extrait Kit métabolisme

Pour écarter la menace climatique, peut-on tout attendre des COP comme celle de Paris ? De la loi transition votée sous la présidence Hollande, de celle qui va être votée sous la présidence Macron ?

Non, d’abord parce que nous devons prendre en main nos comportements, ensuite parce qu’à toutes le échelles de gouvernements de la commune à l’Europe, nous refusons purement et simplement de voir que nos villes et nos territoires,-bâtiments, quartiers, routes-, se renouvellent à peu près de 1% par an.

Conséquence, au début des années 2030, quand nous franchirons le seuil irréversible de déclenchement des 2°C de réchauffement, plus de 95% de nos émissions seront le fait des territoires qui sont aujourd’hui sous nos yeux.

Ce qui demande d’être très clair sur le fait que le neuf n’est pas un enjeu : le bâtiment à énergie positive, l’écoquartier, l’infrastructure de transport flambant neuve dans lesquels nous investissons tant d’argent public et privé, ne sont pas un enjeu. Pire, le neuf peut générer massivement des émissions. Le neuf ne peut jouer un rôle que s’il fait levier organisé sur le territoire pour le transformer à temps.

C’est énorme de dire ça.

L’enjeu est la réinvention écologique, économique et sociale des territoires tels qu’ils sont aujourd’hui sous nos yeux pour qu’ils permettent une baisse drastique des émissions décidée par ceux qui y vivent.

Plus précisément l’enjeu est de transformer le métabolisme de nos territoires, métabolisme entendu comme les productions et consommations locales, les flux de personnes, marchandises, connaissances et argents qui entrent et sortent de notre territoire. C’est à dire ce qui génère ces émissions.

Car l’autre moitié des émissions est le fait de la fourniture de biens et services plus ou moins carbonés, fabriqués par des entreprises privées et des services publics. S’il n’y a pas d’énergies renouvelables, de voiture ou de jean bas carbone à acheter ou encore de transport ou de cantine bas carbone, on ne peut pas baisser cette part d’émissions.

Une baisse qui est à réaliser dans le temps qui reste, deux mandats municipaux : en matière d’offre de biens et services renouvelables, nous n’avons pas d’autre choix que d’utiliser territoires et infrastructures comme ils sont ou presque.

Presque, là est la deuxième partie de la solution : il nous faut recycler nos territoires, comme on redonne vie à un village abandonné. Ce qui ouvre le temps des petits projets, reproductibles de nombreuses fois, à portée de décision. Les communes et leurs intercommunalités sont en première ligne.

Seul et ensemble, un métabolisme de territoire se change avec des décisions quotidiennes qui changent nos modes de vie ; ça se change en parallèle avec des projets, efficaces, que l’on ne peut faire qu’ensemble.

Recycler nos territoires remet en question nos budgets d’investissement, nos compétences, notre ingénierie, nos marchés de travaux, nos achats.

Cela commence avec la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et ses communes, le Val d’Oise, la région Île de France, la France, l’Europe et même le reste du monde, dans notre économie mondialisée.

Rien n’empêche de s’y mettre, à toutes les échelles de territoire. Mais cela demande de repenser nos façons de penser et d’agir.

Concrètement, comme élu, associatif, chef d’établissement, on commence par notre territoire : cela conduit à nous fixer pour objectif de réduire à zéro nos émissions de CO2e d’ici au début des années 2030, à Cergy-Pontoise, et au delà.

En savoir plus: le document-outil complet du kit transition.

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