aim at enriching the workshop and the debates based on the situations and the statements of the experts of the metropolises on the international scene. With consensus identification and disagreements by topic.

So, what life in the metropolis in an international vision. The Question: you are in charge of the Capital Region, you do what, has the merit of putting our guests in situation.

A real-time internet broadcast is to be planned. This aspect is major insofar as participants will not be able to attend.

The participants selected in early 2018 and organized in teams will be able to work on the subject in multidisciplinary teams, from one end of the world to the other, from where they live and cross their reflections with those conducted by Les Ateliers with experts, companies, elected officials who are at the maneuver, in France and elsewhere.

These afternoons will be co-published with the IAU; and film if funding « .

It is no coincidence that these evenings are barely mentioned in the call for candidates poster: disagreements persist. We will have to postpone the first evening, scheduled for November, at the beginning of February. His story will be for the next episode.

The subject document is off to a good start. It aims to compile data, little, give an global overview and especially focus on the issues that arise. To whom ? To those of the territory, to the actors who act there and to the experts who observe it; for refering them to the participants, for interesting them in applying and then processing them if they are selected.

Matter is abundant, too much; as always but there, even more, with a subject of such magnitude. The magic of the workshops lies in this ability to say too much about a subject, to hear conflicting opinions and then let the participants manage to make relevant proposals when the time comes; as in real life, but in a very short time.

However, we need to get to the basics, from our window of pilots, and then when the text is sufficiently advanced, confront it with the expert eye of the scientific steering committee that sends feedback, ideas and questions to the redactors.

We decide to structure the document with the product of the launch seminar and the themes of the 4 evenings: a chapter for each, around a central question:

The phenomenon of metropolisation: a model that is buoyant or outdated?

Metabolism and climate threat: what to do? How?

What new modalities of the habitat-work relationship

Digital, end in itself or average?

Economic and cultural attractiveness: for whom, for what?

And we add a chapter that is debated, in a title without question:

Individual and collective initiatives: a pool of innovation and a source of inspiration for public policies.

The body of this chapter says one thing and its opposite: an attack against urban planning, an attack against individualism.It ends with a question: how to articulate public policies, in responsibility, with individual initiatives, abounding?And an opening on 4 registers: But beyond reason? The imaginary? The emotions ? The Desires ?

Then three commented questions are following:

– The title of the first seems to implicitly consider that the attractiveness of the metropolis is a good thing:

Attractiveness: how to preserve the attractiveness of the metropolis? Economically and socially?

What the text denies, with very critical questions.

– The second takes up in a few questions the 5 scenarios drawn in the document which served to choose the subject of the workshop (cf episode 1):

What spatial scenarios for tomorrow?

– The third raises the question of the sorting out of the stakes:

What are the crucial issues?

And make a sorting proposal by returning to the central question: how will we live in the metropolis of the 21st century?

The document concludes on a lot of questions, too. it takes a little time to sift this questions.

He finished in one page on the organization of the workshop.

It is about this time that we write the introductory page: starting from the text that was used to choose the subject (see episode 1), enriched.

After two months of work, exchanges and some twists the subject document is published at the beginning of January: 19 pages, illustrated.

Episode 4 : evening dress 

As we write the document in several hands, we discuss at the science committee the best way to get on the 4 evenings. It is obvious that for each of them, there must be a leader, taken from the volunteer members of COS. We will call him reference: he or she ensures the good end, with the help of other experts of our association. This referent must surround himself as he wants and decide what is necessary when it is necessary.

I took the first on the climate challenge; Marie-Marie, Director of Urban Development in the agglomeration of the Vendômois territories, takes the second, on inhabit-work-mobility; Frédérique, Director of Education and International at Mines-Télécom Institute, digital; and Laurent, project director at IAU-IdF, economic and cultural attractiveness.

I am trying to edit this very first soiree with Magali, director of sustainable development of one of our partners: Grand Paris Aménagement. This public establishment was until recently called AFTRP, a historical tool of the master plan of Delouvrier of 1965 at the crucial moment of land control.

The first organization note will know 9 versions in one month. It has the merit of framing what we expect from these evenings through the organization of the first (in french)20171027 V9 Note sur la soire-e me-tropolitaine du 8 février

We stall this first evening on 3 questions:

Urban metabolism: how to reinvent daily metabolism of existing cities and territories more sober, more inclusive, integrating the requirements of comforts?

The flexible city: a city that adapts to the speed necessary for an uncertain, shifting context: how to make the city flexible, adaptable to population flows?

The ecological and social transition: can we treat transition and inclusion one by the other? With what urban and rural translation? What articulation of bottom up and top down?

To close the debates, the note on the choice of experts ( in french 20171128 Note sur le choix d’experts of this first evening on « metropolises facing the climate challenge », dated November 27, draws up an inventory. The questions and even more the choice of the type of speakers were  discussed a lot

The expected output of the evening is stated as follows:

« An enrichment by what stakeholders bring on the societal, professional or social in their initial interventions: facts that make consensus and debate, the highlighting of practices that work, a vision on what ‘it would be necessary to live well in the metropolitan area, at the speed necessary to escape the climate wall’.

Hence the idea of inviting to the tribune,

– an international player, elected or not, involved and precursor

– and a French or European actor, elected or technician

We are at 6 weeks of the soiree and it will not happen like that.

The first invited participants decline, too well known, too much solicited. We must increase the number of invited to cover the 3 questions chosen. The icing on the cake, Magali gets sick and will not reappear until the soiree. Two COS members, although very  busy, Frédérique and Baptiste, come to the rescue.

The idea of a representative of the C40, this group of international metropolises aiming at sustainable development, will finally allow us to invite the project manager of the Parisian climate plan, via a cascade of actors, met as part of the « train climat « , french railway event in the east station of paris (in french)https://trainduclimat.fr/.

The need for a mobilizing narrative will be illustrated by the President of Quattrocento, met during Eco-city in Nantes in 2013.

That of an industrial eco-energies by the president of Tecsol, (a consulting firm specialized in the assembly of photovoltaic projects) who is also president of a pole of competitiveness on the solar; met him during a seminar at the Arene (French regional agency for sustainable development)

Finally the author of the book « these mayors who change everything », contacted via a bookstore where he came to present his book, will explain the effective action of 6 elected in their communes.

It lacks the word of a global observer-actor of the climatic challenge and of an elected representative of an international metropolis at the forefront: impossible to make come otherwise than by extracts of filmed interviews, researched on Internet, passed to the opening of the soirée.

It will be Jean-Claude Jancovici, who built the carbon footprint for ADEME, the French national public agency that innovates in terms of sustainable development; and the Copenhagen mayor, Ritt Bjerreggard, who launched Copenhagen zero carbon, after the failure of COP 15.

I will launch the evening with a few slides that « clear the ground »: superimposing the growth curves of the world population, fossil fuel consumption and greenhouse gas emissions since 1750: they do not need comment.

we are the problem, we are the solution

This January 17, 2018, 3 weeks before the soirée, the program of the evening is just ready; almost, it misses … a place for the soiree and the modalities of inscription. Thanks to our partners in the department, we will have the roof of the Arch of Defense: a hundred places, what we are aiming for. Internet makes it possible to send the invitations of which only the date has been broadcast so far.

An exceptional snowstorm will occur these days; The region is paralyzed; we will be this February 8 at night only forty in the room …

There will be no broadcast of the evening in real time on the internet. but the evening is filmed by the services of the ministry; for the moment the film is accessible only to members of the Atelier. The written report of the evening, 8 pages illustrated, is accessible here,  without a snowstorm to prevent you from accessing it.

How to tell you ? It would interest us if you read it and react on Linkedin or agirlocal.org. This would enrich the workshop.

Episode 5 : to live, work, mobilities.

Marie-Marie starts organizing the second evening just before Christmas with two other members of our association: Olivier is director of development at Icade, French real estate group, subsidiary of the Caisse des Depots et Consignations, in charge of a demonstrator at the gates of Paris; Jean is an expert in transportation and mobility systems at Renault Group.

The 3 fields of the evening are covered: living-work-mobilities.

A month later, the 3 questions that frame the soiree are stated. It is Simon one of the two assistants of the workshop who began to synthesize the exchanges for the first time without going so far as to « use the format of the form for the moment ».

New forms of work and networking that change the mobility and expectations of the city:

How to imagine the future lifestyles in the domestic sphere (habitat, leisure) and work? How will we work? Does the job market have a future? Will it be necessary to move? Should the city adapt to these new spatial dynamics of employment and to these less homogeneous and predictable rhythms? Is proximity the answer to these different issues?

– The metropolis is deeply destabilized by these uses, which will become more generalized

How can a metropolis, an urban area, structure the various functions that characterize it, with priority given to the two essential functions that are inhabited and worked? Are we going towards the end of the centralities, pole of attractivities gathering functions to live and work, towards a world à la carte, without proximity, without obvious need to go « in the center »? Are we witnessing the death of the city centers? How does one organize this dilation of space and this restriction of time?

Which company model is in watermarked? And what role for communities?

What sovereignty, what governance vis-à-vis « unframed » actors with a great influence on urban metabolism? What citizen participation in this new world? What effects of social and spatial (de) partitions?

How is the urban phenomenon organized with the new entrants and the increasing participation of the citizens and the ever increasing rise of the individualism?

Educated by the experience of editing the first evening, the first list of possible speakers is very broad. There will remain three:

Astrid Sultan, Project Manager « Real Estate 3.0 » – ICADE
Mathieu Saujot, Coordinator of the Digital & Ecological Transitions Initiative at the Institute for Sustainable Development and International Relations
Guillaume Faburel, Urban Geographer, Professor at the Lyon Institute of Urban Planning, Researcher at the Triangle Joint Institute (CNRS, Normale Sup, University of Lyon and Saint-Etienne), Sustainable City Specialist: participative mechanisms, new urban solidarities, modes living in eco-neighborhoods, …

The place is quickly set, it is Icade that hosts, at its Open Icade Hub, near Paris. The invitation will leave three weeks before the evening. In light better compared to the first evening.

That night, it does not snow on Paris. We will be a good sixty to listen and exchange.

The speakers approach the theme in a way that is at least contrasted: with the first two, we rub shoulders with nomadism and teleworking, communities and the wage-earning or rather its death announced by some. We point out the differences between promises and reality of life in the unavoidable smart city with the equally inevitable artificial intelligence; the irruption of networks but also tools like the blockchain and we are slowly getting closer to the third soiree on digital with the autonomous vehicle or the right to privacy.
Before the geographer asks: How do we collectively confront the digital revolution, the urban neo-productivism and the race to compete between the world’s metropolises?

It points the fabric of inequalities by the cities, the fact that three quarters of the French population are far away from this, the desire to leave the big cities (80% of Parisians would like today to leave Paris, survey conducted by Cadremploi in August 2017 ) and the majority feeling not to belong to these barbaric urban ensembles (see his book « Barbarian metropolises, de-globalization of the city, de-urbanization of the land, publisher le passager clandestin »). He argues that the acceleration that exhausts the bodies and the overdensity that creates feelings of suffocation, refer to the slowdown that emerges even in political programs. And wonders about: how to fabricate « commons »? Well beyond only third places, emerging.

The exchanges with the room add the growing privatization of the public space, the desertification of certain territories by the metropolis, the fragmentation of powers with the essential articulation of bottom up and top down to get out, the necessary invention Healing places and shared stories around the question of the habitability of space, in town and in the countryside, sustainable.

You said playing the wellbeing against the climate?

The report of the evening can be downloaded here , 6 pages

Episode 6: Productive seminar, under construction

In chronological order, the seminar, which we call productive, is planned on April 12, before the last two metropolitan evenings. We start to work on it as soon as the first soiree métropolitaine, climate challenge, is past; (see episode 4)

Question of substance: next to what highlights will we spend in this seminar that have not been treated in the four soirees?

A note dated one month before the seminar tell the frame of the seminar; extracts:

A- the unrolled

Its purpose is as usual to lead to less than ten questions each documented in a dozen lines; all in a 4 pages which we know is very read.

In the morning, from the transverse entrance by « life in the metropolises », 3 dimensions to be treated, in 3 times an hour:

  • the large scale over 180 km (from Paris to Le Havre or from sources in Paris)
  • the timetable
  • the local economy

The idea is to involve two, maximum three experts with strong innovative content, operational preferably, without exclusiveness. Twice 15 minutes (or three times 10) then half an hour of work with the forty or so present in the room: questions of understanding and complementary lighting of each other.

In the afternoon, table distributions to formulate 3 questions documented per table (to experience, more or less result). Reports in general meeting, with exchanges on key points if not exhausted

All day long, maps and tables are available to point, produce, display, draw, write and calculate.

The experts invited to exhibit in the morning:

  • the large scale:

We take advantage of the investment of Philippe Inquist (and his 2 companions), to which we join someone from the Seine-Normandy Water Agency (Paris le Havre). This requires work upstream and downstream of the day with them for the production they plan to do, the restitution in seminar and possible follow-up.

  • the timetable

The interest is to focus on the time budgets of each in the gigantic metropolis, to address large scale and proximities of relations, productions, services, life. Operational expert of the office of the times, Lille preferably or Rennes which are among the oldest; Fabienne Commessie, project manager of the study of lifestyles in Strasbourg; a futurist Carine Dartiguepeyrou on socio-cultural developments and emergences.

  • the local economy

The prégnance, to say the least, of the economy in life in cities leads to shift the gaze on what can change this life: an expert on the local currency, integrator of solutions and local cooperation Philippe Derudder, historian and practitioner « Complementary local currencies, why, how? »; the circular economy, which is one of the positive effects, Jean Claude Levy, who has the advantage of having a look at China. « Circular economy, world in trance, China in transit »

Optionally, according to his availability: Guillaume Faburel, heard yesterday at the evening to live-work-mobilities; he was passionate about his analysis, the words and the distance he gives to evolutions in action; I solicited with Christine to intervene a few minutes at the end of each sequence; he proposed to come with some students; he sends us 2 contributions on his researches (infrastructural capitalism and immobile forum on 6 world metropolises) » .

At this moment Solenne abandons us for a professional emergency. It is the interest of flying with three different visions and ability to relay. I worked for 10 years with Bertrand; we do not need to talk to each other to do the right thing, by helping each other do it. He took charge of the cards to reflect on during this productive seminar. The big one on the Seine Valley in particular. He organizes the coming of those he calls the Chicago team: Phil Enquist, Meiring Beyers, Drew Wensely; the team proposed to contribute to the workshop by bringing its international experience, on the « large scale and ecology » mode. I assume the rest of the substantive issues and the animation of the seminar itself with our two assistants, Simon and Priscilla, at the spot for several weeks.

The arrival of the Chicago team, three days before the seminar, is a moment of happiness. Bertrand prepared their visit. The first day, we will take them to different high points of the great Parisian landscape. Just landed, we take them on the mound that dominates the airport. For them it is three in the morning. Meiring bends down to grab a handful of land and tells us: « The yields of this wonderful land will fall by 30% with climate change » … after, it’s Villiers le bel / Ecouen; the hillock of Orgemont; the Mont Valérien and return to Paris along the Seine by St Cloud, Issy les Moulineaux. Lunch in Suresnes with a mouthful view of Paris and return to their hotel rue du Bac. Tomorrow it is the great visit of Paris to Le Havre.

Appointment is taken at the Cergy Saint Christophe station; they arrive by taxi because RER A doesn’t work. We go on foot on the terrace of the major axis from where Bertrand describes the great landscape of the Paris region.

Then travel by minibus to Le Havre via Evreux, rebuilt on a completely different model, say exactly and the Isle d’Abeau, a new city where Bertrand with Alain who accompanies us, worked at the beginning before joining Cergy-Pontoise; when he arrived in Cergy-Pontoise, Alain created the chair of urban economics at ESSEC.

In Le Havre, Simon, director of the urban planning agency of Le Havre and former participant of the workshops, makes us feel the vibrations of the city rebuilt by Perret and its stakes; St. Joseph’s Church leaves us subjugated.

The team brought a huge A3 document that compiles aerial views close to the source of the Seine at its estuary. Simon gives us a XXL study, the aptly named, on logistics; It was carried out by the four planning agencies of the Seine Valley: those of Paris, Ile de France, Rouen and Le Havre. download the summary in 4 pages (in french): https://www.aurh.fr/media/na_6250_4pages_vds_xxl__008347700_1208_22032018.pdf

On the return, we will leave the team in Rouen; they want to experience the train, but they are exhausted for the Wednesday visit. This leaves us a little more time for the latest sets of documents and maps for the so-called productive seminar. He’s waiting for us, Thursday.

« Life in the metropolis in the XXIème century»

Episode 7 : a questioning seminar

This time, we are there: but the speakers have changed, the program is only released on the 11th for April 12th.

Pierre-André opens the day with a reminder of 5 workshops in the Paris region from 2012 to 2017 which prepared the 2018 workshop. Bertrand continues with a: « why this subject? » And introduced the large scale.

Then I take the lead to animate the rest of the day, first with our three sequences, focused on life. In the afternoon, the presents are divided into 3 tables whose purpose is to ask good questions.

All this allows the writing of a 4 pages, culmination of the preparation of the workshop: it integrates the contributions ginned over a year of preparation, collected in a dozen questions, documented in a few lines. I stick to it. For a direct access to this synthesis in the form of questions, difficult to write but very read,4 pages. (in english)

And for more sharing of this seminar, the course:

The large scale:

The chicago team questions: Phil Enquist « How big do we have to think? » Meiring Beyers: climate change is increasingly impacting everyday life: more diseases, mortality, economic losses, changes in energy consumption, water consumption, agricultural losses, rainfall; how can communities become resilient? For Drew Wensley, the planet’s population is growing, cities are critical. There is no single solution; How to think of several scales? see the présentation .

Gilles Billen, biogeochemist, director of research at the CNRS, (National Center for Scientific Research) points, among others, « these cities that do not manufacture their food » and describes two scenarios for the food of France, one that continues to open up to the international market with major neo-liberal projects such as Greater Paris; the other which reconnects food and local agriculture, without inputs. To be published in October 2018 Science of The Total Environment 637-638 ; see by then:  http://www.eauetbio.org/wp-content/uploads/2016/02/FNAB_2016_Diaporama_S%C3%A9minaire-Nanterre_19janvier2016-Gilles-Billen.pdf. Carlos Moreno, professor of universities, University of Evry, notes: Metropolises become hyper-cities and hyper-regions, hyper connected; how to go to post carbon cities?

Exchanges with assistance:

At the end of each sequence, exchanges with the forty or so experts and actors present feed the reflections:

« Given these alarming elements, why live in the city? How to act concretely at the level of local authorities? In reality in institutions nothing happens. Countercultures already exist but are not valued. At what political scale should it act? The city / countryside debate raises the question of living space: how will one generation accept another way of using land to generate other practices? Given the experience of the city of Dakar, the consequence of urbanization is poverty: can we fight against this?»

Timetable:

Amandine Mallick urban planner, urban planning agency of Strasbourg ADEUS, reports a multi-faceted survey of 3,500 households on the criteria of location of their home in relation to the workplace: they place calm and tranquility away from the proximity of work; and place cultural life and nightlife last http://www.adeus.org/productions/les-notes-de-ladeus-ndeg126-habitat/files/note-126_liens-habitat-emploi_web.pdf . Eva Bouhnik, urban planner practitioner, member of the association Tempo Territorial, describes how to take into account the time in the development of the cities changes the glance on the issues facing the acceleration, to the desynchronized rhythms, on the vague borders of free time-time of work. http://tempoterritorial.fr/wp-content/uploads/2016/12/GuideInteractif.pdf

Exchanges with assistance:

« The spread of working time is interesting; the Lille-Roubaix-Tourcoing automatic metro system allows a service by the minute, night and day, during the 48h of the big clearance sale. How to define the periurban ring of Strasbourg? By abandoning the idea crown-center for a connected operation small municipalities-large communes. The phenomenon of metropolisation is structured by cultural values of the nineteenth century: the center is good, the periphery is not good … The Île-de-France has gone from 50 years of public polycentric planning policy to a return to development in an oil spot. What makes the difference between center and periphery is density. There is a wall of glass in the heads of Parisians, the first ring road: investments are to be made in the periphery but it is the Parisians who make the decisions. We did not anticipate the phenomenon of suburban – suburban commuting. Each city-dweller conveys social imaginaries to question today. The Adeus survey is scandalous: it highlights that people prefer calm and tranquility to nightlife and culture. What model of large-scale resilience / agriculture / car travel? Prices per square meter are becoming more expensive, housing smaller and smaller. The question is not the density but what the density allows livable: in the suburbs, there is no alternative to the car».

Local economies and common goods

Jean-Claude Levy, historian, geographer and journalist point: must we talk about the life cycle of waste? Or goods? Evidence in support:


L’économie circulaire raises the question of the use value, the exchange value and therefore the currency and the ground rent in relation to the goods. A strategic intelligence is likely to coordinate the action of the different actors by territorial levels, adapted to local contexts. Founding of the circular economy, this strategic intelligence refers to the proposal of pacte finance-climat of Jean Jouzel and Pierre Larouturou.

Guillaume Faburel, geographer and urban planner, professor at the Institute of Urbanism of Lyon, notes the anthropological rupture on the side of the care, the temperance which are read in the practices, lifestyles, the opinions, the systems of growth. How to settle the question of meta recit of the city, of the commons as shared values? What could be an alternative model of urban growth? Bio-region – polycentrism and re-regionalization as well as agglomeration scale, one can think otherwise.

Exchanges with assistance:

« The natural system is a cycle: produce, consume, digest. What is the good unity? The weather ? Energy? Can we use the street differently: mobility sharing, renaturation of the street space and social uses that are made of it? Public authorities have 20 to 30% of urban space that are streets. There is a gap between the speeches of the speakers and the reality of the transformations at work today: the acceleration of digital exchanges poses unbearable problems, the consumption challenges the sum of individual behaviors. Intelligences are dissolved in planning processes. We need experiments to test new uses. Experimentation, we are in everywhere: in China, the law on the promotion of the circular economy is 10 years old. The question of pleasure is to be introduced into the debate. Modernity has introduced the man / nature dichotomy; she is rebuilding. The natural agricultural land must be expensive, food self-sufficiency of the Paris basin is necessary. What are the implications of deceleration in terms of governance?»

Perspective from two workshop partners:

Two operational actors of the factory of the city conclude the morning:

Magali Castex, director of sustainable development in Grand Paris Aménagement, asks: how to reinvest the notion of public utility in planning with a notion of land protection? The city is too framed, too standardized to cash shocks of population variation. How to experiment? How to counterbalance the economic value of land? Should not we give more value to the design of the city, to the designers’ fees?

Pascal Dayre, Deputy Director of the Île-de-France public property establishment, notes that the city is now built in a model that is part of the market economy, stronger than ideas. Anticipation, regulation of flows, capture of land rent make it possible to give back this rent by operations offering less land, diversity and quality.

Dans l’après-midi, les 3 tables se mettent au travail: la restitution, brute:

Table 1

Compared to Delhi, Jakarta, Karachi, etc … Life in London, Berlin, Paris is paradise. Just visit to realize it. How then to avoid going in this direction, to avoid infinite extension?What future? What aspirations of the younger generations?Migrations: on foot, by car, on horseback, by bike and if by car, electric; work is coworking.Paris-center is not the subject, it is the cities that are around that are at stake. But which ones? Those in the periphery? Those beyond urbanization continue, little towns and villages, but how to network?Mobility: the ideal is proximity. The best is to travel by bike, on foot … And housing depends on the quality of work: work is in the center of choice.

Table 2

The question of the change of scale is not for the planners but for the populations: how can hundreds of thousands of people realize it? We do not have dozens of years; Change must be made quickly: how to make sure? From successful experiments, how can we deploy more widely? Ecology as an entry point: since ecology is gateway, then the territory is the watershed. How to reassemble the geography of uses with ecological geography, for a sustainable project if not by social ecology. For example, the use of the banks of the Seine leads to the construction of the « new urban dream ». After the garden city, the radiant city, the new cities: the ecological city, what image and what model?

Table 3

Exciting exchanges …What are the units of measurement to choose from to have a different perspective on the metropolis of the 21st century?What are the significant indicators for defining life in metropolises?How to mitigate the center-periphery cleavage? How to requalify the periphery?Should we change the status of the land?Should we follow the Scandinavian model (no land ownership), or allow accession to all?To offer students a scenario: what if we had no car or truck? What would our priorities be? What solutions do we have?How to compensate / finance / pool the public space to strengthen the social link?

Final debate:

Shanghai proposes that each resident is within a maximum of 15 minutes walk from basic services. They thus think of proximity much more in terms of the services of life than under that of work. In terms of moves, only 17% of these are related to a new work. The rest concerns life choices, a compromise of a couple, a desire to be close to this, an environment, the proximity of a school etc … They will therefore accept to travel for a long time to live there where they want. The conception of the new cities (of Cergy) was thought from this angle: accessibility to services was thought upstream of the city. The question of the social appears little in our debates. This projection towards a dream city must be the means of reducing social fractures. In Rennes, they develop all their PLU in this perspective: everything on foot with access to green spaces, shops, services. We do not deal enough with the question of uses and users in our professions: how to really co-build with the inhabitants? Urban planners have ideas, utopias, visions that are imposed on the inhabitants, the vision of the inhabitants is not sufficiently taken into account in the design of the city. How to use new technologies to make them participate in the construction of the city of the future? Ongoing innovations in Europe. Be citizen: application to involve residents in urban policies, coming out this week. It is sometimes emphasized to temper the importance of participation that in the construction of a new neighborhood or a development operation, we do not know the new inhabitants. But the elders will still be there and their wishes deserve to be listened to. Question of anteriority?

There stops the seminary; the shock of experiences, of looks, in the broth of cultures, worked well.

As a thank you, this word sent the following day to the participants of the seminar: « The day after a party, there is no other word to tell you how much this day appeared rich of your contributions and the sparks of our meetings.
There was
the big landscape workshop and beauty as a peaceful entry on sustainable development, the « how to make it happen » with the people and institutions of the workshop territorialize the transition, the development of how to think up to the stakes of the workshop of the knowledge economy, the renewal of the metabolism of our territories by the circular economy of the workshop on the future of the zones of activities, the treatment of the transition and the exclusion, the one by the other of the workshop the inclusive city.
There were more: good questions, with good scales of territory, enough to push our young participants to formulate actions, plans, a dream and some ways to achieve it. We now have to share with those who were not there
».

Lack of luck, the camera had a technical problem. I will have to start writing 4 pages with Priscilla’s notes and mine. This synthesis is the culmination of the preparation of the workshop: it integrates the contributions ginned over a year of reflections and exchanges, well beyond the seminar therefore, collected in a dozen questions, documented in a few lines.

For a direct access to this synthesis in the form of questions, difficult to write but very read: 4 pages. (in english)

« Life in metropolises in the 21st century »

Episode 8: digital, end in itself or average?

This time, Frédérique, Director of Education and International Telecom Paris Tech who took charge of the evening. The physical presence having little to do with the virtual, and the ubiquity not being of this world, two weeks before the soiree, it is necessary to postpone it of fifteen days: because of the organization in Lyon of a great conference, no speaker is available.

Symbolic, this event marks the distinction between the real and the virtual.

From a report, made with Etienne, to a president of a large public company, I kept in mind this observation: the city suffers from two diseases, one chronicle, the exclusion, the other mortal, the climate change. There is a third, deadly for companies that do not anticipate it: the digital. And our democracy?

From the beginning of the preparation of this workshop, the debate on the digital is to say the least lively.

Solution to all our problems for some, big brother for others, the glass is, for neither, neither half full nor half empty. It seems like Aesop’s tongue, the best and the worst.

Go, a quote, extracted from The life of Aesop: Send John de La Fontaine to Monseigneur le Dauphin:

“On a certain market day, Xantus, who had planned to treat some of his friends, ordered him to buy the best and nothing else. « I will teach you, » says the Phrygian himself, « to specify what you wish, without relying on the discretion of a slave. » He bought only tongues, which he made available to all sauces, the entrance, the second, the entremets, all were only tongues. The guests first praised the choice of these dishes; in the end they became disgusted. « Did not I order you, Xantus, to buy what would be better? – And what is better than language? replied Aesop. It is the link of civil life, the key of science, the organ of truth and reason. Through it the cities are built and the police are built; we educate; we persuade; we reign in the assemblies; the first of all duties, which is to praise the Gods, is fulfilled. – Well (said Xantus, who claimed to catch him), buy me tomorrow what is worse: these same people will come to my house, and I want to diversify. « The next day, Aesop served only the same food, saying that language is the worst thing in the world: « It is the mother of all debates, the nurse of lawsuits, the source of divisions and wars. If it is said that it is the organ of truth, it is also that of error and, what is worse, calumny. Through it, cities are destroyed, evil things are persuaded. If on the one hand it praises the Gods, on the other, it professes blasphemies against their power.  »

«  Through it the cities are built, (…)Through it, cities are destroyed, evil things are persuaded.” Resonances.

At the party, Frédérique invited Luc Belot, CEO of HUB5, a subsidiary dedicated to digital issues and innovation at the Réalités group; but it is rather the elected of Angers that she invites, former deputy, rapporteur of the report From the smart city to the territory of intelligence (S). The future of the smart city. (in french) résumé et téléchargement du rapport

 

 

The second will come by video interposed: Alain Renk, founding partner of Urban Fabric Organization, claims the multidisciplinarity of his team with a motto « What if we take advantage of the digital to release creativity and invent easy-to-live cities? » And « a simple rule: make urban planning more accessible and more collaborative.”villes sans limites

The third guest, Olivier Jonas, is founder of Tecdev and a researcher in information technologies and planning. He notably published: Rêver la ville – Utopies urbaines : de la cité idéale à la ville numérique et Territoires numériques. Interrelations entre les technologies de l’information et de communication et l’espace, les territoires, les temporalités, (in french)

the political sphere, the application and the imagination are somehow going to talk to each other

At this moment, I have to tell you: the change of date of the evening prevented me from attending. It is with the written notes of Priscilla that I will tell you the evening.

in view of taking notes, (reader of these episodes, here I am, as you, to enrich myself by writing interposed) aspirations and fears were at the rendezvous.

Luc Bellot observes: the capture of the data makes it possible to go from a supply-demand logic to that of uses; but territorial cadres and elected officials are lost to these questions; the reality of the use is that it is no longer the elected one who decides, it is Waze, Tom Tom … for the trips in the residential streets for example. With the autonomous car, it is no longer the property but the use that will dominate: vehicle sharing, routes, carpooling; What about unused parking spaces in the 30% reduction of cars in the city center compared to local planning?

What place for the protection of personal data? It’s a question of freedom. See the general regulation (the equivalent of a European law) on data protection, decided by Europe.

It is a cybersecurity issue with hackers who have taken hostage hospitals in the United States.

It is a problem of trust in elected officials, with urban data that are captured by the Gafas and are all memorised. For what uses? See the facebook-Cambridge-Analytica political scandal or more prosaically the risks of capturing consumption data from the Linky meter (a French electricity meter with remote reading)

And to quote three guiding principles to regain control of democracy:

Governance: it can not be entrusted to large groups like Google in Toronto … Do these large groups have to decide or the elected representatives of the territories? Sovereignty: have the mastery of these tools for example the digital plan to manage all the services as in Angers. Complicated to manage by communities when these tools are owned by large private groups.

Inclusion: 16% of French people do not master reading-writing well enough to fill online administrative procedures How to integrate these citizens into participatory modes, how to put them in a position to have their own analysis, to give their point of view?

Léopold Kurek Institutional Sales – Asset Management

In video, Alain Renck presents the urban fabric organization app which is structured in 3 stages:

‐ Imagine: with photos-montages of the existing more comments and slogans

‐ Exchange: with a map of the world that allows sharing with the community and sorting by categories of themes. This allows to begin to create, from the interventions of the participants, a knowledge and a common content.

‐ Exist: with tools of semantic analysis, image recognition, artificial intelligence of metadata recognition to create a document of the stakes and wills of the participants, to make the link between professionals of the city and citizens.

Olivier Jonas created his consulting company in terms of digital development of the territories at a time when the internet arrived in France and where the territories and the French state were asking what would be the territorial impact. In the field of digital innovation and in particular on the three-dimensional modeling of the city, which makes it possible to visualize projects. For example, data retrieval to reduce the carbon footprint of territories, to see what is in the basement and access information on underground networks or to visualize management scenarios.

He notes the growing rapprochement between digital innovation, digital transformation and ecological transition; for example the livre blanc de l’IDDRI recently published, of the Cap digital competitiveness cluster integrates the sustainable city cluster, Advancity.

  • This white paper scans 3 fields on these sustainable-smart city themes,

– Factory of the city: eco construction, urban agriculture, renewable energies …
– Urban management: network operators, optimization of urban networks, often
integrated into smart city rosette schemes with all urban functions
piloted, ambient intelligence – sensors in the city, waste treatment.
– Living in the city: services around the digital through the interface of the smartphone on travel, access to tourism resources, steps to take …

Then develops 9 innovation sectors and 4 digital dimensions at the service of collective intelligence in the urban field.

Les échanges :

Civicwise is a participatory urban planning platform but with the ability of the internet to share experiences on common issues. Local clusters and actors from other associated countries for collective intelligence.
The city no longer thinks of itself only from above and with all the citizens (its data) with or against its will: the individual is at the center. Is he aware? Does he understand? his he meeting his needs? his uses?
8% of the population is visually impaired or blind. What vocal aids? Most public and private service sites are not accessible
Collective intelligence and participation: they can not be done onely on the internet. It must be physical, it can not be on the internet.
Does not digital intelligence come to empty the intelligence of certain metiers? We are talking about a digital city but not about design, spatialization, quality of spaces, well-being
We see the effects today of lack of awareness of space because of the digital.
We need cultural tools in relation to cultural contexts. The maturity conditions of the systems of actors are to be created.
There is a big difference in temporalities: the digital goes very quickly, it is difficult to anticipate what will work in 5 years; while for urban planning, it takes at least 5 years before the first stone is laid on rhythms of at least 50 years before reconversion …
All this does not enter the world of local authorities except large.
Are there any studies on the transformation of humans with these technologies? Before we did not need support. What evolutions on the brain, the body, the eyes …?
Cognitive studies say: we lose and we win.
The generation of current teenagers, the adults of tomorrow, does not necessarily have the same caution as we do about the data.
Young people are not all in favor of developing technologies. For example, a new type of autism has developed with tablets used at a very young age.

« Life in metropolises in the 21st century »
Episode 9: economic and cultural attractiveness

The IAU, Institute of Planning and Urban Development is a bit like our parent company. It is not in the Delouvrier room that hosted the first seminar, but on the open floor and in the natural light of the cafeteria that the IAU proposes to house the evening, a place that fits well with the date June 21, the day of the international music festival. With what is now called the DRIEA, a regional directorate of the ministry in charge of ecology, the two institutions are at the foundation of urban mastery understood as a force for study, proposal and implementation of decisions taken in urban matters. Our partner IAU who is not a financier but contributes a lot in kind, wishes to seize the opportunity of this evening to bring the point of view of the IAU and with him of the Region on this double question. To prepare for the evening, Laurent agrees with Odile Soulard and Karine Camors, two economists of IAU cultural specialists, while Vincent Gollain, Director of Economic Development, will carry the economic component.

3 months before the evening, a report summarizes a first round of questions:

« The approach of the subject:According to BW, culture is an essential entry point into the subject of attractiveness
Where do we stand historically: today or in the future? What about the new cultural aspirations of young people? Lifestyles and uses are the common entrance for all the soirees of the Atelier. The new places of culture, ephemeral or not, are interesting: the famous cultural third-places. What about the speakers: researchers, politicians, actors in the field? How to overcome the antagonism model of Bilbao vs Berlin? Models of exogenous vs endogenous attractiveness? Impacts of Louvre Lens? Impacts of MUCEM on Marseille? What about the diffusion of these central cultural liners to the suburbs? What about behind the scenes: gentrification around (see E. Vivan), risk of drying up municipal subsidies by « flagship » equipment? What about « European Capitals of Culture » initiatives? Has there been any research on the effects of this funding? What about the impacts of cultural tourism? (see blog « the new cultural tourism » by Evelyne Lehalle). What are the oppositions between « cultural ships » (« in ») and a pool or more informal ecosystem? The case of 104 shows that a liner can have a very positive impact on its neighborhood.»

Two weeks before the soiree,the conducting wire le fil conducteur (in french)is in focus. The evening will focus on culture. In addition to the 4 of the IAU, laurent, Odile, Karinne, and Vincent, are invited to floor:

Clotilde Kullmann, Ph.D. in Geography, in charge of scientific animation of the Chair « Aménager le Grand Paris » – School of Urban Planning of Paris
Laetitia Lafforgue, actress, former president of the National Federation of Street Arts (2013-2016), spokesperson of the UFISC (Federal Union of Intervention of Cultural Structures)

At the opening of the evening, two figures slam: in the Île de France, culture weighs 300,000 jobs and 21 billion euros of added value released by cultural institutions. Geographical distribution can not be more unequal: Paris and the department of Hauts de Seine account for 75% of these jobs (for 30% of the population).

Vincent Gollain starts from INSEE’s definition of attractiveness, « the capacity of a territory to attract specific resources from outside » to state three levers, – innovation, skills and openness on the outside-, and two facilitators, -internal and external transport, the ability to work together-. It describes three models of cultural attractiveness: that of heavy equipment, the most widespread; that of the Montréal-style museum district with hotels and restaurants, that of Detroit, based on the individual dynamism of the actors.

Clotilde Kullman approaches it as a mode of designing cities, from universal exhibitions to the stations of Greater Paris passing by art in the territories developt by Jean-Eudes Roullié and the new towns or the « 1% decoration » established in 1951 for each construction. of public building. And finds that today the creators are centered on the « experiences » most often from diverted buildings: the space is an integral part of the work, the process is more important than the final result, the artist is involved in participatory approaches.

Laetitia Laforgue makes a double observation: we are facing an ecological, economic, demographic and migratory crisis. Yet never before have so many people had access to culture; and ask a question: how is it that there is such a loss of humanity? We have gone from cultural rights, access to works of art, to the right to culture « as defined by the Charter of Human and Citizen Rights, which recognizes culture as the set of values, beliefs, institutions and ways of life, by which a people seeks meanings and development.  »

  Source internet, cuevas mano/recadrage jmv

In doing so, « we went from the primacy of the work of art to the primacy of the person, with the issue of the emancipation of people, the development of critical thinking, the ability to express ideas, apprehension personal that merges with that of my neighbor and makes humanity. From then on, « to reveal spaces, to make dream, to provoke disturb the public tranquility of the bodies and the spirits to animate the spirits, to question our ways of life, our ways of thinking ». Clotilde is involved in street art because that art takes people for what they are and not as they represent themselves. It is part of the social and solidarity economy. She notes that the 300 000 direct poverty of the culture are to put in comparison with those of the automobile (nb: 200 000 jobs).

Interpersonal exchanges focus on the visibility to be given to a territory, the least solo, more together; endogenous and exogenous development (cf subject document); metropolitan concentration and rural; the irruption of the digital world, which announced the end of the major equipment but people want to see, touch, feel the works; originality developed through street art; digital and manipulation-regression-normalization; and even more the growing privatization of public spaces, the abandonment of culture by politicians. With this latest statement: « as long as I do, I prefer the course of books of the ministry to that of google or Amazon, a fortiori the National Front who withdraws books from the public library as when they arrived at the head of the municipality of Orange « .

Exchanges with the hall remind us that the great landscape is a work of art like the major axis in Cergy-Pontoise and question the creation of events that last, in the countryside, like the Marciac Jazz Festival; the cultural deserts of the suburbs refer to the access to cultural capital according to the French sociologist Pierre Bourdieu, which does not necessarily refer to equipment and buildings; Culture is a two-blade tool; in the hands of the powerful, it is a weapon of domination; gardened by the dominated, she is emancipatory. The beauty of the big landscape like that of Paris which remains among the last of the low capitals in the world is a common good, how does one manage it? ; the passage of the work to the person and of the person to that of the money in his portfolio keeps each day a little more away from the emancipatory re-presentation, from the gratifying delectation that opens the imagination, puts death at a distance, illuminates a path personal and collective development, protects from dictators of all kinds; and ask this question: would the pursuit of riches in the lights of the city have reached a point where it contradicts the good life? To make the actors work together around a vision, a territorial project, an intelligence to build appears like an unavoidable answer and raises the question of the artistic education, the practice of the music, the theater, the representation…

It is 8 pm, we go out on the street. The air is sweet, filled with the first notes of the festival of music.

« Life in metropolises in the 21st century »
Episode 10: gigantism and metropolitan mobilities

The immersion file is well named. Usually called background document, Solenne proposes that we change its name as its size corresponds to the scope of the subject that we want to describe in a simple and problematizing way. Simply to describe the capital region is reductive, necessarily reductive, even in more than 100 pages, even wondering what are the highlights. As to be problematizing, one year of preparation led to the 8 questions documented in a few lines of the 4 pages; then we decide to try to select the questions again with a last press round: what questions?

They come out in two: gigantism and the mobilities that go with it; the big landscape and the climate challenge.

The question of rescaling :

Gigantism is a fact. An increase of 50% of the population of the capital region in the last half century, 3 million additional inhabitants over the next thirty years, announced by INSEE: in current terms, the question that arises is not where are we going to put them but where do they want to go? It is the question of the change of scale of what makes megalopolis.

The question of rescaling

Metropolitan mobilities and lifestyles:

The mobilities go with, inevitably with, whatever the scenario imagined; internal and external mobility but mobilities of a global megalopolis. From the most sought-after proximity to forced nomadism; constrained first by the price of housing and the acceptability of the conditions that go with: the distance between home and work and the living conditions for oneself and one’s relatives.

Metropolitan mobilities and lifestyles

« Life in metropolises in the 21st century »
Episode 11: Great landscape and climate challenge

Why link great landscape and climate challenge? After the reflections conducted by the DRIEA (of the Ministry of Ecology and Planning) with the 8 EPA of Île-deFrance (Public Developers), two workshops have highlighted this link, one on the large landscape in France. 2012, the other on the transition in 2014, with this logical sequence: food, eco-energies, eco-materials, grow in the countryside and are consumed in the city; it is a matter of renewable productions and territorial organization; in other words, of collective intelligence at different scales of territory: this requires the rational inevitable distribution of spaces and resources to live well. His spatial expression falls on the great landscape, a soothing entry on the subject. Why soothing?

Questions of great landscape:

Curiously, we are not going to spend our holidays in activity zones, nor in landfills nor in ugly cities. On the other hand, it seems that great landscapes attract by their natural beauty, agricultural or urban, do good. If we admit that we spend most of our time where we live, where we work, the great landscape of everyday life becomes a lever issue. The one needed by the megalopolis which includes the city and surrounding countryside.

Questions of great landscape.

The climate wall and the global middle class:

Facts and logical sequence: why is it still necessary to say that there is urgency to take the climate threat seriously? Why are lobbies and their backers bent on blocking any reduction in greenhouse gas emissions? Would they hate themselves, themselves and their children, to the point of wanting diseases and deaths, floods and cancers? Or do they believe they are protected by their money? And if human nature can not be changed, what to do? Is there another option than the development of territorials and strategics intelligences, contextualized? No ? So in this case what remains to be done?

The climate wall and the global middle class.

« Life in metropolises in the 21st century »
Episode 12: Foreword

Numerous experts and personalities from all walks of life have contributed to making this workshop preparation, to creating this magical place that for a month gives power to two dozen young professionals, provided they present good questions at the right scales. territory and ideas to act, to an international jury that, if you allow the expression, will not give his share to the dog.

But 3 people assume the role of pilots, by delegation of the scientific guidance committee, which, you understood, has also put strong and happy hand in the dough. Together, they guarantee the scientific content, as much as it can be, of the workshop. So it seems enlightening to hear what these three pilots have to say about their intentions, as a person, as they wrote in the foreword of the immersion document, to the address of the participants: three forewords

End of a soap opera for the summer and beginning of the actual workshop which starts Tuesday, September 3, with a program of visits charged, teams of participants still to constitute, for a collective work of these young professionals whose, if we take in acount of the 36 previous workshops, they will remember the rest of their age …

At the foot of the wall of creativity

design Bertrand Warnier

 

With thanks to all those who contributed to this preparation

 

 

 

Un feuilleton pour l’été : L’atelier « La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Au début, notre association s’appelait les ateliers d’été; et puis quand c’est l’été au nord de l’équateur, c’est l’hiver au sud. Alors nous nous appelons les Ateliers. Nous en avons fait 37 en Île-de-France ces 37 dernières années, 80 en tout, en comptant ceux que nous avons réalisés à l’international. Les ateliers, dits internationaux de maitrise d’oeuvre urbaine, ont pour caractéristique d’être force de proposition pour les décideurs.

Cette année, l’atelier francilien a pour sujet « la vie dans les métropoles au XXIème siècle ». C’est la préparation, exceptionnelle, de ce lieu de créativité, chaque fois renouvelé, que je vous invite à déguster, en forme de feuilleton d’été ; avec la distance qui sied au soleil, en prenant au vol vos réactions sur cette question, chaude, de la vie que nous voulons, en une douzaine d’épisodes.

Il nous a fallu en effet eux ans de travaux préparatoires pour labourer le terrain de cet atelier avant que deux douzaines jeunes professionnels de toutes les disciplines, venus des 4 coins du monde ne produisent en septembre prochain de bonnes questions aux bonnes échelles de territoire et des idées pour agir, présentées à un jury international.

Si nous continuons à fabriquer cette formule depuis 37 ans, atelier après atelier, c’est qu’elle a fait la démonstration de son efficacité : la plus décisive étant le changement de lieu de l’exposition universelle de Shangaï de 2010 depuis les terrains autour de l’aéroport à ceux du centre ville. D’autres projets en Île-de-France ont bénéficié, à leur émergence, des propositions de ces jeunes professionnels et des débats ainsi instaurés : Paris Saclay par exemple qui concentre le quart de la recherche française et le concours international d’idées d’urbanisme et de développement durable qui a lancé sa création dans la foulée de l’atelier. Plus loin dans le temps, l’arrêt de l’urbanisme de dalle, la création du quartier international d’Anfa au Maroc, ou la table des 22 maires de l’agglomération de Puebla… qui ne s’étaient jamais rencontrés.

Comme toujours, la préparation commence par la définition d’un sujet et d’un territoire ; et des débats musclés.

Episode 1, Chaud devant

En ce temps là, en ce temps très ancien, il y avait un établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise. Son urbaniste en chef et deux autres y ont inventé les ateliers d’été, histoire de renouveler les idées de la fabrique de la ville. Particularité de l’urbaniste en chef : arrivé à l’institut d’aménagement et d’urbanisme peu avant Paul Delouvrier, Bertrand Warnier tient le cap de ce qui fait la valeur ajoutée des Ateliers depuis 37 ans : les sujets à enjeux et la méthode. En 2016, c’est lui qui a voulu le sujet « la vie dans les métropoles au XXIème siècle » pour l’atelier francilien 2018. Depuis, votre serviteur puis une jeune architecte sommes aussi devenus les pilotes de cet atelier, adossés à une équipe de salariés, financés à géométrie variable par nos partenaires publics et privés.

Pour comprendre ce que nous fabriquons, un dessin valant mieux qu’un long discours, le travail d’un atelier se situe sur les premières marches de l’escalier : à l’émergence d’un projet.

Sur ce fond et comme à son habitude, Bertrand dessine une première proposition de sujet et de territoire. Cette fois, il a la main lourde, comme le sujet qui est de poids : 11 pages de dessins commentés. Je complète d’un texte d’une page à destination de nos partenaires, pour cause de débats musclés : pour certains, penser à long terme ne sert à rien. Pour nous cela permet de mieux savoir ce que nous avons à faire demain matin. Nous sommes en avril 2017 ; il y va du choix du sujet de l’atelier 2018 ; Les 11+1 pages, dans leur jus : 20180723 Chaud devant

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 2 : reprise de fond

Quelques échanges plus tard, sur proposition de notre comité d’orientation scientifique, le sujet de l’atelier est validé par la conseil d’administration de notre association. Et avec lui la réalisation d’un séminaire de lancement de cet ambitieux sujet, à organiser dans la foulée du jury de l’atelier 2017 qui avait pour sujet la ville inclusive.

Septembre 2017 : Bertrand a préparé pour l’occasion une première affiche pour l’atelier 2018 ; l’idée est de recruter les participants avant la fin de l’année 2017,-c’est inhabituel mais à la hauteur du sujet-, pour qu’ils puissent y travailler seuls ou par mails depuis là où ils vivent. Coupons court, cela ne se fera pas.

Mais le sujet est sur la table, à l’IAU, ce 25 septembre 2017, débattu toute une journée par une trentaine d’experts alimentés par une demi douzaine d’intervenants.

A l’introduction du séminaire, Bertrand précise : » tout bouge,-l’agriculture, le travail, le numérique…, de façon imprévisible mais continue et tout se dérègle,-le climat en premier lieu-. Et rajoute : la métropole parisienne est à l’orée de grands changements mais ne semble pas être munie d’une vision précise, alors que l’histoire a montré que celles-ci inscrivent durablement leur marque dans le territoire : Paris et les espaces verts d’Alphand au XIXème siècle, les métropoles d’équilibres et les villes nouvelles au XXème ».

Pour ma part, la vision à construire ne peut pas faire l’impasse sur le mur climatique qui surplombe la vie au XXIème siècle et conditionne tout le reste. Cette évidence est loin d’être partagée. Trois pages tentent d’enfoncer le clou. Elles concluent par: nous sommes la problème, nous sommes la solution;  une question est posée au séminaire  : qu’est-ce que ça change ?

Invités à penser à ce niveau, la vision à construire, les intervenants planchent sur trois thèmes : La métropole et ses habitants face au gigantisme/ le numérique, un défi pour l’intelligence collective / les métropoles face au défi climatique. Cette phase de l’atelier n’est qu’une entrée en matière. Le fruit qui en sort est vert mais prometteur. On y pointe la contradiction entre le désir de proximité et le gigantisme avec sa conséquence, la distance domicile-travail ; la contradiction aussi entre la recherche éperdue de profits des entreprises du numérique et la liberté, la vie privée de tout un chacun ; plus encore l’écart entre l’insouciance de la classe moyenne mondiale et le mur climatique, tout près, devant nous.

La professeur Chinoise nous fait découvrir Harbin, son froid polaire, le traitement de ses espaces publics et la façon de traiter la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’ex urbaniste en chef de l’agence SOM nous raconte comment il a rencontré les maires des villes des grands lacs de part et d’autre de la frontière USA-Canada autour de la ressource en eau et plus jusqu’à la création de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint Laurent qui partage désormais une plateforme d’expériences. Notre référent climat explique l’escalier de la conviction de la COP 21 et cite un chiffre : passé un pour mille convaincus, une politique publique emporte l’adhésion de la population. Il y aussi des contributions sur les prévisions démographiques de l’Île-de-France, la politique urbaine de Mexico, sur le rapport sur la smart city à l’Assemblée Nationale, l’intelligence collective et le numérique, les évolutions des modes de transport ; et des débats…

Les premiers ingrédients du pot au feu ne donnent pas encore tout leur goût mais ils sont plongés dans la marmite. La construction d’une vision est amorcée : Atelier La Vie – Synthese seminaire lancement – 2509

Dans les semaines qui suivent, lors de la fabrication de la deuxième affiche d’appel à candidatures, le contraste est saisissant entre l’ouverture des contributions et des débats de ce séminaire et l’ampleur des désaccords. L’essentiel pourtant est de préparer la matière dont disposeront les participants : contradictoire comme pour tous les ateliers, au plus près de ce qui pose questions, le contraire d’un brouet insipide. Le graphisme a été beaucoup travaillé : le bonhomme au pinceau a pris sa place.

Les textes de l’affiche reflèteront ces désaccords : un recto aux termes millimétrés et un verso fourre-tout. Mais l’essentiel est en place : l’appel à candidatures est lancé ce 7 novembre 2017 et nous allons bien organiser 4 soirées métropolitaines, pour enrichir nos visions,-contrastées-, de constats, de vécus, d’expériences, d’analyses et d’expériences opérationnelles : affiche v8

Episode 3 : sujets à contradictions

Nous avons désormais deux casseroles sur le feu : le document sujet et l’organisation de la première soirée métropolitaine que j’ai prise en charge. C’est la première fois que les ateliers organisent des soirées de ce type ; pour l’inventer, j’écris une note de proposition. Elle date bien nos ambitions et la méthode envisagée, à ce stade ; extrait :

« La soirée s’inscrit dans une suite de quatre, sur les thèmes « Habiter et travailler », «  attractivité des métropoles »,  « Numérique et modes de vie ». Le séminaire productif s’intercale au milieu. Il débouche sur une dizaine de questions, documentées, dans un 4 pages. Le document de contexte intègrera l’ensemble des questionnements des soirées et du séminaire.

Les soirées métropolitaines ont pour objectif d’enrichir l’atelier et les débats à partir des situations et des dires des experts des métropoles à l’international. Avec une identification des consensus et des désaccords par thème.

Quelle vie dans la métropole dans une vision internationale donc. La Question : vous êtes en responsabilité de la Région Capitale, vous faites quoi, a le mérite de mettre nos invités en situation.

Une diffusion internet temps réel est à planifier. Cet aspect est majeur dans la mesure où les participants ne pourront pas y assister.

Les participants sélectionnés au début 2018 et constitués en équipes pourront ainsi travailler le sujet en équipes multidisciplinaires, d’un bout du monde à l’autre, depuis là où ils vivent et croiser leurs réflexions avec celles menées par Les Ateliers avec des experts, des entreprises, des élus qui sont à la manœuvre, en France et ailleurs.

Ces après-midi donneront lieu à publication avec l’IAU ; et film si financement ».

Ce n’est pas un hasard si ces soirées sont à peine évoquées dans l’affiche d’appel à candidature : les désaccords persistent. Il nous faudra renvoyer la première soirée, prévue en novembre, à début février. Son récit sera pour le prochain épisode.

Le document sujet part, lui, d’un bon pied. Il a vocation à compiler des données, peu, donner une vue d’ensemble et surtout se centrer sur les questions qui se posent. A qui ? A ceux du territoire, aux acteurs qui y agissent et aux experts qui l’observent ; pour les renvoyer sur les participants, les intéresser à candidater puis à les traiter, s’ils sont retenus.

La région Île de France/ source DRIEA

La matière est abondante, trop ; comme toujours mais là, encore plus, avec un sujet d’une telle ampleur. La magie des ateliers tient à cette capacité à en dire trop sur un sujet, à faire entendre des avis contradictoires puis à laisser les participants s’en débrouiller pour faire des propositions pertinentes le moment venu ; comme dans la vraie vie, mais dans un temps très court.

Il nous faut néanmoins aller à l’essentiel, vu de notre fenêtre de pilotes, puis lorsque le texte est suffisamment avancé, le confronter à l’œil expert du comité d’orientation scientifique qui renvoie réactions, idées et questions aux rédacteurs.

Nous décidons de structurer le document avec le produit du séminaire de lancement et les thèmes des 4 soirées : un chapitre pour chacun, autour d’une question centrale :

-Le phénomène de métropolisation : un modèle porteur ou dépassé ?

-Métabolisme et menace climatique : que faire ? Comment ?

-Quelles nouvelles modalités du rapport habitat-travail

-Le numérique, fin en soi ou moyen ?

-L’attractivité économique et culturelle : pour qui, pour quoi ?

Et nous rajoutons un chapitre qui fait débat, au titre sans question:

-Les initiatives individuelles et collectives : un vivier d’innovation et une source d’inspiration pour les politiques publiques.

Le corps de ce chapitre dit une chose et son contraire : une attaque en règle contre la planification, une attaque en règle contre l’individualisme.

Il se solde par une question: comment articuler les politiques publiques, en responsabilité, avec les initiatives individuelles, foisonnantes ?

Et une ouverture sur 4 registres : Mais au delà de la raison ? L’imaginaire ? Les émotions ? Les désirs ?

Suivent trois questions commentées:

– Le titre de la première paraît considérer implicitement que l’attractivité de la métropole est une bonne chose :

Attractivité : comment conserver l’attractivité de la métropole ? Economiquement et socialement ?

Ce que dément le texte, aux questions très critiques.

– La seconde reprend en quelques questions les 5 scénarios dessinés dans le document qui a servi à choisir le sujet de l’atelier (cf épisode 1) :

Quels scénarios spatiaux pour demain ?

-La troisième pose la question du tri dans la masse des enjeux énoncés :

Quels enjeux cruciaux ?

Et fait une proposition de tri en revenant à la question centrale : comment vivrons-nous dans les métropoles du 21ème siècle ?

Le document conclue sur un lot de questions, trop. Mais il faut laisser tamiser tout cela.

Il termine en une page sur l’organisation de l’atelier.

C’est à peu près à ce moment là que nous rédigeons la page d’introduction : à partir du texte qui a servi à choisir le sujet (cf épisode 1), enrichi.

Après deux mois de travail, d’échanges et quelques péripéties le document sujet est publié début janvier : 19 pages, illustrées.

Episode 4 : tenue de soirée

Pendant que nous écrivons le document sujet à plusieurs mains, nous discutons en COS de la meilleure façon de monter les 4 soirées. A l’évidence, il faut pour chacune d’elle un chef de file, pris parmi les membres volontaires du COS. Nous l’appellerons référent : il ou elle en assure la bonne fin, avec le concours des autres experts de notre association. A ce référent de s’entourer et de décider ce qu’il faut quand il faut.

J’ai pris la première sur le défi climatique ; Marie-Marie, Directrice du Développement urbain à l’agglomération des territoires Vendômois, prend la seconde, sur habiter-travailler-mobilité ; Frédérique, Directrice de l’Enseignement et de l’International à l’Institut Mines-Télécom, le numérique ; et Laurent, directeur de projet à l’IAU-IdF, l’attractivité économique et culturelle.

Je tente le montage de cette tout première soirée avec Magali, directrice du développement durable de l’un de nos partenaires : Grand Paris Aménagement. Cet établissement public s’appelait jusqu’à il y a peu l’AFTRP, outil historique du schéma directeur de Delouvrier de 1965 au moment crucial de la maîtrise foncière.

La première note d’organisation connaitra 9 versions en un mois. Elle a le mérite de cadrer ce que nous attendons de ces soirées à travers l’organisation de la première.  V9 Note sur la soire-e me-tropolitaine du 8 février.

Nous calons cette première soirée sur 3 questions :

Le métabolisme urbain : comment réinventer au quotidien un métabolisme des villes et territoires existants plus sobre, plus inclusif, intégrant les exigences de conforts ?

La ville flexible : une ville qui s’adapte à la vitesse nécessaire à un contexte incertain, mouvant : comment rendre la ville flexible, adaptable aux flux de population ?

La transition écologique et sociale : peut-on traiter la transition et l’inclusion, l’un par l’autre ? Avec quelle traduction urbaine et rurale ? Quelle articulation du bottom up et du top down ?

Pour clore les débats, la note sur le choix d’experts de cette première soirée sur « les métropoles face au défi climatique, datée du 27 novembre, dresse un état des lieux. Les questions et plus encore le choix du type d’intervenants ont été pour le moins discutés.

Le produit de sortie attendu de la soirée y est énoncé ainsi :

« Un enrichissement par ce que les intervenants apportent sur le volet sociétal, professionnel ou social dans leurs interventions initiales : des faits qui ne s’admettent pas (consensus et débats), la mise en évidence de pratiques qui fonctionnent, une vision sur ce qu’il faudrait faire pour vivre bien dans la région métropole, à la vitesse nécessaire pour échapper au mur climatique ».

D’où l’idée d’inviter à la tribune,

– un acteur international, élu ou pas, impliqué et précurseur

– et un acteur français ou européen, type élu ou technicien

Nous sommes à 6 semaines de la soirée et cela ne se passera pas comme ça.

Les premiers participants invités déclinent, trop connus, trop sollicités. Il faut augmenter le nombre de présents à la tribune pour couvrir les 3 questions choisies. Cerise sur le gâteau, Magali tombe malade et ne réapparaitra qu’à la soirée. Deux membres du COS, déjà très occupés, Frédérique et Baptiste, viennent à la rescousse.

L’idée d’un participant représentatif du C40, ce groupement de métropoles internationales, finira par nous permettre d’inviter le chef de projet du plan climat de Paris, via une cascade d’acteurs, rencontrés grâce au train climat gare de l’Est https://trainduclimat.fr/.

Le besoin d’un récit mobilisateur sera illustré par le président de Quattrocento, rencontré lors d’Eco-cité à Nantes en 2013.

Celui d’un industriel des éco-énergies par le président de Tecsol, (un bureau d’études spécialisé dans le montage de projets photovoltaïque) qui est aussi président d’un pôle de compétitivité sur le solaire ; rencontré lui lors d’un séminaire à l’Arene.

Enfin l’auteur du livre « ces maires qui changent tout », contacté via une librairie où il est venu présenter son livre, nous expliquera l’action effective de 6 élus dans leurs communes.

Il manque la parole d’un observateur-acteur global du défi climatique et d’un élu d’une métropole internationale aux avant-postes : impossible à faire venir autrement que par extraits d’interviews filmés, cherchés sur internet, passés à l’ouverture de la soirée.

Ce sera Jean-Claude Jancovici, qui a construit entre autres le bilan carbone pour l’ADEME, l’agence publique française qui innove en matière de développement durable ; et la maire de Copenhague, Ritt Bjerreggard  qui a lancé Copenhague zéro carbone, au sortir de l’échec de la COP 15.

Je lancerai la soirée par quelques diapos qui « déblayent le terrain » : en superposant les courbes de croissance de la population mondiale, de consommations d’énergies fossiles et d’émissions de gaze à effet de serre  depuis 1750 : elles se passent de commentaires.


Ce 17 janvier 2018, à 3 semaines de la soirée, le programme de la soirée est juste prêt ; presque, il manque…une salle et les modalités d’inscription. Grâce à nos partenaires du ministère, nous aurons le toit de l’arche de la Défense : une centaine de places, ce que nous visons. Internet permet d’envoyer les invitations à une soirée dont seule la date a été jusque là diffusée.

Une exceptionnelle tempête de neige se déclenchera ces jours là; La région est paralysée ; nous ne serons ce 8 février au soir qu’une quarantaine dans la salle…

Il n’y aura pas de diffusion de la soirée en temps réel sur internet. La soirée est filmée par les services du ministère mais pour l’instant le film n’est accessible qu’aux adhérents de l’Atelier. Le compte-rendu écrit de la soirée, 8 pages illustrées, est accessible ici,   sans tempête de neige pour vous empêcher d’y accéder.

Comment vous dire ? Cela nous intéresserait que vous le lisiez et que vous réagissiez, sur Linkedin ou sur agirlocal.org. Cela enrichirait l’atelier .

Episode 5 : habiter-travailler-mobilités.

Marie-Marie se lance dans l’organisation de la deuxième soirée juste avant noël avec deux autres membres de notre association : Olivier est directeur de l’aménagement chez Icade, groupe immobilier français, filiale de la Caisse des dépôts et consignations, en charge d’un démonstrateur aux portes de Paris ; Jean est expert en systèmes de transport et mobilité au groupe Renault

Les 3 champs de la soirée sont couverts : habiter-travailler-mobilités.

Un mois plus tard, les 3 questions qui cadrent la soirée sont énoncées. C’est Simon l’un des deux assistants de l’atelier qui s’y est mis pour synthétiser une première fois les échanges sans aller jusqu’à « utiliser le format de fiche de soirée pour le moment ».

– De nouvelles formes de travail et de mise en relation qui font évoluer les mobilités et les attentes de la ville

Comment imaginer les modes de vie à venir dans la sphère domestique (habitat, loisirs) et du travail ? Comment travaillerons-nous ? Le marché de l’emploi a-t-il un avenir ? Sera-t-il nécessaire de se déplacer ? La ville doit-elle et peut-elle s’adapter à ces nouvelles dynamiques spatiales de l’emploi et à ces rythmes moins homogènes et prévisibles ? La proximité est-elle la solution pour répondre à ces différents enjeux ?

– La métropole est profondément déstabilisée par ces usages amenés à se généraliser

Comment une métropole, une aire urbaine, peut-elle structurer les différentes fonctions qui la caractérisent avec en priorité les deux fonctions essentielles que sont habiter et travailler ? Va-t-on vers la fin des centralités, pole d’attractivités regroupant des fonctions d’habiter et travailler, vers un monde à la carte, sans proximité, sans besoin évident de se rendre « au centre » ? Assiste-t-on à la mort des centres villes ? Comment organise t on cette dilatation de l’espace et cette restriction du temps ?

– Quel modèle de société en filigrane ? Et quel rôle pour les collectivités ?

Quelle souveraineté, quelle gouvernance face à des acteurs « sans cadre » ayant une grande influence dans le métabolisme urbain ? Quelle participation du citoyen dans ce nouveau monde ? Quels effets de (dé)cloisonnements sociaux et spatiaux ?

Comment organise t on le fait urbain avec les nouveaux entrants et la participation croissante des citoyens et la monté toujours croissante de l’individu ?

Instruis par l’expérience du montage de la première soirée, la première liste des intervenants possibles est très large. Il en restera trois :

Astrid Sultan, Responsable projet « Immobilier 3.0 » – ICADE

Mathieu Saujot, Coordinateur de l’initiative Transitions numérique & écologique à l’institut du développement durable et des relations internationales

Guillaume Faburel, Géographe urbaniste, Professeur à l’institut d’urbanisme de Lyon, chercheur à l’institut mixte Triangle (CNRS, Normale Sup, Université Lyon et Saint- Etienne), Spécialiste ville durable: dispositifs participatifs, nouvelles solidarités urbaines, modes de vie dans les écoquartiers, …

Le lieu est vite fixé, c’est Icade qui accueille, à son Hub Open Icade, aux portes de Paris. L’invitation partira trois semaines avant la soirée. En léger mieux par rapport à la première soirée.

Ce soir là, il ne neige pas sur Paris. Nous serons une bonne soixantaine pour écouter et échanger.

Les intervenants abordent le thème de façon pour le moins contrastée : avec les deux premiers, nous côtoyons le nomadisme et le télétravail, les communautés et le salariat ou plutôt sa mort annoncée par certains. On pointe les écarts entre promesses et réalité des modes de vie dans l’incontournable smart city dotée de la toute aussi inévitable intelligence artificielle ; l’irruption des réseaux mais aussi d’outils comme la blockchain et nous nous rapprochons doucement de la 3 ème soirée sur le numérique avec le véhicule autonome ou le droit à la vie privée.

Avant que le géographe ne demande : Comment nous plaçons-nous collectivement face à la révolution numérique, au néo- productivisme urbain et à la course à la compétition entre les métropoles mondiales ?

Il pointe la fabrique des inégalités par les métropoles, le fait que les trois quarts de la population française en sont loin, le désir de quitter les grandes
 villes (80% des Franciliens souhaiteraient aujourd’hui quitter Paris, enquête réalisée par Cadremploi en aout 2017) et le sentiment majoritaire de ne pas appartenir à ces 
ensembles urbains barbares (cf son livre « Métropoles barbares, démondi            liser la ville, désurbaniser la terre aux éditions le passager clandestin »). Il soutient que l’accélération 
qui épuise les corps et la surdensité qui crée des
 sensations d’étouffement, renvoient au ralentissement qui émerge jusque dans les programmes politiques. 
Et s’interroge sur: comment fabriquer du « commun » ? Bien au delà des seuls tiers lieux, émergents.

Les échanges avec la salle en rajoutent sur la privatisation grandissante de l’espace public, la désersification de certains territoires par les métropoles, l’émiettement des pouvoirs avec l’indispensable articulation du bottom up et du top down pour en sortir, la nécessaire invention de lieux de ressourcement et de récits communs autour de la question de l’habitabilité de l’espace, en ville et à la campagne, durable.

Vous avez dit jouer le bien être contre le climat ?

Le compte-rendu de la soirée est téléchargeable ici , 6 pages

Episode 6 : séminaire productif, en travaux

Dans l’ordre chronologique, le séminaire que nous appelons productif, est planifié le 12 avril, avant les deux dernières soirées métropolitaines. Nous nous y mettons dés la première soirée, défi climatique, passée ; (voir l’épisode 4)

Question de fond : à côté de quels faits saillants allons nous passer dans ce séminaire qui n’ont pas été traités dans les quatre soirées ?

Une note datée d’un mois avant le séminaire fait le point, extraits :

Son objet est comme d’habitude de déboucher sur moins d’une dizaine de questions documentées chacune en une dizaine de lignes ; le tout dans un 4 pages dont on sait qu’il est très lu.

  1. le déroulé

Le matin, à partir de l’entrée transverse par la vie dans les métropoles, 3 dimensions à traiter, en 3 fois une heure :

  • la grande échelle sur 180 km, (de Paris au Havre ou des sources à Paris)
  • l’emploi des temps
  • l’économie locale

L’idée est de faire intervenir deux, maximum trois experts à fort contenu innovant, opérationnels de préférence, sans exclusive. Deux fois 15 minutes (ou trois fois 10) puis une demi heure de travail avec la quarantaine de présents dans la salle : questions de compréhension et éclairages complémentaires des uns et des autres.

L’après midi, répartitions en tables pour formuler 3 questions documentées par table (à l’expérience, plus ou moins en résultent). Rapports en assemblée générale, avec échanges sur points clé si pas épuisés.

Toute la journée, cartes et tableaux à disposition pour pointer, produire, afficher, en dessin, mots ou chiffres.

  1. Les experts invités à exposer le matin :

1- La grande échelle :

On profite de l’investissement de Philippe Inquist (et de ses 2 accompagnants), auquel on joint quelqu’un de l’Agence de l’eau Seine-Normandie (Paris le Havre donc). Ceci nécessite un travail en amont et en aval de la journée avec eux pour la production qu’ils envisagent de faire, la restitution en séminaire et les suites possibles.

2- L’emploi des temps :

L’intérêt est de centrer sur les budgets temps de chacun dans la métropole gigantesque, d’aborder grande échelle et proximités de relations, de productions, de services, de vie. Expert opérationnel du bureau des temps, de Lille de préférence ou de Rennes qui sont parmi les plus anciens ; Fabienne Commessie, chef de projet de l’étude des modes de vie de Strasbourg ; une prospectiviste Carine Dartiguepeyrou sur les évolutions et émergences socioculturelles.

3- L’économie locale :

La prégnance, pour ne pas dire plus, de l’économie dans la vie dans les métropoles amène à décaler le regard sur ce qui peut changer cette vie : un expert sur la monnaie locale, intégrateur de solutions et coopérations de proximité Philippe Derudder, historien et praticien « Les monnaies locales complémentaires, pourquoi, comment ? » ; l’économie circulaire qui en est l’un des effets positifs, Jean Claude Levy, qui a l’avantage d’avoir un regard sur la Chine. « Economie circulaire, monde en transe, Chine en transit »

4- En option, selon ses disponibilités : Guillaume Faburel, entendu hier à la soirée habiter travailler demain ; il a passionné par son analyse, les mots et la distance qu’il donne aux évolutions en action ; je l’ai sollicité avec Christine, à chaud, pour qu’il intervienne quelques minutes en fin de chaque séquence ; il a proposé de venir avec quelques étudiants ; il nous envoie 2 contributions sur ses recherches (le capitalisme infrastructurel et forum immobiles sur 6 métropoles mondiales) « .

A ce moment Solenne nous abandonne pour une charrette professionnelle. C’est l’intérêt de piloter à trois : visions différentes et capacité à se relayer. J’ai travaillé 10 ans auprès de Bertrand ; nous n’avons guère besoin de nous parler pour faire ce qu’il faut, chacun, en contribuant à ce que l’autre fait. Il a pris en charge les cartes sur lesquelles réfléchir pendant ce séminaire productif. La grande sur la vallée de la Seine en particulier. Il organise la venue de ceux qu’il appelle la Chicago team : Phil Enquist, Meiring Beyers, Drew Wensely ; la team a proposé de contribuer à l’atelier en apportant son expérience internationale, sur le mode « grande échelle et écologie ». J’assume le reste des questions de fond et l’animation du séminaire proprement dit avec nos deux assistants, Simon et Priscilla, à la tache depuis plusieurs semaines.

La venue de la Chicago team, trois jours avant le séminaire, est un moment de bonheur. Bertrand a préparé leur visite. Le premier jour, nous allons les emmener sur différents points hauts du grand paysage francilien. A peine atterrissent-ils que nous allons sur la butte qui domine l’aéroport. Pour eux il est 3 trois heure du matin. Meiring se baisse pour prendre une poignée de terre en nous disant: « les rendements de cette terre merveilleuse vont chuter de 30% avec le changement climatique »… Puis c’est Villiers le bel /Ecouen ; la butte d’Orgemont ; le mont Valérien et retour sur Paris en longeant la seine par St Cloud, Issy les Moulineaux. Déjeuner à Suresnes avec vue bouchée sur Paris et retour à leur hôtel rue du Bac. Demain, c’est la grande visite de Paris au Havre.

Rendez-vous est pris à la gare de Cergy Saint Christophe ; ils arrivent en taxi faute de RER A en marche. Nous allons à pied sur la terrasse de l’axe majeur d’où Bertrand nous décrit le grand paysage francilien.

Puis trajet en minibus jusqu’au Havre en passant par Evreux, reconstruite sur un tout autre modèle, disons à l‘identique et l’Isle d’Abeau, ville nouvelle où Bertrand avec Alain qui nous accompagne, ont œuvré au début avant de rejoindre Cergy-Pontoise ; en arrivant à Cergy-Pontoise, Alain a créé la chaire d’économie urbaine de l’ESSEC.

Au Havre, Simon, directeur de l’agence d’urbanisme du Havre et ancien participant des ateliers, nous fait sentir les vibrations de la ville rebâtie par Perret et ses enjeux; l’église Saint Joseph nous laisse subjugués.

La team a apporté un énorme document A3 qui compile les vues aériennes proches de la source de la Seine à son estuaire. Simon nous remet une étude XXL, la bien nommée, sur la logistique ;. Elle a été réalisée par les 4 agences d’urbanisme de la vallée de la Seine : celles de Paris, de l’Île de France, de Rouen et du Havre. télécharger la synthèse en 4 pages : https://www.aurh.fr/media/na_6250_4pages_vds_xxl__008347700_1208_22032018.pdf

Au retour, nous laisserons la team à Rouen ; ils veulent faire l’expérience du train mais déclarent forfait, épuisés, pour la visite du mercredi. Cela nous laisse un peu plus de temps pour les derniers jeux de documents et cartes à destination du séminaire dit productif. Il nous attend, jeudi.

Prochain épisode : un séminaire questionnant

Episode 7 : un séminaire questionnant

Cette fois, nous y sommes : les intervenants ont changé, le programme ne sort que le 11 pour le 12 avril.

Pierre-André ouvre la journée avec un rappel de 5 ateliers franciliens de 2012 à 2017 qui ont préparé l’atelier 2018. Bertrand enchaîne avec un : pourquoi ce sujet ? Et introduit la grande échelle.

Puis je prend la main pour animer le reste de la journée, avec d’abord nos trois séquences, axées sur la vie. L’après midi, les présents sont répartis en 3 tables dont l’objet est de poser de bonnes questions.

Le tout permet la rédaction d’un 4 pages, point d’orgue de la préparation de l’atelier : il intègre les contributions égrenées au fil d’un an de préparation, ramassées en une petite dizaine de questions, documentées en quelques lignes. Je m’y colle. Pour un accès direct à cette synthèse en forme de questions, ardue à écrire mais très lue, ici (4 pages)

Et pour plus de partage de ce séminaire, le déroulé :

La grande échelle :

La chicago team questionne : Phil Enquist « A quelle hauteur de vue devons nous réfléchir ?» Pour Meiring Beyers : le changement climatique impacte toujours plus la vie quotidienne: davantage de maladies, de mortalité, de pertes économiques, de changements de consommation d’énergie, de consommation d’eau, de pertes agricoles, de précipitations; comment les communautés peuvent elles devenir résilientes? Pour Drew Wensley, la population de la planète augmente, les villes sont critiques. Il n’y a pas de solution unique; Comment penser à plusieurs échelles ? voir la présentation. Gilles Billen, biogéochimiste, directeur de recherche au CNRS, pointe, entre autres, « ces villes qui ne fabriquent pas leur nourriture » et décrit deux scénarios pour l’alimentation de la France, l’un qui poursuit l’ouverture vers le marché international avec de grands projets néo-liberaux comme le Grand Paris ; l’autre qui reconnecte alimentation et agriculture locale, sans intrants. A paraître en octobre 2018  Science of The Total Environment 637-638 ; voir d’ici là :  http://www.eauetbio.org/wp-content/uploads/2016/02/FNAB_2016_Diaporama_S%C3%A9minaire-Nanterre_19janvier2016-Gilles-Billen.pdf. Carlos Moreno, professeur des universités, Université d’Evry, constate : Les métropoles deviennent hyper métropoles et hyper régions, hyper connectées ; comment aller vers des villes post carbone?

Echanges avec la salle :

En fin de chaque séquence, les échanges avec la quarantaine d’experts et acteurs présents nourrissent les réflexions :

« Au vu de ces éléments alarmants, pourquoi vivre en ville ? Comment faire concrètement au niveau des collectivités territoriales ? En réalité dans les institutions il ne se passe rien. Les contre cultures existent déjà mais ne sont pas valorisées. A quelle échelle politique faut il agir ? Le débat ville / campagne pose la question de l’espace vital : comment une génération va-t-elle accepter une autre façon d’utiliser le foncier pour générer d’autres pratiques ? Au vu du vécu de la ville de Dakar, la conséquence de l urbanisation est la pauvreté : est ce qu’on peut lutter contre ça ? »

L’emploi des temps :

Amandine Mallick urbaniste, agence d’urbanisme de Strasbourg ADEUS, rapporte une enquête multi volets de 3 500 ménages sur les critères de localisation de leur logement par rapport au lieu de travail: ils placent le calme et la tranquillité loin devant la proximité du travail ; et placent la vie culturelle et la vie nocturne en dernier http://www.adeus.org/productions/les-notes-de-ladeus-ndeg126-habitat/files/note-126_liens-habitat-emploi_web.pdf . Eva Bouhnik, urbaniste praticienne, membre de l’association Tempo Territorial, décrit comment prendre en compte le temps dans l’aménagement des villes change le regard sur les enjeux face aux accélérations, aux rythmes désynchronisés, aux frontières floues temps de travail –temps libre. http://tempoterritorial.fr/wp-content/uploads/2016/12/GuideInteractif.pdf

Echanges avec la salle :

« L’étalement du temps de travail est intéressant ; le métro automatique de Lille- Roubaix-Tourcoing permet une desserte a la minute, nuit et jour, pendant les 48h de la grande braderie. Comment définir la couronne périurbaine de Strasbourg ? Par un abandon de l’idée couronne-centre pour un fonctionnement connecté petites communes-grandes communes. Le phénomène de métropolisation est structuré par des valeurs culturelles du XIXème siècle : le centre c’est bien, la périphérie ce n’est pas bien… L’Île-de-France est passée de 50 ans de politique publique d’aménagement polycentrique à un retour au développement en tache d’huile. Ce qui fait la différence entre centre et périphérie, c’est la densité. Il y a un mur de verre dans la tête des parisiens, le périphérique : les investissements sont à faire en périphérie mais ce sont les parisiens qui prennent les décisions. Nous n’avons pas anticipé le phénomène des déplacements banlieue – banlieue. Chaque citadin véhicule des imaginaires sociaux à interroger aujourd’hui. L’enquête Adeus est scandaleuse : elle fait ressortir que les gens préfèrent le calme et la tranquillité à la vie nocturne et la culture. Quel modèle de résilience  grande échelle / agriculture / déplacements en voiture ? Les prix au m² sont de plus en plus chers, les logements de plus en plus petits. La question n’est pas la densité mais ce que la densité permet de vivable : en banlieue, il n’y a pas d’alternative à la voiture ».

Economies locales et biens communs

Jean-Claude Levy, historien, géographe et journaliste pointe : doit on parler du cycle de vie des déchets ? Ou des marchandises ? Preuves à l’appui :

L’économie circulaire pose la question de la valeur d’usage, de la valeur d’échange et donc de la monnaie et de la rente foncière par rapport aux marchandises. Une intelligence stratégique est de nature à coordonner l’action des différents acteurs par niveaux territoriaux, adaptée aux contextes locaux. Fondement de l’économie circulaire, cette intelligence stratégique renvoie à la proposition de pacte finance-climat de Jean Jouzel et Pierre Larouturou.

Guillaume Faburel, géographe et urbaniste, professeur à l’Institut d’Urbanisme de Lyon, constate la rupture anthropologique du coté du ménagement, de la tempérance qui se lisent dans les pratiques, les modes de vies, les opinions, les systèmes de croissance. Comment reposer la question du meta recit de la ville, des communs comme valeurs partagées ? Quel pourrait être un modèle alternatif de la croissance urbaine ? Bio region – polycentrisme et re-regionalisation ainsi qu’à l’échelle agglomération, on peut penser autrement.

Echanges avec la salle :

« Le système naturel est un cycle : produire, consommer, digérer. Quelle est la bonne unité ? Le temps ? L’énergie ? Peut on utiliser la rue autrement : partage de mobilité, renaturation de l’espace rue et des usages sociaux qui en sont faits ? Les collectivités publiques possèdent 20 à 30% de l’espace urbain que sont les rues. Il y a un fossé entre les discours des intervenants et la réalité des transformations a l’œuvre aujourd’hui : l’accélération des échanges numériques pose des problèmes insupportables, les consommations interpellent la somme des comportements individuels. Les intelligences sont dissoutes dans les processus d’aménagement. Nous avons besoin d’expérimentations pour tester de nouveaux usages. L’expérimentation, on est dedans partout : en chine, la loi sur la promotion de l’économie circulaire a 10 ans. La question du plaisir est à introduire dans le débat. La modernité a introduit la dichotomie homme / nature ; elle est à reconstruire. Le foncier naturel agricole doit être cher, l’auto suffisance alimentaire du bassin parisien est nécessaire. Quelles sont les implications de la décélération en termes de gouvernance ? »

Point de vue de deux partenaires des ateliers :

Deux acteurs opérationnels de la fabrique de la ville concluent la matinée :

Magali Castex, directrice du développement durable à Grand paris Aménagement, demande : comment réinvestir la notion utilité publique dans l’aménagement avec une notion de protection foncière ? La ville est trop cadrée, trop normée pour encaisser les chocs de variation de population. Comment expérimenter ? Comment contrebalancer la valeur économique du foncier ? Ne faut-il pas redonner de la valeur à la conception de la ville, aux honoraires des concepteurs ?

Pascal Dayre, Directeur adjoint de l’établissement public foncier Île-de-France, constate : la ville se construit aujourd’hui dans un modèle inscrit dans l’économie du marché, plus forte que les idées. Anticipation, régulation des flux, captation de la rente foncière permettent de restituer cette rente par des opérations offrant minorations foncières, diversité et qualité.

L’après midi, les 3 tables se mettent au travail : la restitution à la serpe :

Table 1

Par rapport à Delhi, Jakarta, Karachi, etc… La vie à Londres, Berlin, Paris, c’est le paradis. Il suffit de visiter pour s’en rendre compte. Comment donc éviter d’aller dans cette direction, éviter l’extension infinie ?

Quel futur ? Quelles aspirations des jeunes générations ?

Migrations : à pied, en voiture, à cheval, en vélo et si en voiture, électriques ; le travail, c’est le coworking.

Paris-centre n’est pas le sujet, ce sont les villes qui sont autour qui sont en jeu. Mais lesquelles ? Celles en périphérie ? Celles au-delà de l’urbanisation continue, bourgs et villages, mais comment les mettre en réseau ?

Mobilité : l’idéal c’est la proximité. Le mieux est de se déplacer en vélo, à pied… Et le logement dépend de la qualité du travail : le travail est au centre des choix.

Table 2

La question du changement d’échelle n’est pas pour les urbanistes mais pour les populations : comment des centaines de milliers de personnes peuvent-elles le réaliser ?

On ne dispose pas de dizaines de dizaines d’années ; Il faut engager le changement rapidement :. Comment faire en sorte ?

A partir des expérimentations réussies, comment peut-on déployer plus largement ?

L’écologie comme point d’entrée : puisque l’écologie est porte d’entrée, alors le territoire est le bassin versant. Comment faire recoller la géographie des usages avec la géographie écologique, pour un projet durable si ce n’est par l’écologie sociale. Par exemple, l’utilisation des bords de Seine amène à construire le « nouveau rêve urbain ». Après les cité-jardin, la cité radieuse, les villes nouvelles : la ville écologique, quelle image et quel modèle ?

Table 3

Echanges vifs…

Quelles sont les unités de mesure à choisir pour avoir un regard différent sur la métropole du XXIème siècle ?

Quels sont les indicateurs significatifs pour définir la vie dans les métropoles ?

Comment atténuer le clivage centre-périphérie ? Comment requalifier la périphérie ?

Faut-il changer le statut du foncier ?

Faut-il suivre le modèle scandinave (pas de droit de propriété du sol), ou permettre à tous, l’accession?

Proposer aux étudiants un scénario: et si on avait pas de voiture  ou de camion ? Quelles seraient nos priorités ? De quelles solutions dispose-t-on ?

Comment compenser/financer/mutualiser l’espace public pour renforcer le lien social ?

Débat final :

Shanghai propose que chaque résident soit à maximum 15 minutes à pied des services de base. Ils pensent ainsi la proximité bien plus sous l’angle des services de la vie que sous celui du travail. En matière de déménagements, seulement 17% de ceux-ci sont liés à un nouveau travail. Le reste concerne des choix de vie, un compromis de couple, une volonté d’être proche de ceci, d’un environnement, la proximité d’une école etc… Ils vont donc accepter de voyager pendant un temps long pour habiter là où ils veulent. La conception des villes nouvelles (de Cergy) a été pensée sous cet angle : l’accessibilité aux services était pensée en amont de la ville. La question du social apparaît peu dans nos débats. Il faut que cette projection vers une ville rêvée soit le moyen de réduire les fractures sociales. A Rennes, ils développent tout leur PLU dans cette optique : tout à pied avec accès aux espaces verts, aux commerces, aux services. On ne s’occupe pas suffisamment de la question des usages et des usagers dans nos métiers : comment co-construire vraiment avec les habitants ? Les urbanistes ont des idées, des utopies, des visions qui s’imposent aux habitants, la vision des habitants n’est pas suffisamment prise en compte dans la conception de la ville. Comment utiliser les nouvelles technologies pour les faire participer à la construction de la ville du futur ? Des innovations en cours en Europe. Be citoyen : application pour faire participer les habitants aux politiques urbaines, qui sort cette semaine. On souligne parfois pour tempérer l’importance de la participation le fait que dans le cadre de la construction d’un nouveau quartier ou une opération d’aménagement, on ne connait pas les nouveaux habitants. Mais les anciens seront encore là et leurs vœux méritent d’être écoutés. Question de l’antériorité.

Là s’arrête le séminaire ; le choc des expériences, des regards, dans le bouillon de cultures, a bien fonctionné.

En guise de remerciements, ce mot envoyé le lendemain aux participants du séminaire:

« Lendemain de fête, il n’y a pas d’autre mot pour vous dire combien cette journée est apparue riche de vos apports et des étincelles de nos rencontres.

Il y avait

de l’atelier grand paysage et de la beauté comme entrée pacifique sur le développement durable,
du « comment faire que ça arrive » avec les gens et les institutions de l’atelier territorialiser la transition,
du développement du comment penser à la hauteur des enjeux de l’atelier de l’économie de la connaissance,
du renouvellement du métabolisme de nos territoires par l‘économie circulaire de l’atelier sur le devenir des zones d’activités,
du traitement de la transition et de l’exclusion, l’un par l’autre de l’atelier la ville inclusive.

Il y avait plus : de bonnes questions, aux bonnes échelles de territoire, de quoi pousser nos jeunes participants
à formuler des actions, des plans, un rêve et quelques voies pour le réaliser.
Il nous faut maintenant partager avec celles et ceux qui n’étaient pas là ».

Manque de chance, la caméra a eu un problème technique. Je devrai me mettre à l’écriture du 4 pages avec les notes de Priscilla et les miennes. Cette synthèse est le point d’orgue de la préparation de l’atelier : elle intègre les contributions égrenées au fil d’un an de réflexions et d’échanges, bien au delà du séminaire donc, ramassés en une petite dizaine de questions, documentées en quelques lignes.

Pour un accès direct à cette synthèse en forme de questions, ardue à écrire mais très lue, ici (4 pages)

Prochain épisode : le numérique, moyen ou fin en soi ?

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 8 : le numérique, fin en soi ou moyen ?

Cette fois, c’est Frédérique, directrice de l’Enseignement et de l’International de Telecom Paris Tech qui a pris en charge la soirée. La présence physique ayant peu de choses à voir avec le virtuel, et l’ubiquité n’étant pas de ce monde, deux semaines avant la soirée, il faut la reporter de quinze jours : du fait de l’organisation à Lyon d’un grand colloque, aucun intervenant n’est disponible.

Symbolique, cette péripétie marque la distinction entre le réel et le virtuel.

D’un rapport, fait avec Etienne, à un président d’une grande entreprise publique, j’ai gardé en mémoire ce constat : la ville souffre de deux maladies, l’une chronique, l’exclusion, l’autre mortelle, le changement climatique. Il y en a une troisième, mortelle pour les entreprises qui ne la devancent pas : le numérique. Et notre démocratie ?

Dés le début de la préparation de cet atelier, le débat sur le numérique est pour le moins vif.

Solution à tous nos problèmes pour les uns, big brother pour les autres, le verre n’est, pour aucun des deux, ni à moitié plein ni à moitié vide. Il semble que comme la langue d’Esope, il soit le meilleur et le pire.

Allez, une citation, extraite de La vie d’Esope : Envoi de Jean de La Fontaine à Monseigneur le Dauphin :

Un certain jour de marché, Xantus, qui avait dessein de régaler quelques-uns de ses amis, lui commanda d’acheter ce qu’il y aurait de meilleur, et rien autre chose. “Je t’apprendrai, dit en soi-même le Phrygien, à spécifier ce que tu souhaites, sans t’en remettre à la discrétion d’un esclave.” Il n’acheta que des langues, lesquelles il fit accommoder à toutes les sauces, l’entrée, le second, l’entremets, tout ne fut que langues. Les conviés louèrent d’abord le choix de ces mets; à la fin ils s’en dégoûtèrent. “Ne t’ai-je pas commandé, dit Xantus, d’acheter ce qu’il y aurait de meilleur? – Et qu’y a-t-il de meilleur que la langue? reprit Ésope. C’est le lien de la vie civile, la clef des sciences, l’organe de la vérité et de la raison. Par elle on bâtit les villes et on les police; on instruit; on persuade; on règne dans les assemblées; on s’acquitte du premier de tous les devoirs, qui est de louer les Dieux. – Eh bien (dit Xantus, qui prétendait l’attraper), achète-moi demain ce qui est de pire: ces mêmes personnes viendront chez moi, et je veux diversifier.” Le lendemain, Ésope ne fit servir que le même mets, disant que la langue est la pire chose qui soit au monde: “C’est la mère de tous débats, la nourrice des procès, la source des divisions et des guerres. Si l’on dit qu’elle est l’organe de la vérité, c’est aussi celui de l’erreur et, qui pis est, de la calomnie. Par elle on détruit les villes, on persuade de méchantes choses. Si d’un côté elle loue les Dieux, de l’autre, elle profère des blasphèmes contre leur puissance.”

« Par elle on bâtit les villes et on les police,(…) par elle on détruit les villes, on persuade de méchantes choses ». Résonnances.

A la soirée, Frédérique a invité Luc Belot, directeur général de HUB5, filiale dédiée aux questions numériques et à l’innovation du groupe Réalités, mais c’est plutôt l’élu d’Angers qu’elle invite, ancien député, auteur du rapport De la smart city au territoire d’intelligence(s). L’avenir de la smart city. résumé et téléchargement du rapport

 Le deuxième viendra par video interposée : Alain Renk, associé fondateur d’Urban Fabric Organisation, revendique la pluridisciplinarité de son équipe avec une devise « Et si nous profitions du numérique pour libérer la créativité et inventer des villes faciles à vivre » et « une règle simple : rendre l’urbanisme plus accessible et plus collaboratif ».villes sans limites

Le troisième invité, Olivier Jonas, est fondateur du cabinet Tecdev et chercheur en technologies de l’information et aménagement. Il a notamment publié Rêver la ville – Utopies urbaines : de la cité idéale à la ville numérique et Territoires numériques. Interrelations entre les technologies de l’information et de communication et l’espace, les territoires, les temporalités,

Le politique, l’appli et l’imaginaire vont, en quelque sorte, prendre langue.

A ce moment, il faut que je vous dise : le changement de date de la soirée m’a empêché d’y assister. C’est donc avec les notes écrites de Priscilla que je vais vous raconter la soirée.

Au vu de la prise de notes, (lecteur de ces épisodes, me voilà comme vous à m’enrichir par écrits interposés) aspirations et craintes étaient au rendez-vous.

Luc Bellot constate : la captation de la donnée permet de passer d’une logique offre-demande à celle des usages ; mais les cadres territoriaux et les élus sont perdus face à ces questions ; la réalité de l’usage c’est que ce n’est plus l’élu qui décide, c’est Waze, tom tom… pour les trajets dans les rues résidentielles par exemple. Avec la voiture autonome, ce n’est plus la propriété mais l’usage qui dominera : partage de véhicule, parcours, covoiturage ; quid des places de parking inutilisées par la réduction de 30% des voitures dans les centre-ville par rapport plan locaux d’urbanisme?

Quelle place à la protection des données personnelles ? C’est une question de liberté. Voir le règlement général (l’équivalent d’une loi européenne) sur la protections des données,décidé par l’Europe.

C’est une question de cybersécurité
avec des hackers
qui ont pris en otage des hôpitaux aux Etats-Unis.

C’est un problème de confiance dans les élus, avec des données urbaines qui passent par les Gafa et sont toutes conservées. Pour quelles utilisations ?
Voir le scandale politique facebook-Cambridge-Analytica ou plus prosaïquement les risques de captation des données de consommation à partir du compteur Linky.

Et de citer trois principes directeurs pour reprendre la main dans la démocratie :

La gouvernance : elle ne peut pas être confiée à de grands groupes comme Google à Toronto… Est‐ce que ces grands groupes doivent décider ou les élus des territoires ?

La souveraineté
 : avoir la maitrise de ces outils
 par exemple la carte pour gérer tous les services comme à Angers. 
Compliqué à gérer par les collectivités quand ces outils sont propriété de grands groupes privés.

L’inclusion
: 16% des français ne maitrisent pas suffisamment bien la lecture-écriture pour remplir des démarches administratives en ligne Comment intégrer ces citoyens dans les modes participatifs, comment les mettre en capacité d’avoir leur propre analyse, de donner leur point de vue.

Léopold Kurek Institutional Sales – Asset Management

En video, Alain Renck présente l’appli d’urban fabric organisation qui est structurée en 3 étapes :

‐ Imaginer : avec des Photos‐montages de l’existant plus des commentaires et des slogans

‐ Echanger : avec une
carte du monde qui permet le partage avec la communauté
et le tri par catégories de thèmes. Ce qui permet de
commencer à créer, à partir des interventions des participants, une connaissance et un contenu commun.

‐ Exister
 : avec des outils d’analyse sémantique, de reconnaissance image, d’intelligence artificielle de reconnaissance de métadonnées pour créer un document des enjeux et volontés des participants, de faire le
lien entre professionnels de la ville et citoyens.

Olivier Jonas a créé sa société de conseil en matière de développement numérique des territoires
à un moment où internet arrivait en France et où les territoires et l’Etat se demandaient quel en serait l’impact territorial. Dans le champ de l’innovation numérique
il est en particulier sur la modélisation en trois dimensions de la ville qui permettent de visualiser les projets. Par exemple la récupération de données pour réduire l’empreinte carbone des territoires, voir ce qu’il y a dans le sous‐sol
et accéder aux informations sur les réseaux enterrés ou visualiser des scénarios d’aménagement.

Il constate le rapprochement croissant entre innovation numérique, transformation numérique et transition écologique ; par
exemple le livre blanc de l’IDDRI publié récemment, du pôle de compétitivité Cap digital intègre le pôle sur la ville durable, Advancity.

Ce livre blanc balaye 3 champs sur ces thématiques ville durable-intelligente,

  • ‐  Fabrique de la ville : éco construction, agriculture urbaine, énergies renouvelables…
  • ‐  Gestion urbaine : opérateurs de réseaux, optimisation des réseaux urbains, souvent intégrés dans des 
schémas smart city en rosace avec toutes fonctions urbaines pilotées, intelligence 
ambiante – capteurs dans la ville , traitement des déchets.
  • ‐  Vivre en ville : services autour du numérique par l’interface du smartphone sur les déplacements, 
l’accès aux ressources touristiques, les démarches à effectuer…

Puis développe 9 secteurs d’innovation et 4 dimensions du numérique au service de l’intelligence collective dans le champ urbain.

Les échanges :

Civicwise est une plateforme d’urbanisme participatif mais avec la capacité d’internet pour un partage d’expérience sur des problématiques communes.
Clusters locaux et acteurs d’autres pays associés pour une
intelligence collective.

La ville ne se repense plus seulement par le haut et avec la totalité des citoyens (ses données) avec ou contre son gré : l’individu est au centre.
Est‐il au courant ? Comprend‐il ? Satisfait‐on ses besoins ? Ses usages ?

8% de la population est malvoyante ou aveugles. Quelles aides
 vocales ?
La plupart des sites de services publics comme de services privés,
ne sont pas accessibles

Intelligence collective et participation : elles ne peuvent pas se faire uniquement sur internet. Ça doit être physique, ça ne peut pas être par internet.

Est‐ce que l’intelligence numérique n’en vient pas à vider l’intelligence de certains métiers ?
On parle de ville numérique mais pas de conception, de spatialisation, de qualité des espaces, de bien‐être

On voit les effets aujourd’hui du manque de conscience de l’espace à cause du numérique.

Il nous faut des outils culturels par rapport à des contextes culturels. Les 
conditions de maturité des systèmes d’acteurs sont à créer.

Il y a une grande différence de temporalités : le numérique va très vite, il est difficile d’anticiper ce qui marchera dans 5 ans;
alors que pour l’aménagement urbain, il faut au moins 5 ans avant que la première pierre soit posée sur des rythmes d’au moins 50 ans avant reconversion…

Tout cela n’entre pas dans le monde des collectivités territoriales sauf grandes.

Y a‐t‐il des études sur la transformation de l’homme avec ces technologies ? Avant on n’avait pas besoin de soutien
Quelles évolutions sur le cerveau, le corps, les yeux… ?

Les études cognitives disent : on perd et on gagne.

La génération des adolescents actuels, les adultes de demain,
n’a pas forcément la même prudence que nous sur la donnée.

Les jeunes ne sont pas tous en faveur du développement des technologies.
 Par exemple un nouveau type d’autisme s’est développé avec les tablettes utilisées à un trop jeune âge.

Prochain épisode : attractivité économique et culturelle

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 9 : l’attractivité économique et culturelle

L’institut d’aménagement et d’urbanisme, c’est un peu notre maison mère. Ce n’est pas dans la salle Delouvrier qui a hébergé le premier séminaire mais à l’étage ouvert et à la lumière naturelle de la cafétéria que l’IAU nous propose de loger la soirée, un lieu qui s’accorde bien avec la date du 21 juin, jour de la fête de la musique. Avec ce qui s’appelle aujourd’hui la DRIEA, les deux institutions sont au fondement de la maitrise d’œuvre urbaine entendue comme force d’étude, de proposition et de mise en œuvre des décisions prises en matière urbaine. Notre partenaire IAU qui n’est pas financeur mais contribue beaucoup en nature, souhaite saisir l’occasion de cette soirée pour porter le point de vue de l’IAU et avec lui de la Région sur cette double question. Pour préparer la soirée, Laurent s’accorde avec Odile Soulard et Karine Camors, deux économistes de l’IAU spécialistes en matière culturelle, tandis que Vincent Gollain, Directeur du développement économique, portera le volet économique.

3 mois avant la soirée, un compte-rendu récapitule un premier tour des questions :

« L’approche du sujet :

Selon BW, la culture est une porte d’entrée essentielle dans le sujet de l’attractivité. Où se place-t-on sur le plan historique : aujourd’hui ou dans l’avenir ? Quid des nouvelles aspirations culturelles des jeunes ? Les modes de vie et les usages sont l’entrée commune pour toutes les soirées de l’Atelier. Les nouveaux lieux de culture, éphémères ou pas sont intéressants : les fameux tiers-lieux culturels. Quid des intervenants : chercheurs, politiques, acteurs du domaine ? Comment dépasser l’antagonisme modèle de Bilbao vs de Berlin ? Modèles d’attractivité exogène vs endogène ? Impacts du Louvre Lens ? Impacts du MUCEM sur Marseille ? Quid de la diffusion de ces paquebots culturels centraux vers les banlieues ? Quid de l’envers du décor : gentrification autour (cf. E. Vivan), risque d’assèchement des subventions municipales par les équipements « phares » ? Quid des initiatives « capitales européennes de la culture » ? Y-a-t-il eu des recherches sur les effets de ces financements ? Quid des impacts du tourisme culturel ? (cf. blog « le nouveau tourisme culturel » de Evelyne Lehalle). Quid des oppositions entre « paquebots culturels » (« in ») et vivier ou écosystème plus informel ? Le cas du 104 montre qu’un paquebot peut avoir un impact très positif sur son quartier. »

Deux semaines avant la soirée le fil conducteur  est au point. La soirée portera d’abord sur la culture. Outre les 4 de l’IAU, laurent, Odile, Karinne, et Vincent, sont invitées à plancher :

Clotilde Kullmann, ‎docteure en géographie, chargée d’animation scientifique de la Chaire «Aménager le Grand Paris» – ‎École d’Urbanisme de Paris

Laetitia Lafforgue, comédienne, ex-présidente de la Fédération nationale des arts de la rue (2013-2016), porte-parole de l’UFISC (Union fédérale d’intervention des structures culturelles)

En ouverture de la soirée, deux chiffres claquent : en Île de France, la culture pèse 300 000 emplois et 21 milliards d’euros de plus value dégagée par les établissements culturels. La répartition géographique est on ne peut plus inégalitaire : Paris et le département des Hauts de Seine concentrent 75% de ces emplois (pour 30 % de la population).

Vincent Gollain part de la définition de l’Insee de l’attractivité, « la capacité d’un territoire à attirer des ressources spécifiques provenant de l’extérieur » pour en énoncer trois leviers,- l’innovation, les compétences et l’ouverture sur l’extérieur-, et deux facilitateurs,-les transports internes et externes, la capacité à travailler ensemble-. Il décrit trois modèles d’attractivité culturelle : celui des équipements lourds, le plus répandu ; celui du quartier des musées type Montréal avec hôtellerie et restauration, celui de Détroit, fondé sur le dynamisme individuel des acteurs.

Clotilde Kullman l’aborde comme mode de conception des villes, des expositions universelles aux gares du Grand Paris en passant par l’art dans les territoires porté par Jean-Eudes Roullié et les villes nouvelles ou le 1% décoration institué en 1951 pour chaque construction de bâtiment public. Et constate qu’aujourd’hui les créateurs sont centrés sur les « expériences » le plus souvent à partir de bâtiments détournés : l’espace est partie intégrante de l’œuvre, le processus a plus d’importance que le résultat final, l’artiste s’implique dans des démarches participatives.

Laetitia Laforgue fait un double constat : nous sommes devant une crise écologique, économique, démographique et migratoire. Pourtant jamais autant de gens n’ont eu accès à la culture ; et pose une question : comment se fait-il qu’il y ait une telle perte d’humanité ? Nous sommes passés des droits culturels, l’accès aux œuvres, au droit à la culture « telle que définie par la charte des droits de l’homme et du citoyen qui reconnaît la culture comme l’ensemble des valeurs, des croyances, des institutions et des modes de vie, par lesquels un peuple cherche significations et développement. »

source internet cuevas mano

Ce faisant, « nous sommes passés de la primauté de l’œuvre à la primauté de la personne, avec la question de l’émancipation des personnes, le développement de l’esprit critique, la capacité d’expression des idées, l’appréhension personnelle qui se confond avec celle de mon voisin et fait humanité ». Dés lors, « révéler des espace, faire rêver, provoquer dérange la tranquillité publique des corps et des esprits pour animer les esprits, interroger nos modes de vie, nos modes de penser ». Clotilde s’est investie dans le street art parce qu’il prend les personnes pour ce qu’elles sont et non comme elles se représentent. Elle s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire et note que les 300 000 empois directs de la culture sont à mettre en regard de ceux de l’automobile (nb : 200 000 emplois).

Les échanges entre intervenants portent sur la visibilité à donner à un territoire, le moins en solo, plus ensemble, le développement endogène et exogène (cf document sujet), la concentration métropolitaine et le rural, l’irruption du numérique qui annonçait la fin des grands équipements mais les gens veulent voir, toucher, sentir les œuvres, l’originalité développée à travers le street art, le numérique et la manipulation-régression-normalisation ; et plus encore la privatisation grandissante des espaces publics, l’abandon de la culture par les politiques. Avec cette dernière prise de position : « tant qu’à faire, je préfère le parcours de livres du ministère à celui de google ou amazone, a fortiori du Front national qui retire des livres de la bibliothèque publique comme lors de leur arrivée à la tête de la municipalité d’Orange ».

Les échanges avec la salle rappellent que le grand paysage est une œuvre comme l’axe majeur à Cergy-Pontoise et interrogent la création d’évènements qui durent, à la campagne, comme le festival de Jazz de Marciac ; les déserts culturels de banlieue renvoient à l’accès au capital culturel selon le sociologue français Pierre Bourdieu qui ne renvoient pas forcément à des équipements et du bâti; La culture est un outil a deux lames ; entre les mains des puissants, elle est une arme de domination ; jardinée par les dominés, elle est émancipatrice. La beauté des grands paysage comme celui de Paris qui reste parmi les dernières des capitales basses au monde est un bien commun, comment le gère-t-on ? ; le passage de l’œuvre à la personne et de la personne à celle de son portefeuille  éloigne chaque jour un peu plus de la re-présentation émancipatrice, de la délectation gratifiante qui ouvre l’imaginaire, met la mort à distance, éclaire un chemin de développement personnel et collectif, protège des dictateurs de tout poil ; et pose cette question : la        poursuite des richesses dans les lumières de la ville serait-elle parvenue à un point où elle entre en contradiction avec la belle vie ? Faire travailler les acteurs ensemble autour d’une vision, d’un projet territorial, d’une intelligence à bâtir apparaît comme une réponse incontournable et pose la question de l’éducation artistique, de la pratique de la musique, du théâtre, de la re-présentation…

Il est 20h, nous sortons dans la rue. L’air est doux, empli des premières notes de la fête de la musique.

Prochain épisode : gigantisme et mobilités métropolitaines

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 10 : gigantisme et mobilités métropolitaines

Le dossier d’immersion est bien nommé. Habituellement dit document de contexte, Solenne propose que l’on change son nom tant sa taille correspond à l’ampleur du sujet que l’on veut décrire de façon simple et problématisante. Décrire simplement la région capitale est réducteur, forcément réducteur, même en plus de 100 pages, même en se demandant quels sont les faits saillants. Quant à être problématisant, un an de préparation ont conduit aux 8 questions documentées en quelques lignes du 4 pages ; alors nous décidons d’essayer de sélectionner encore les questions avec un dernier tour de presse : quels questionnements majeurs ?

Ils sortent par deux : le gigantisme et les mobilités qui vont avec ; le grand paysage et le défi climatique.

La question du changement d’échelle :

Le gigantisme est un constat. Une augmentation de 50% de la population de la région capitale lors du demi siècle écoulé, 3 millions d’habitants supplémentaires à une trentaine d’années d’ici, annoncés par l’Insee : en termes actuels, la question qui se pose est non pas où va-t-on les mettre mais où veulent-ils aller ? C’est la question du changement d’échelle de ce qui fait mégalopole.

La question du changement d’échelle

Mobilités et modes de vie :

Les mobilités vont avec, forcément avec, quel que soit le scénario imaginé ; mobilités internes et externes mais mobilités d’une mégalopole mondiale. Depuis la proximité la plus recherchée au nomadisme contraint ; contraint d’abord par le prix du logement et l’acceptabilité des conditions qui vont avec : la distance domicile-travail et les conditions de vie pour soi et ses proches.

Mobilités et modes de vie

Prochain épisode : Grand paysage et défi climatique

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 11 : Grand paysage et défi climatique

Pourquoi lier grand paysage et défi climatique ? Après les réflexions menées par la DRIEA (direction du ministère en charge de l’écologie et de l’aménagement) avec les EPA IDF (aménageurs publics), deux ateliers ont mis ce lien en exergue, l’un sur le grand Paysage en 2012, l‘autre sur la transition en 2014, avec cet enchainement logique : la nourriture, les éco énergies, les éco matériaux, poussent à la campagne et sont consommées en ville ; c’est une affaire de productions renouvelables et d’organisation territoriale ; autrement dit, d’intelligence collective aux différentes échelles de territoire : ce qui demande l’incontournable répartition raisonnée des espaces et des ressources, pour vivre bien. Son expression spatiale tombe sur le grand paysage, une entrée de surcroit apaisante sur le sujet. Pourquoi apaisante ?

Questions de grand paysage :

Bertrand Warnier

Curieusement, on ne va pas passer ses vacances dans des zones d’activités, ni dans les décharges pas plus que dans les villes laides. Il semble à l’inverse que les grands paysages attirent par leur beauté naturelle, agricole ou urbaine, font du bien. Si l’on admet que l’on passe le plus clair de son temps là où l’on habite, là où l’on travaille, le grand paysage de la vie quotidienne devient une question levier. Celui dont a besoin la mégalopole qui comprend ville et campagne nourricière alentour.

Bertrand Warnier

Questions de grand paysage.

Le mur climatique et la classe moyenne mondiale :

CO2.earth et agirlocal.org

Constat et enchainement logique : pourquoi est-il encore nécessaire de dire qu’il y urgence à prendre la menace climatique au sérieux ? Pourquoi les lobbies et leurs commanditaires sont-ils arcboutés pour bloquer toute réduction des émissions de gaz à effet de serre? Se détesteraient ils eux-mêmes et leurs enfants, au point de vouloir maladies et morts, inondations et cancers ? Ou alors croient-ils qu’ils sont protégés par leur argent ? Et si la nature humaine ne peut être changée, que faire ? Y-a-t-il une autre option que le développement d’intelligences stratégiques territoriales, contextualisées? Non ? Alors dans ce cas que reste-t-il à faire ?

Le mur climatique et la classe moyenne mondiale.

prochaine épisode : avant-propos

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 12 : 3 Avant-propos

De nombreux experts et personnalités de tous horizons ont contribué à fabriquer cette préparation de l’atelier, à créer ce lieu magique qui pour un mois donne le pouvoir à deux douzaines de jeunes professionnels, pourvu qu’ils présentent de bonnes questions aux bonnes échelles de territoire et des idées pour agir à un jury international qui, si vous permettez l’expression, ne donnera pas sa part au chien.

Mais 3 personnes assument le rôle de pilotes, par délégation du comité d’orientation scientifique, qui vous l’avez compris, a mis lui aussi fortement et heureusement la main à la pâte. Ensemble, ils sont garants du contenu scientifique, autant qu’il peut l’être, de l’atelier. Alors il semble éclairant d’entendre ce qu’ont à dire ces trois pilotes de leurs intentions, en tant que personne, tel qu’ils l’ont écrit dans l’avant propos du document d’immersion, à l’adresse des participants : trois avant propos.

Fin d’un feuilleton pour l’été et début de l’atelier proprement dit qui commence mardi 3 septembre, avec un programme de visites chargé, des équipes de participants encore à constituer pour un travail collectif de ces jeunes professionnels dont, si l’on en croit les 36 précédents ateliers, ils se souviendrons le reste de leur âge…

Au pied du mur de la créativité

dessin Bertrand Warnier

Avec nos remerciements à toutes celles et ceux qui ont contribué à cette préparation.

 

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 13 : Ouverture de session

C’est parti ; sans aucun recul, je vais tâcher de vous faire partager quelques moments de ce lieu de créativité que nous construisons année après année. Débordé, ce sera avec un décalage horaire…

Les participants sont arrivés lundi 3 septembre. Nous les avons accueilli au Fab’Lab de Cergy-Pontoise, au pied de la Préfecture, avec un pot; Un peu de vin pour goûter de la France.

La BBoite/ photo imv

Un mot sur ce Fab’Lab , une des conséquences opérationnelles de l’atelier 2015 sur l’économie de la connaissance ; Bastien qui en est le directeur était l’un des assistants de cet atelier; c’est un cergy-pontin pur beurre : il y est né et y a fait ses études. La Comue, le département, l’agglomération de Cergy-Pontoise et l’Europe (à 40%) ont financé ce lieu dont Bastien a porté la conception dans une démarche collective.

Revenons à la session : Ils sont finalement 20 participants seulement. De quoi constituer 4 équipes. Et c’est essentiel compte-tenu de l’ampleur du sujet. Nous aurions voulu 5 équipes mais cela n’a pas été possible, comme nous aurions aimé qu’ils puissent travailler 5 semaines plutôt qu’à peine 4 ; ce n’est pas le cas pour des raisons financières. Le montage financier de chaque atelier est un exercice difficile.

Au dernier moment, 3 participants nous ont lâchés. Le camerounais n’a pas eu son visa ; pourtant nous avons fait 2 ateliers à Bangui. Le continent africain ne sera représenté que par un égyptien, un syrien et une bahreïnienne. Dommage pour un continent dont la population va quintupler à 50 ans d’ici : une bombe démographique qui va créer des mégalopoles aussi peuplées que nombre de pays européens : 50 millions d’habitants et plus. Les deux autres n’ont pas donné signe de vie ; nous sommes sans nouvelles et inquiets pour l’une d’elle. Dans la liste d’attente, toujours établie pour faire face à ce genre de situation, ce sera un paysagiste français et une architecte-urbaniste et artiste, géorgienne, qui prennent la relève au pied levé.

Le lendemain, mardi, débute le programme de visite concocté par l’équipe. Objectif : arpenter le territoire de l’atelier pour le ressentir et pas seulement le connaître par dossier interposé.

Jour 1 : nous allons éprouver les transports en commun et les distances.


Le RER A, un matin ordinaire/ photo imv

Départ en train de Cergy-Pontoise, où résident les participants, jusqu’à la gare Saint Lazare puis métro jusqu’à République. Un arrêt dans le démonstrateur digital et start up de la RATP, tout nouveau partenaire, puis métro jusqu’au parc de la Villette que l’on traverse en tangeantant son musée des sciences et techniques.

Pantin,  les Moulins/photo imv

A partir de là, coupe en travers nord –sud : nous allons longer le canal, à pied, De Pantin jusqu’à Bobigny en traversant les opérations d’aménagement urbain de part et d’autre du canal.

Pantin, logements au bord du canal/ photo imv

Pantin logistique urbaine

Hélène a organisé les contacts avec ses anciens collègues aménageurs, à la manœuvre.

Pantin métro Raymond Queneau/ photo imv

Passage du canal sous pont

Surprise, après les opérations d’aménagement pantinoises, du graffiti au kilomètre, dédié au hip Hop sur les murs des anciennes usines : un festival.

Graffitis/ photo dmv

Vélo et joggers peuplent les rives, quelques SDF aussi.

SDF/photo imv

Arrivés au parc de la Bergère, déjeuner sur l’herbe puis rencontre dans la maison départementale du parc.

Maison départementale parc de la Bergère/photo imv

Véronique explique le calendrier de la session et le rendu attendu pour le jury ; puis les 3 pilotes se présentent, avant que la directrice de l’urbanisme de Bobigny ne présente la ville puis nous emmène la visiter, à pied : Rénovation urbaine, grignotage progressif de la dalle et gare du Grand Paris Express.

Tramway, chargé bien qu’il soit 16h, jusqu’à Saint Denis : un long travelling dans des quartiers populaires et industriels, un tissu urbain pour le moins hétérogène; traversée à pied du centre rénové par de grands noms de l’architecture dans les années 90, en passant devant la basilique. Marché et abords pleins de monde, dans des rues historiques ; pause raisin devant un marchand de fruits, ultime marche jusqu’à la gare de Saint Denis puis train jusqu’à Pontoise. 14km à pied pour un premier jour de parcours de la zone dense de la métropole.

Place de la gare à Saint Denis/ photo imv

De la place de la République, dans le centre de Paris, au parvis de la gare de Saint Denis ville, à quelques kilomètres du périphérique, il y a comme une différence.

Jour 2 : Mercredi, c’est le jour du lancement officiel de l’atelier.

Le matin, rendez-vous à la Sorbonne. Trajet en RER A cette fois, puis métro Saint Michel. La remontée du boulevard jusqu’à la cour de la Sorbonne offre l’occasion de montrer la flèche de la Sainte Chapelle, passer devant Cluny puis de rappeler Mai 68 dont on fête le cinquantenaire. Voitures et bruits suivis de calme et lieux historiques.

La Sorbonne de saint Louis héberge la chaire Entreprenariat Territoires Innovation qui nous accueille ; la directrice nous en explique les fondements puis les pilotes de 4 des 5 ateliers qui ont concouru à celui de cette année en résument les résultats. Transition écologique, économie de la connaissance, devenir des zones d’activité, ville inclusive, les enjeux et productions de 4 ateliers,-et de 2 post ateliers pour transition et ZA-, sont mis en lumière pour éclairer les participants. Manque celui de 2012 sur le Grand Paysage, Bertrand le présentera un autre jour.

Puis Carlos Moreno, directeur scientifique de la chaire expose avec passion sa vision : en substance, dans l’anthropocène, les mégalopoles vont prendre le pas sur les Etats-nation et c’est le moyen de sortir de l’impasse climatique. Les participants commencent à poser des questions, entre autres sur les moyens réels des métropoles de prendre le pas sur les Etats-nations. La mayonnaise est en train de prendre.

Déjeuner-sandwichs sur les marches de la cour de la Sorbonne, haut lieu de mai 68. Après la journée d’hier, les participants préparent par 2-3 les premières questions qu’ils veulent poser à nos partenaires et acteurs de la métropole. Puis métro pour Austerlitz et traversée à pied de la Seine. Traversée d’une gare en fonctionnement et en chantier ; Devant, l’alignement des tours de bureaux qui séparent la gare de Lyon de la Seine ; au fond la tour de l’horloge de la gare.

L’après –midi est plus formelle ; à la tribune, les partenaires des Ateliers et le président des Ateliers prennent position sur le sujet de l’Atelier : le département du Val d’Oise, l’agglomération de Cergy-Pontoise, l’Etat, l’EPA Marne la vallée, et l’Etablissement public foncier Île-de-France ; bientôt rejoints par Grand Paris aménagement et Arep (filiale à 100% SNCF).

Les questions ne manquent pas : expertise citoyenne, partage de pouvoirs, temps long subi des transports ; un intermède de la RATP qui expose son action culturelle pour changer la vision des voyageurs sur leur moyen de transport ; puis des questions sur la spéculation, les mesures prises pour devenir durables avec l’éclairage du plan climat de Paris zéro carbone, les modes de régulation des prix du foncier en particulier devant la disparition des surfaces agricoles, interdire pourquoi faire, la transparence des décisions, la distorsion du temps des projets et du temps des usages, la modification des modes de travail et l’évolution des transports à long terme, la gratuité des transports, l’économie circulaire, l’absence de données publiques des émissions carbone des communes ; le tout se finissant par une question à la tribune sur la façon dont ils comptent émettre zéro carbone, à temps. Revue de positions institutionnelles.

Puis 2 heures à 4, Solenne, Véronique, Simon et moi, pour concocter les équipes en respectant les équilibres : multidisciplinaire, multinational, multilangues français-anglais au moins, hommes-femmes, in design pour les rendus et multipersonnalités apparentes, en sachant combien l’eau qui dort peut réserver des surprises, agréables.

Retour à Cergy par le RER A.

 

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 14 : Jour 3, coupe Nord –sud de la banlieue ouest, en car.

Cette fois, nous traversons la Seine à Conflans Ste Honorine, avec un coup d’œil sur les anciens terrains d’épandages, demain peut être port de Paris au confluent de la Seine et de l’Oise, aboutissement du projet de canal Nord Seine Europe. Puis passage par la forêt de Saint Germain, la gare de Grande ceinture, Marly et ses emprises routières démesurées limitées à 50km/h, Marly et feu sa machine à alimenter les eaux de Versailles, l’échangeur de Parly 2, A 86 2ème périphérique de l’ Île-de-France, puis A1O.

Arrivée à Massy côté quartier Vilmorin développé sur les anciennes fabriques de graines ;

Massy, quartier Vilmorin/photo imv

Un développement très urbain dans un territoire pour le moins labouré par les infrastructures routières, ferroviaires et électriques très haute tension et passablement marqué par une immense ZUP des années 50-60, peu soucieuse de la trame foncière agricole qui fait la marque des grands paysages réussis.

Massy-Palaiseau, le plateau ferré depuis la passerelle/ photo imv

Traversée de la passerelle de 200 m au dessus des voies ferrées et de la future station du Grand paris express,

Passerelle de la gare/photo imv

Puis en car pour l’autre côté des voies, le quartier Atlantis et son mode de transformation concertée d’une zone d’activité en quartier urbain, sans achat du foncier par la ville : une première, portée comme adjoint par l’actuel maire de la ville. Massy est à 10 km de paris par une coulée verte développée sur l’emprise de l’ancien projet de radiale autoroutière Vercingétorix qui aboutissait sur un échangeur en plein Paris sur lequel a été construit… la direction régionale de l’équipement Île-de-France.

Les gares de Massy-Palaiseau (2 RER, une TGV et demain Grand Paris Express) sont autant de portes d’entrée sur l’opération d’intérêt national Paris Saclay à l’émergence de laquelle les Ateliers ont concouru par un atelier en 2007. Il y était proposé de lier le plateau au réseau TGV et aux deux aéroports, au moment où un futur ministre rédigeait son rapport au premier ministre sur les pôles de compétitivité… Celui-là même qui a inventé le Grand Paris express. L’un de ses conseillers était dans l’atelier.

A l’issue du jury de l’atelier 2007, sur ce territoire alors sans nom, le Préfet DRE nous a demandé (à Bertrand et moi, alors son chargé de missions) une série de panneaux et d’analyses que nous avons préparé en 3 jours et 2 nuits, pour présentation à une douzaine d’élus clé du territoire. Il a été suivi d’un rapport au premier ministre et d’un concours international d’idées d’urbanisme et de développement durable que j’ai montés, sur instruction, depuis la Direction régionale de l’équipement Île-de-France, avec le concours de l’IAU. Toute une histoire qui a permis d’aboutir à un projet présidentiel et une loi pour créer l’établissement public d’aménagement de Paris Saclay, à la manœuvre depuis.

Traversée d’un territoire, bien habité, où se trouve le quart de la recherche française, « 11 agriculteurs et 11 000 chercheurs », marqué par Pierre et Marie Curie, l’énergie atomique, les universités d’Orsay, l’école Polytechnique, HEC et bien d’autres, les médailles Fields de l’institut de mathématiques, la ville nouvelle de Saint Quentin en Yvelines, Versailles, deux vallées riches, Bièvre et Chevreuse, et 300 ha de champs agricoles tout aussi riches au milieu, sur le plateau, désormais protégés.

Déjeuner sur l’herbe/ photo imv

Nous déjeunons tardivement sur l’herbe, au bord de la D 36,

Chateau de Versailles et avenue/ photo jmv

Avant de traverser Versailles, longer son château, goûter aux avenues et bâtiments versaillais.

La Défense/ photo imv

Direction la Défense où Hervé nous attend au pied des marches de la Grande Arche. Il a été un temps directeur adjoint de l’EPAD. Le changement d’échelle est brutal, de morphologie et d’ambiance aussi dans un quartier qui est moins dense que le Paris Haussmannien en dépit de ses gratte-ciel.

La vie au pied des tours/photo imv

Rapide historique,- les grandes entreprises de Paris voulaient grandir, dans une ville qui voulait garder sa morphologie Haussmannienne ; d’où ce quartier à la géologie apte à accueillir des tours, à 10 minutes des quartiers chics où résident les patrons de ces grandes entreprises. 150 000 emplois sur une centaine d’hectares et 90% de salariés qui viennent en transport en commun faute de pouvoir faire autrement.

Histoire de la grande arche, de la décision présidentielle, et renvoi sur le livre de Cossé qui conte remarquablement les péripéties de la construction dont Sprekelsen, qui a gagné le concours, ne s’est pas relevé.

Tour de l’esplanade, tours rénovées et augmentées moyennant un régime urbain « qui déroge au code de l’urbanisme par la négociation menée par l’EPAD, aujourd’hui EPADESA, confié depuis peu aux collectivités locales, présidé par le président du département ». Quelques logements sociaux historiques et retour vers la grande arche et Nanterre le long de l’axe historique qui aboutit à … à l’axe majeur de Cergy-Pontoise moyennant un petit angle sur l’île de Chatou.

L’axe historique à Nanterre/ photo imv

Anni versare de Mai 68 à Nanterre/photo jmv

Petit regret sur la possible transformation de la centrale à fuel lourd en centrale à bois qui pourrait être amené par la même voie ferrée : ce projet transformerait en une fois ce quartier d’affaires en quartier d’affaire durable, développeur d’emplois en région de forêt comme la Normandie ou le Limousin pour un approvisionnement à long terme.

Les Groues à Nanterre

Puis les Groues, friche en grande partie ferroviaire, sur Nanterre ; un regret en passant de vant la Folie : là une gare TGV aurait pu desservir La Défense, avec une gare RER Eole aujourd’hui sous le CNIT ; la plus grande voute du monde et la plus fine aussi périra-t-elle du creusement de la gare sous ses fondations ?

Yes we camp/ photo dmv

Buffet sur la nouvelle emprise temporaire de Yes we Camp, une formule dont l’invention se situe à Marseille, lors de Marseille capitale de la culture, avec un précédent directeur des Ateliers ; formule qui consiste à créer du lien social et de l’espace vécu avec des espaces en devenir comme la friche de l’hôpital Saint Louis à Paris. Une idée puissante, une économie fragile.

Sous un beau soleil, un verre à la main, nous en profitons pour annoncer la constitution des équipes, concoctées la veille.

Retour à Cergy.

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 15 : Jour 4, Grand bassin parisien et plus : Vendôme et Blois

Cette fois, c’est RER avec les premiers qui vont au travail à Paris à 5h30 ; tapis roulant de la gare Montparnasse qui a été reculée de 200 m dans les années 60 pour faire la tour du même nom mais les lignes de métro n’ont pas bougé…

Tapis roulant du métro à Montparnasse/ photo imv

Puis TGV à Paris-Montparnasse. 45 minutes plus tard, Marie-Marie nous accueille à Vendôme. En bus il faut encore un quart d’heure pour être au centre, 15 000 habitants. Bilan : de Cergy à Vendôme, 2 fois plus de temps en transport en commun que pour le trajet TGV.

Le Loir à Vendôme

Petite ville de qualité qui fait dire à l’un des participants : « je n’en n’avait jamais vu comme ça en vrai, seulement dans mes jeux video». Il est vrai que la rue principale, les bras du Loir et l’ex collège de Balzac mettent la barre assez haut.

Vendôme rue piétonne/photo imv

Visite de l’ex caserne : Vendôme vient de signer avec Louis Vuitton : 150 emplois de petites mains, recrutées localement, dans le plus beau bâtiment de la ville. Passage dans le musée qui abrite une copie de … la Joconde. Politique du ministère de la culture.

Puis le château tout en haut pour la paysage vendômois, ses toits d’ardoise, ses coteaux et son histoire.

Vendôme vue de la terrasse du château/ photo imv

Marie-Marie nous emmène chez elle, l’ex parisienne : une maison de 220 m2, au bord d’un bras du Loir, pour le prix de son appartement parisien de 60 m2 il y a 10 ans. Choix de vie avec les 3 enfants du couple.

A midi, pause déjeuner au théâtre de la ville. Beau bâtiment et programmation visiblement à la même hauteur. Exposé sur les raisons de l’implantation d’une gare TGV, en gros la gare contre le passage de la ligne dans les vignobles. Loin de la ligne existante, dommage pour l’intermodalité TER-TGV. Le maire nous reçoit : forces-faiblesses du territoire/ 3 millions d’habitants en Région Île de France, vous en prenez un peu ?/ le changement climatique, vous faites quoi ? Trop peu de temps pour des questions que le maire aurait voulu plus développer avec les participants.

La Loire à Blois et l’escalier Dens Papin/ photo imv

Car pour Blois, arrivée par les berges face à la ville. Toits d’ardoise et morphologie historique. Nous sommes accueillis par Bruno, directeur du conseil architectural, environnemental et urbain, bientôt en charge de la mission Loire. 230 km de rives, classées au patrimonial mondial de l’Unesco. Traversée du pont Gabriel et visite à pied de la vieille ville : contournement de l’escalier Denis Papin qui marque le dénivelé vallée-plateau, arrivée sur le marché aux grains puis descente vers le futur centre au pied du château aux arbres plus que centenaires et remontée à travers le jardin dessiné par Gilles Clément.

Blois, jardin Gilles Clément et cinéma les Lobis/photos imv

Arrivée à l’école du paysage de Blois dont la principale caractéristique est d’enseigner aussi les connaissances en matière de développement durable. Reçus par Lolita, sa directrice nous écoutons un exposé de l’observatoire de l’économie et des territoires sur les actifs qui habitent l’axe ligérien,-d’Orléans à Saint Nazaire-, et vont travailler (pas tous) chaque jour en région Île-de-France. L’axe ligérien, c’est 3,8 millions d’habitants et 1,5 millions d’emplois ; 1% des actifs vont travailler en région Île-de-France, peu en relatif mais une masse significative en valeur absolue: 15 000. Puis Lolita détaille les enseignements et travaux à l’école avant un échange qui se clôt par une question ; pourquoi n’avons nous pas de 5ème année dans les ateliers : question de calendrier scolaire que Lolita propose d’examiner avec nous.

Blois depuis la terrasse de l’école du paysage, au loin la Sologne/ rampe à vélo à la gare/ photos imv

Montée sur la terrasse d’où l’on peut voir l’ensemble de la ville, ZUP et usine de traitement des déchets incluses, la Loire et sa digue désormais insuffisante avec le changement climatique et la Sologne proche, forêt privée qui ne cesse de s’agrandir.

Retour en TER par la gare de Blois et sa drôle de rampe à vélo, jusqu’à la gare d’Austerlitz et en RER A jusqu’à Cergy.

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 16 : Jour 5, Marne la Vallée ou la Seine de Cergy au Havre ?

Faute d’un nombre de jours suffisants pour cet atelier, nous avons demandé aux équipes de se répartir en deux groupes : l’un va aller à Marne la Vallée, pris en charge par l’EPAMarne, l’autre va aller jusqu’au Havre.

Je ne suis ni de l’un ni de l’autre pour être présent à la journée des associations et tenir le stand du pacte finance climat proposé par Jean Jouzel et Pierre Larrouturou. Pour faire court, je vous renvoie à un deux pages qui résume cette proposition pour écarter la menace climatique et financière et son calendrier de décision : https://www.agirlocal.org/pacte-finance-climat/

Cergy, journée des associations, 300 stands/photo imv

Sur le stand, le maire de Cergy passe, le président de l’agglo et le député d’une des deux circonscriptions qui couvrent Cergy-Pontoise : 200 000 habitants, 100 000 emplois et 27 000 étudiants. De quoi entreprendre avec le PNR du Vexin mitoyen le changement du métabolisme de ce territoire : productions et consommations locales, flux entrants et sortants de personnes, de marchandises, de connaissances et d’argent pour un territoire zéro carbone. A suivre.

Marne la vallée :

Texte Solenne

Mathieu Monier (chef de projet attractivité économique et territoriale, EPAMARNE) et Noémie Bernard (directrice adjointe de la stratégie, EPAMARNE) nous ont guidés durant la journée de visite de Marne la vallée. Le parcours réalisé a permis de faire découvrir aux participants les différents secteurs de la ville nouvelle, son histoire et les différentes typologies d’urbanisme présentes sur le territoire.

 Plan de la visite Marne préparée par l’EPAMarne/ photo Solenne

Nous avions choisi un itinéraire nous permettant de mettre en avant les caractéristiques majeures du territoire :

– un territoire initialement organisé en 4 secteurs, entrecoupés de plaine et d’espace paysagé, selon un axe Est/Ouest de 30km: de la zone dense à la zone périurbaine.

– un développement dans le temps : des secteurs identitaires de différents âges de la ville

– un territoire structuré autour de l’autoroute et du RER A : une saturation évidente à questionner, des anciennes emprises d’autoroute reléguées à l’urbanisation future

– des disparités sociales évidentes selon les secteurs.

– une présence de bourgs historiques à valoriser :

  • conservé dans l’extension de l’urbanisation (Val d’Europe)
  • conservé dans leur totalité et leur ampleur ( Lagny sur Marne)
  • conservé dans leur caractère rural (Jossigny)

– un paysage d’une grande qualité, proche de la cité jardin à grande échelle. La Marne est peu visible mais la topographie et les différents bassins de rétention aménagés avec une grande qualité mettent en avant cette géographie remarquable

– un axe de développement fort autour du tourisme : présence de Disney dans le secteur 04 plus des commerces à destination des touristes étrangers plus un nouveau parc village nature

En bus nous avons parcouru l’ensemble du territoire, trois balades à pieds nous ont permis de nous interroger plus précisément sur les modes de vie futurs :

– Secteur 01: Héritage et avenir de la ville nouvelle et projet d’envergure lié au Grand Paris Express

Point01, Noisy le grand et Point 02, Marne Europe

– Secteur intermédiaire : Pole d’excellence en devenir « au delà des frontières parisiennes »

Point 04 : cité Descartes, le cluster de la ville durable

– Secteur 02 : la cité ouvrière et le futur départ de Nestlé

Point 05 : Noisiel et Point 06 : Repas dans le parc – locaux de l’Epamarne

– Secteur 03 : Entre la ville résidentielle, le bourg rural et la plaine agricole

Point 10 : Explosion démographique de Bussy St Georges et l’éco quartier du Sycomore

– Secteur 04 : Le tourisme comme axe de développement

Point 12 : le Val d’Europe, l’intensité urbaine à 30 km de Paris

La vallée de la Seine de Cergy au Havre (2x200km)

Texte Paulina et Bertrand

Les quartiers de Cergy en bus, arrêt sur l’Axe Majeur : mise en valeur de la géographie, panorama sur un vaste paysage perçu comme une grande forêt dont l’horizon se limite à Paris et à La Défense.

L’axe majeur à Cergy, au loin, la Défense/ photo imv

Traversée du parc régional du Vexin français, passage sur la rive gauche par le pont de Meulan, seul lien entre les deux rives de la Seine au sortir de la A13, avant de longer Mantes, et de passer à coté de la ville nouvelle du Val-de-Reuil. Celle-ci a été choisie au détriment de la ville nouvelle de Mantes en région Île-de-France.

Val de Reuil/ photo imv

Traversée des trois ponts viaducs (à 35 mètres au dessus de la Seine) de Brotonne, de Tancarville et de Normandie. Arrêt intermédiaire le long de la Seine dans le parc régional des rives de Seine. Passage le long de la raffinerie de Notre-Dame de Gravenchon avant le port du Havre (plus grand port de containers de France).

Pont de Normandie/ photo jmv

Visite du port en bateau; port pétrolier; escale pour bateau-immeuble de croisière; centrale thermique au charbon; 85% des marchandises vont vers l’intérieur par camion, 10% par train, 5% par voie fluviale; le port et les zones d’activités potentielles occupent une surface d’environ 10 000 hectares.

Grues du port du havre/ photo Bertrand et Paulina

La ville du Havre: reconstruction par Auguste Perret après 1945, utilisation du béton armé pour des habitats mixtes, beau compromis entre les idées du mouvement moderne et des valeurs traditionnelles (composition urbaine et continuité du bâti).

Perret et le vieux port/ photo imv

Retour sur la rive droite par le pays de Caux. Celui-ci est doté d’une organisation agricole exemplaire de haies brise-vent constituées de clos-masures de nature à favoriser les rendements agricoles; la modernisation de l’agriculture les a considérée comme obsolète avant de commencer à reconnaitre aujourd’hui l’intérêt qu’elles représentent.

Pays de Caux vu d’une falaise/ photo imv

Regard rapide sur Rouen et sa cathédrale, son port, ses industries et sa raffinerie. Commentaire sur l’absence du TGV entre Paris et Le Havre, traversée du Vexin normand et du Vexin français avant retour a Cergy.

Cet itinéraire a permis de mesurer les équilibres entre les zones rurales, naturelles, les zones habitées et les parcs d’activités. Les visites ont permis de confronter les visions sur les modalités de reconstructions après la seconde guerre mondiale avec les exemples d’urbanisme qui s’appuient sur les structures anciennes: Évreux, Amiens, Reims mais aussi Dresde, et celles du Havre qui se sont construites sur un dessin entièrement nouveau.

Evreux juste après la reconstruction/ photo imv d’après livre d’Hervé Dupont

Une digression a été faite sur le reconstruction de Vienne après la première guerre mondiale (Vienne la Rouge) où la volonté politique a conduit a donner la priorité au logement social et de tous les équipements et services qui les accompagnes et de la faire avec des architectures de qualité : reconnues aujourd’hui puisqu’elles sont classées au patrimoine de l’UNESCO, tout comme la reconstruction du Havre.

« La vie dans les métropoles au XXIème siècle »

Episode 17: Jour 6, Au sud-est, Montereau et la Bassée

Louis nous avait demandé: « on ne va pas dans le sud-est de la région ?  La Bassée est un trésor de biodiversité. » Et il s’est proposé pour organiser cette dernière visite avant que les participants ne se mettent à produire.

En bus donc, direction Melun pour prendre les sudistes qui nous attendent à la gare. Puis direction Balloy, commune de 335 habitants où nous sommes reçus par le maire, le président de l’intercommunalité (24 000 habitants), celui de la réserve naturelle et Camille, sa directrice. Et aussi par la femme du maire qui a préparé le café et des gâteaux.

En quelques mots, le décor est planté : déficit d’emplois et d’attractivité de ce territoire rural, manque de formation de la main d’œuvre locale, peu de besoin de main d’œuvre agricole.

Ferme traditionnelle et port céréalier de Bray sur Seine/ photo jmv

Le projet de Seine à grand gabarit est majeur pour améliorer le transport de marchandise, fait aujourd’hui par camion : céréales et sablières. L’intercommunalité centre ses efforts sur Bray sur Seine et son port. En vue une usine de préfabrication pour le Grand Paris Express.

Engrais et paysages/ photos imv

La réserve, elle, est exceptionnelle : la forêt alluviale recèle un trésor, une vigne alluviale qui pousse dans la canopée ; l’ancêtre de la vigne domestique. Les prairies humides ont longtemps nourri moutons, vaches et … chevaux de la garde nationale de Paris. La réserve compte 834 ha,

L’entrée du sentier découverte et la vigne mère/ photos imv et J Schwartz

Un sentier découverte, un observatoire à oiseaux, un festival, des formations, une appli éco-ballade, Camille expose le plan d’action à 5 ans de la réserve : apporter une expertise technique au delà de son périmètre. Puis, à défaut de voir la réserve, inaccessible par la route, Camille nous met l’eau à la bouche avec des photos qui donnent envie de revenir avec enfants et petits enfants, avec du temps pour la voir, à pied.

L’eau, ressource naturelle, y est pompée sans vergogne comme partout ailleurs, gratuitement, sans contreparties, nous dit le président. Cette attitude ne passe plus ici, ce sera désormais avec contreparties. Un plan local d’urbanisme intercommunal est lancé, chronophage mais arme de cette nouvelle attitude. Il visera à développer une première transformation des graviers et le chanvre, celui qui sert à isoler les bâtiments ; le tourisme aussi par exemple contre la retenue d’eau de 300 ha voulue pour réguler la Seine, la formation des populations avec. Il est tout autant hors de question de prendre des terres agricoles, une commission y veille, les débats y sont musclés. Quand aux néo-ruraux qui arrivent, ils ne se contentent plus de vouloir sauver les écoles, ils veulent des services, urbains… D’où la maison médicale à Bray sur Seine. Et le besoin de télétravail donc de fibre optique sur tout le territoire.

Un tour en car donne un aperçu du territoire, de ses paysages et de son patrimoine, de ses infrastructures et de ses productions, de sa vie. L’abbaye en cours de restauration par ses propriétaires privés, le silo qui va être démoli, la moissonneuse-batteuse qui a brûlé pour cause de canicule, la poste partie, (un employé de mairie fait fonction), le port et la maison médicale.

La moissonneuse batteuse a brulé lors de la canicule/photo imv

A la question, l’INSEE estime à 3 millions le nombre d’habitants supplémentaires à venir en Île de France, vous en prenez un bout ou pas ? Le président répond : « nous ne souhaitons pas être une banlieue parisienne mais nous voulons rendre notre territoire attractif. »

Au retour, déjeuner sur l’herbe, sur le parvis de l’église Sainte Héracle/ photo imv

Puis direction Montereau.

La Zac de la sucrière et une gravière/ photos imv

Une halte technique à l’entrée de la ville donne l’occasion de voir la ZAC de la sucrerie, aujourd’hui disparue. Une traversée rapide du Montereau historique pour monter sur la plateau où la ZUP a été en son temps étalée, à 90 km de Paris. Choc. Bertrand a tenu à nous la montrer. C’est ce que le schéma directeur de la région parisienne de 1965 a arrêté.

Le château de feu, le centre commercial et le château d’eau/ photos imv

Un projet d’envergure qui a sombré, comme beaucoup d’autres, monté avec une mécanique infernale : le chemin de grue, le chauffage urbain, le centre commercial, pas d’emplois ni de moyens de transport et un vocabulaire délirant pour habiller le tout. Ce qui a conduit Delouvrier à faire confiance aux jeunes professionnels de l’époque pour dessiner leur propre avenir et mettre de côté les grands prix de Rome qui sévissaient.

A l’approche de Montereau et tour de ZUP/ photos imv

Reste que depuis plus d’un demi siècle, les maires successifs ont du se mobiliser au delà du raisonnable pour réparer autant que faire se peut une faute ou vit le tiers de la population de Montereau : à l‘écart des aménités de la petite ville, de ses moyens de transport, sur le plateau, face aux champs.

Route et rues/ photos imv

Le mur climatique et la classe moyenne mondiale 4 pages

Nous sommes le problème, nous sommes la solution

 

Le mur climatique :

Le thermomètre de Mauna Loa, dans le pacifique, mesure la concentration de gaz à effet de serre depuis le début des années cinquante. Il a pointé 410ppm en avril dernier ; à 415 ppm nous déclenchons 1,5°C, c’est à dire dans 18 mois à la vitesse à laquelle nous émettons; à 450 ppm nous déclenchons le seuil de déclenchement irréversible des 2°C, de l’emballement de la machine climatique ; à la même vitesse actuelle, dans les années 2030.

Constat 2018 : avec une atmosphère un degré plus chaude qu’avant la révolution industrielle, les effets du changement climatique apparaissent chaque jour plus critiques sur la planète : plus de maladies, de mortalité, de pertes économiques, de pertes de rendements agricoles, plus de précipitations et de sécheresses, inondations amorcées des côtes les plus basses où vivent 40% des humains, déclenchements à répétition de migrations et de guerres, ravage de pays entiers. Et ce n’est qu’un début, le CO2 une fois installé, reste au moins un siècle dans l’atmosphère : les effets se font sentir à long terme, la machine à perdre tourne à plein régime.

Qui en est la cause ? La classe moyenne et supérieure mondiale émet plus de 80% des gaz à effet de serre. 2 milliards d’être humains aujourd’hui, qui disposent d’au moins 10 $ par jour, pour moins de 500 millions il y a seulement 30 ans. Ils produisent ces gaz, aux trois quarts par l’utilisation d’énergies fossiles, au quart par la déforestation pour des meubles en teck ou le soja qui alimente le bétail. Nous sommes le problème, nous sommes donc la solution.

Une réduction d’un tiers de nos émissions nous donnerait 8 à 10 ans de plus pour agir. Un changement de comportement permet de réduire de 20% ces émissions, instantanément, sans investissement ; de les réduire de 30% en 3 ans, avec des investissements mineurs.

Cette réduction n’est pas une question de niveau de vie. En Île de France, le rapport entre les émissions territoriales des 1300 communes et leur indice de développement humain montre que l’on peut avoir le même développement humain avec 30% à 50% d’émissions en moins.

Mentalités :

80% des émissions de gaz à effet de serre sont le fait des villes où se concentre la moitié de l’humanité. Les métropoles en sont le moteur. Symptomatique, l’agence qui pousse à l’innovation développement durable en France a constaté que dans la même maison, les consommations d’énergie et les émissions donc, varient de 1 à 4 (de 2700 à 10900kwh) selon les comportements de la famille, leur mode de vie.

Les gouvernants, où qu’ils soient, ont depuis longtemps compris que la moitié des émissions tient aux comportements, quels que soient les politiques mises en oeuvre,-réglementation, incitations-, l’autre moitié est le fait des territoires tels qu’occupés,-ville campagne-, structurés notamment par les lieux de logement, d’emploi, de loisir et d’échanges, résistance des lobbies accros aux ressources fossiles inclus. Les êtres humains et leur milieu font système, un système structurant en même temps que structuré par les comportements. Le métabolisme des territoires, en résulte : consommations et productions locales, flux entrants et sortants des territoires, personnes, marchandise, connaissances et argent.

L’économie linéaire,-Production-consommation-déchets, ruine notre écosystème :10 Tonnes de ressources par an pour un européen, 340 T accumulées au fil du temps et 5 T de déchets par an, 60 T accumulées.

Ecarter la menace climatique demande de changer les mentalités et le métabolisme des territoires qui en résulte, sédimenté au fil des générations par les investissements d’occupation des esprits et des territoires.

L’électricité photovoltaïque, longtemps rejetée par EDF, l’entreprise historique de production et distribution de l’électricité française, en quasi totalité d’origine nucléaire, en est un exemple concret. La pression des initiatives en France et à l‘international a fini par déborder ces résistances. Le photovoltaïque est désormais moins cher que le nucléaire. EDF s’est lancé en décembre dernier dans un grand plan de développement du photovoltaïque et de stockage de cette production d’électricité intermittente. Le premier groupe pétrolier français a fait de même. Le fournisseur de gaz historique a un plan de production de bio-méthane visant 30% des consommations nationales.

L’énergie, un des 4 piliers de la réduction des émissions, est ainsi en bonne voie. Les 3 autres, alimentation, bâtiments et mobilités, dépendent beaucoup de nos modes de vie au quotidien. La viande à tous les repas, la voiture marqueur social, comme les week-end en avion en sont les symboles majeurs.

Intelligences territoriales :

Si la classe moyenne et ses modes de vie sont désormais au cœur des enjeux de changement de métabolisme des territoires, comment procéder ?

La région apparaît incontournable : la bio région permet de faire pousser des nourriture, éco-matériaux et éco-énergies à la campagne pour les consommer en ville ; et change les rapports ville-campagne.

Mais puisqu’il s’agit de nos modes de vie, il nous faut aussi agir à la commune, là où nous vivons c’est à dire là où nous pouvons en décider. Connaissons nous notre impact à cette échelle de territoire ? Non. Les données publiques existent elles ? Non, sauf exception, en Île de France, où plusieurs milliers d’acteurs locaux, ont bâti un outil, validé par l’Association des maires, sur le mode enjeux, lignes d’actions indicateurs qui permet à chaque habitant, entrepreneur, élu local de mesurer son impact sur son territoire, de fabriquer des projets qui changent efficacement le métabolisme de ce territoire : https://www.agirlocal.org/resume-d-amenagement-durable/

L’échelle métropolitaine est tout aussi nécessaire car elle permet de changer le métabolisme par la demande. Quand Paris et le C40 agissent en ce sens,- l’interdiction de la voiture diesel en 2024 est emblématique-, les lobbies ne peuvent pas continuer de bloquer les évolutions. Avec 1,3 millions d’habitants, Copenhague lancée depuis 2009 est en passe de réussir le zéro carbone à l’horizon 2025.

Le plan climat de Paris qui vise le même objectif zéro carbone mais à l’horizon 2050 avec une étape en 2030, pèse 2,2 millions d’habitants au coeur d’une région de 12 millions d’habitants. Et constate qu’il va falloir compenser financièrement pour les derniers 20% de réduction des émissions ; ce qui ouvre une collaboration financée ville-campagne, à hauteur de 7 milliards d’euros par an à terme.

Le tout nouveau Grand Paris, d’une taille intermédiaire entre la région et Paris, 7 millions d’habitants, est un levier qui n’est pas encore actionné à ce niveau, comme la région, mais les travaux préparatoires du comité des partenaires ont pointé un constat désespérant et trois leviers pour agir. A rebours de la planification à la française (plans, hyperplans, Rantanplan), il s’agit de :

  1. Organiser un plan climat proactif, libérant les énergies de ces millions de décideurs. En leur fournissant un cadre identifiant les gisements stratégiques de réduction, et une boite à outils pour auto-mesurer leur impact sur la planète ainsi que l’efficacité des projets imaginés,
  2. Construire une vitrine métropolitaine, favorisant les initiatives, aidant à les faire émerger, installant une ingénierie, tiers de confiance, mettant en valeur les projets démonstrateurs et accompagnant leur démultiplication, à plusieurs millions.
  3. Créer un fonds transition pour ces projets, innovants, reproductibles.

https://www.agirlocal.org/groupe-transition-de-la-metropole-du-grand-paris/

S’organiser pour converger sans être obligé de se coordonner

3 échelles de territoire donc, région, métropole, commune, un peu plus en France avec les intercommunalités, peuvent apporter des solutions, chacune à l’échelle adaptée : les bâtiments à la commune, les mobilités à la région, la nourriture comme les énergies à différentes échelles de territoire. Et un double tableau de bord projet-territoire pour changer efficacement le métabolisme des territoires.

La proposition faite à la métropole du Grand Paris permet de s’organiser pour ne pas avoir à se coordonner à plusieurs millions d’acteurs locaux, ce qui est impossible, mais de converger sans se coordonner, par des actions locales mesurées avec un outil comme @d aménagement durable, Avec des actions, des projets, des démonstrateurs reproductibles sur des gisements stratégiques identifiés.

Ce qui pourrait structurer un outil, à construire, la vitrine à projets ; et laisse entière la question du tiers de confiance : qui, comment, avec quelles caractéristiques ? Comme la question du récit, convaincant et impliquant : la fresque du bon gouvernement proposée par Quattro libri est une réponse https://www.agirlocal.org/soiree-transition-de-latelier-la-vie-dans-les-metropoles-au-xxieme-siecle/ .

Et comme celle, majeure, du traitement concret de la transition par l’inclusion et réciproquement.

Tout au bout pointe ce qui fait société au quotidien: la monnaie et les financements : ceci est une invitation à prendre connaissance de la proposition faite en Europe par le climatologue Jean Jouzel, du Giec, et l’économiste Pierre Larrouturou : elle apparaît scandaleusement simple et transposable dans le reste du monde. https://climat-2020.eu/fr/ et pour comprendre en 2 pages : https://www.agirlocal.org/pacte-finance-climat/

Pacte finance climat :

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Comment mettre la finance au service du climat 

Vous êtes un citoyen de base : la spéculation financière vous dépasse et pourtant vous avez pris la crise financière de 2008 en pleine figure. Alors rien à faire ? Juste subir ? Cela dépend de vous.

Vous êtes entrepreneur : voulez vous réaliser des projets financés, utiles ? Question stupide et pourtant, cela dépend de vous.

Vous êtes élu, local ou national, vous gérez la chose publique, les communs; vous savez ce qui nous attend si nous ne faisons rien ou si peu que pas, comme à ce jour. Alors? Cela dépend de vous.

Habitants, entrepreneurs, élus, cela dépend de vous, en commençant par lire la proposition du pacte finance-climat de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou : pour éviter autant que faire se peut la crise financière annoncée par le FMI, tout en sortant de l’impasse climatique. Cette proposition de pacte vous place devant la question : voulez vous que l’économie réelle, l’emploi, le bien être, reprennent le dessus avec des projets financés tout en vous mobilisant sur la transition énergétique, écologique ? De la décision de signer ce pacte européen résulterait pour la France un financement annuel de projets de transition de 45 milliards par an, à taux zéro. Et selon l’Ademe, de 600 000 à 900 000 emplois créés sur notre territoire. Magie? Non, réalisme.

Pourquoi un pacte finance-climat ?

Depuis 2015, la quasi totalité de la création monétaire va à la spéculation. C’est à dire ne finance pas ce pour quoi elle est faite : financer l’économie réelle. Cela peut se changer. « La prochaine crise financière va nous tomber dessus, plus grave et plus générale que celle de 2008 » dit le FMI. La seule inconnue est la date. Si cela peut se changer, alors essayons.

La menace climatique est brûlante et là, on connaît à peu près la date : selon l’observatoire de Mauna Loa,( www.co2.earth ) nous avons frôlé les 415 ppm en mai dernier, concentration qui déclenche les 1,5°C de hausse de température ;  à 450 ppm, nous déclenchons les 2°C ; c’est pour les années 2030.Il reste deux mandats municipaux.

Quelle proposition de pacte ?

Diriger la création monétaire sur l’économie réelle, celle des entreprises, des habitants, des collectivités territoriales ; dans les 4 secteurs clé : bâtiments, mobilités, alimentation, énergies (www.agirlocal.org). Et pour cela décider que la banque européenne d’investissement devienne une banque du développement durable (Philippe Maystadt, Président honoraire de la BEI) : moyennant quelques fonds propres fournis par l’Europe, chaque pays dispose alors d’un droit de tirage annuel à hauteur de 2% de son produit intérieur brut ; 45 milliards pour la France, 60 pour l’Allemagne.

Et pour financer ce qui n’a pas de retour sur investissement comptable, créer un impôt européen sur le bénéfice des entreprises, de l’ordre de 5% ; ce qui porterait le taux moyen européen à 24%, celui que Trump vient de décider pour les USA (un impôt qui ne soit pas sur les contribuables, pas sur les entreprises, mais bien sur les bénéfices qui alimentent la spéculation). De quoi dégager chaque année 100 milliards d’euros et financer la recherche, une partie du chantier sur le territoire européen et augmenter très nettement l’aide aux pays d’Afrique et du pourtour méditerranéen. De quoi les aider à maitriser le réchauffement climatique, pour eux et donc pour nous. De quoi subventionner, avec les états membres, chacun, la moitié de la facture des chantiers nécessaires pour réussir la transition énergétique en Europe, le reste étant couvert par les prêts à taux zéro.

Comment décider le pacte ?

Le calendrier idéal de la fin 2018 a échoué sur le mouvement des gilets jaunes : rapport du Giec, de l’ONU, COP 24 et conseil des chefs d’Etat et de gouvernement européens.

Il nous faut remettre cette proposition sur le tapis, rechercher un accord du président français avec la chancelière allemande allemande et la nouvelle présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, pour proposer de mettre au suffrage universel le pacte à la façon dont Schumann et Adenauer, sur proposition de jean Monnet, ont décidé la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier en 8 jours et l’ont construite en 6 mois. Et entraîner le monde.

Et vous, vous faites quoi ? Les temps ont changé, certes. Alors, vous retournez à vos occupations ou vous dites haut et fort ce que nous voulons pour notre avenir et celui de nos enfants ? En signant l’appel sur notre site www.climat-2020; mieux en activant vos réseaux professionnels associatifs et politiques ; en délibérant dans vos instances, professionnelles, associatives et territoriales et en le faisant savoir. Comme dans cette  tribune publiée dans Le soir de Bruxelles avec Pascal Lamy, Enrico Letta et Denis McShane qui présente l’ensemble de notre projet

En 2019, nous nous y sommes mis dans 12 pays européens; et vous ?

                                                                                                Jean-Michel Vincent

l’atelier 2018 « la vie dans les métropoles au XXIème siècle »

 

 

Les ateliers, dits de maitrise d’oeuvre urbaine, ont pour caractéristique d’être force de proposition pour les décideurs.

Si cette formule continue d’être appliquée depuis 36 ans, c’est qu’elle a fait la démonstration de son efficacité, tant pour les villes étrangères qui la sollicitent régulièrement, que pour d’autres projets en Île-de-France ; la plus décisive étant le changement de lieu de l’exposition universelle de Shangaï, depuis les terrains autour de l’aéroport à ceux du centre ville. D’autres projets en Île-de-France ont bénéficié, à leur émergence, des propositions de ces jeunes professionnels et des débats ainsi instaurés : Paris Saclay par exemple.

L’atelier francilien 2018 a eu pour sujet « la vie dans les métropoles au XXIème siècle”.

Deux  ans de travail d’une centaine d’experts ont préparé des constats et des questions pour l’atelier de septembre. Cette préparation a été ponctuée par quatre soirées métropolitaines : les métropoles face au défi climatique, habiter-travailler-mobilités, le numérique fin en soi ou moyen, et l’attractivité économique et culturelle; et deux séminaires les ont encadrées. constats et questionnements (6 pages, illustrées)

21 jeunes professionnels de  13 nationalités différentes ont ensuite planché un mois puis présenté leurs travaux devant un jury international le 28 septembre 2018. production et jury (9 pages, illustrées)

Juste une citation, pour indiquer ce qu’ils souhaitent que nous fassions de cet atelier : à la dernière question aux participants d’un jury quelque peu piqué au vif par leurs propositions : “Comment allez vous faire ?” La réponse du dernier interpellé claque : « Nous avons besoin de vous tous pour répondre à cette question. »

La synthèse illustrée de cet atelier (90 pages) est accessible ici: https://www.ateliers.org/media/workshop/documents/synth%C3%A8ses_2018_web.pdf

Il y a eu une suite à cet atelier et même 2-3.

Nos jeunes professionnels continuent de se parler par messagerie et se voient par deux, par trois danseurs pays respectifs. Ils ont écrit, après coup donc, un manifeste

Bertrand Warnier et ceux que l’on appelle la Chicago team ont développé leur vision sous l’intitulé « La Seine as a park system » en 8 pages illustrées : www.agirlocal.org/la-seine-as-a-park-system/

Puis à l’occasion du 40ème congrès de la fédération nationale des agences d’urbanisme, début novembre 2019, un atelier a travaillé cette vision sous l’intitulé « la métapole sequanaise» : un note situe les enjeux  (deux pages) et ce compte–rendu d’un des 4 lieux d’application choisis (Troyes et le PNR d’Orient) décrit quelques propositions d’action. (2 pages). Le tableur du Kit transition a été utilisé pour calculer l’empreinte carbone des 4 départements des 4 lieux d’application; celui de l’Aube : V2-tableur-émissions-CO2e-Grand est-Aube

Et pour plus de détails sur l’atelier proprement dit :

Pour vous donner une idée de ce travail de préparation, sur le thème de la soirée « les métropoles face au défi climatique », un premier texte pose la question de la responsabilité de la classe moyenne et supérieure mondiale: nous sommes le problème, nous sommes la solution (3pages) ou version longue 8 pages. La première soirée métropolitaine animée par votre serviteur comprend deux interviews filmés et 4 experts : compte-rendu (8 pages illustrées). Ses éléments peuvent servir.

Le compte rendu du 2ème séminaire est comme d’habitude sous forme d’un 4 pages de 8 questions, aboutissement de ce travail de préparation mais cette fois nous avons jugé utile de resserrer ces 8 questions à quatre qui vont par deux: gigantisme et mobilités, grand paysage et transition écologique.

Et pour revivre ce cheminement intellectuel qui mène aux constats et questions qui se posent pour bâtir une vision de la vie dans les métropoles au XXIème siècle,  accédez à l’intégrale « d’un feuilleton pour l’été » publié sur Linkedin cet été 2018  : https://www.agirlocal.org/un-feuilleton-pour-lete-latelier-la-vie-dans-les-metropoles-au-xxieme-siecle/

Ce feuilleton vous emmènera aussi dans les 7 visites organisées pour les participants afin qu’ils puissent vivre, un peu, la métropole avec leurs regards et leurs pieds. Celle des institutionnels que nous sommes ou avons été n’est pas la moindre: elle s’est terminée par une réflexion à voix haute de l’un de ces jeunes professionnels: « ben, c’est pas comme ça qu’on va y arriver ».

Alors pour voir si leurs propositions valent la peine, allez sur l’article de 8 pages illustrées rédigé à chaud à le lendemain du jury. Elles bousculent, les pieds sur terre.

Et comme indiqué en début de cet article, pour une synthèse d’ensemble, la restitution à la Caisse des Dépôts et Consignations puis à Grand Paris Aménagement:

constats et questionnements (6 pages, illustrées)

production et jury (9 pages, illustrées)

 

 

 

 

 

À propos

Alors que 3 jeunes sur 4 sont angoissés par l’avenir climatique, 26 COP et plusieurs lois transitions nationales n’ont pas réduit nos émissions de gaz à effet de serre.
Il reste 10 ans pour écarter la menace climatique et une voie que nous n’avons pas empruntée : l’action locale, méthodique, outillée, massive, là où nous vivons, là où nous pouvons en décider.
La classe moyenne et supérieure mondiale -qui émet 80% des gaz à effet de serre- tient son avenir entre ses mains.
A l ‘expérience, réduire ses émissions fait gagner du pouvoir d’achat et du bien-être, crée de l’emploi près de chez soi, réduit les inégalités et crée une nouvelle forme de démocratie dans l’action. De quoi maitriser notre avenir dans le plaisir de vivre.
Si Copenhague est en passe de réussir zéro émissions carbone, pourquoi pas nous ?

Acquis et intentions 2016

Raccourcis