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Comment mettre la finance au service du climat
Vous êtes un citoyen de base : la spéculation financière vous dépasse et pourtant vous avez pris la crise financière de 2008 en pleine figure. Alors rien à faire ? Juste subir ? Cela dépend de vous.
Vous êtes entrepreneur : voulez vous réaliser des projets financés, utiles ? Question stupide et pourtant, cela dépend de vous.
Vous êtes élu, local ou national, vous gérez la chose publique, les communs; vous savez ce qui nous attend si nous ne faisons rien ou si peu que pas, comme à ce jour. Alors? Cela dépend de vous.
Habitants, entrepreneurs, élus, cela dépend de vous, en commençant par lire la proposition du pacte finance-climat de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou : pour éviter autant que faire se peut la crise financière annoncée par le FMI, tout en sortant de l’impasse climatique. Cette proposition de pacte vous place devant la question : voulez vous que l’économie réelle, l’emploi, le bien être, reprennent le dessus avec des projets financés tout en vous mobilisant sur la transition énergétique, écologique ? De la décision de signer ce pacte européen résulterait pour la France un financement annuel de projets de transition de 45 milliards par an, à taux zéro. Et selon l’Ademe, de 600 000 à 900 000 emplois créés sur notre territoire. Magie? Non, réalisme.
Pourquoi un pacte finance-climat ?
Depuis 2015, la quasi totalité de la création monétaire va à la spéculation. C’est à dire ne finance pas ce pour quoi elle est faite : financer l’économie réelle. Cela peut se changer. « La prochaine crise financière va nous tomber dessus, plus grave et plus générale que celle de 2008 » dit le FMI. La seule inconnue est la date. Si cela peut se changer, alors essayons.
La menace climatique est brûlante et là, on connaît à peu près la date : selon l’observatoire de Mauna Loa,( www.co2.earth ) nous avons frôlé les 415 ppm en mai dernier, concentration qui déclenche les 1,5°C de hausse de température ; à 450 ppm, nous déclenchons les 2°C ; c’est pour les années 2030.Il reste deux mandats municipaux.
Quelle proposition de pacte ?
Diriger la création monétaire sur l’économie réelle, celle des entreprises, des habitants, des collectivités territoriales ; dans les 4 secteurs clé : bâtiments, mobilités, alimentation, énergies (www.agirlocal.org). Et pour cela décider que la banque européenne d’investissement devienne une banque du développement durable (Philippe Maystadt, Président honoraire de la BEI) : moyennant quelques fonds propres fournis par l’Europe, chaque pays dispose alors d’un droit de tirage annuel à hauteur de 2% de son produit intérieur brut ; 45 milliards pour la France, 60 pour l’Allemagne.
Et pour financer ce qui n’a pas de retour sur investissement comptable, créer un impôt européen sur le bénéfice des entreprises, de l’ordre de 5% ; ce qui porterait le taux moyen européen à 24%, celui que Trump vient de décider pour les USA (un impôt qui ne soit pas sur les contribuables, pas sur les entreprises, mais bien sur les bénéfices qui alimentent la spéculation). De quoi dégager chaque année 100 milliards d’euros et financer la recherche, une partie du chantier sur le territoire européen et augmenter très nettement l’aide aux pays d’Afrique et du pourtour méditerranéen. De quoi les aider à maitriser le réchauffement climatique, pour eux et donc pour nous. De quoi subventionner, avec les états membres, chacun, la moitié de la facture des chantiers nécessaires pour réussir la transition énergétique en Europe, le reste étant couvert par les prêts à taux zéro.
Comment décider le pacte ?
Le calendrier idéal de la fin 2018 a échoué sur le mouvement des gilets jaunes : rapport du Giec, de l’ONU, COP 24 et conseil des chefs d’Etat et de gouvernement européens.
Il nous faut remettre cette proposition sur le tapis, rechercher un accord du président français avec la chancelière allemande allemande et la nouvelle présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, pour proposer de mettre au suffrage universel le pacte à la façon dont Schumann et Adenauer, sur proposition de jean Monnet, ont décidé la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier en 8 jours et l’ont construite en 6 mois. Et entraîner le monde.
Et vous, vous faites quoi ? Les temps ont changé, certes. Alors, vous retournez à vos occupations ou vous dites haut et fort ce que nous voulons pour notre avenir et celui de nos enfants ? En signant l’appel sur notre site www.climat-2020; mieux en activant vos réseaux professionnels associatifs et politiques ; en délibérant dans vos instances, professionnelles, associatives et territoriales et en le faisant savoir. Comme dans cette tribune publiée dans Le soir de Bruxelles avec Pascal Lamy, Enrico Letta et Denis McShane qui présente l’ensemble de notre projet
En 2019, nous nous y sommes mis dans 12 pays européens; et vous ?
Jean-Michel Vincent