Penser local pour agir global CR2

PENSER LOCAL POUR AGIR GLOBAL CR2

Compte-rendu des échanges du 3 mars 2020

à l’Université de Cergy-Pontoise

Après la conférence-débat à l’ESSEC du 4 février dernier, nous étions 40 ce 3 mars au soir pour y donner suite dans une réunion de travail « penser local pour agir global ; avec ces questions : quels projets? Quels outils? Quel plan d’ensemble? Et une dominante ce soir là : la vitrine à projets.

Les 40 présents sont venus de 14 communes appartenant à 7 intercommunalité dont 5 dans le Val d’Oise et 2 voisines, la moitié des intercommunalités du département donc : un panel d’élus ou représentants, candidats, associatifs, professeurs, étudiants. Mais un seul entrepreneur.

La réunion et son déroulé avaient été préparés avec l’ESSEC et l’Université de Cergy-Pontoise. La DDT aussi mais elle ne pouvait être là, dans la période de réserve électorale.

Nous avons commencé par une minute de silence en hommage à Bruno Lechevin, à la tribune à l’ESSEC, au lancement de notre démarche.

A-Introduction : un récapitulatif des fondamentaux de la démarche.

  1. A lire les rapports du GIEC, il ne reste que 2 mandats municipaux avant le déclenchement des 2°C de réchauffement. Ca urge.
  2. 25 COP internationales et plusieurs politiques nationales depuis 2005 ont fait la démonstration de leur nécessité mais aussi de leurs limites, sans actions locales, efficaces, massives. 
  3. A l’expérience, il apparait qu’à écarter la menace climatique, nous gagnons du pouvoir d’achat, du bien être, de l’emploi. Notre intérêt le plus strict est d’y travailler, ensemble, méthodiquement, massivement. Ce qui devrait emporter l’adhésion.
  4. Dans le temps qui reste, il est trop tard pour les grands projets, nous avons besoin de penser local pour agir global, d’inventer et reproduire des petits projets efficaces, massivement.
  5. Avec plus d’un million de Val d’Oisiens (et 500 millions d’européens) inventer et reproduire massivement des petits projets locaux suppose que les acteurs locaux puissent converger sans se coordonner.

Ces 5 constats conduisent d’abord à prendre des initiatives depuis ses propres lieux d’action : collectivités locales, entreprises, associations, citoyens.

Et pour ne pas réinventer l’eau sucrée, reproduire des projets efficaces, inventés ici ou là, conduit à une deuxième série d’initiatives :

  • construire une vitrine à projets efficaces, documentés.
  • organiser une ingénierie publique, tiers de confiance pour reproduire ces projets, pour inventer ceux qui sont nécessaires et donc construire des communautés de projet sur les territoires pertinents.

Deux valeurs guident la démarche: la coopération et la neutralité partisane :

Pour mémoire,

  • Les différentes collectivités territoriales, entreprises, associations ont chacune leurs finalités, leurs gouvernances et leurs temporalités. Dans leur diversité, ces entités pourvu qu’elles soient conscientes du risque climatique et soient volontaires, sont les lieux et les porteuses précieuses de cette démarche, les porteuses de projets locaux concrets. C’est la base.
  • Une déclaration d’urgence climatique est le signe d’adhésion et d’appartenance à cette démarche. La constitution de conseils de développement durable en leur sein est un moyen d’incarner ces deux valeurs, coopération et neutralité, et de pérenniser la démarche.
  • La vitrine à projet et l’ingénierie publique tiers de confiance qui pourrait la porter apparaissent comme deux versants incontournables d’une nouvelle forme de démocratie, dans l’action. Leur construction dans la coopération est déterminante.

Sans nous, tout ceci n’est que du vent. C’est pourquoi nous sommes là ce soir, avec un chemin à parcourir ensemble.

Les représentantes de l’ESSEC et de l’UCP ont pris position en faveur de cette démarche.

B- Exposé de projets locaux efficaces, massivement reproductibles.

  1. REV comme rénovation énergétique du Val Moutier a été exposé par l’un des ses porteurs et bénéficiaires : http://agirlocal.org/projet-rev/. Ce projet a fait la démonstration de son aboutissement et de son intérêt. il est en capacité d’être reproduit massivement, sur 20 000 logements dans l’intercommunalité où il a été inventé, sur 10 millions de logements en France.  Pour un premier bilan à froid, en 4 pages,  avant mise au point collective des améliorations à apporter http://agirlocal.org//wp-content/uploads/sites/15685/2016/02/20190625-Bilan-REV.pdf

La discussion a conduit à proposer de constituer un groupe autour de ce démonstrateur pour organiser sa reproduction, adossé à l’enseignement supérieur : améliorations (simplifier), conditions de reproduction ( accompagnement, mesurer pour agir).

  1. PAT, comme plan d’alimentation territorial, projet à l’état naissant, a été exposé et discuté : ce PAT couvre Cergy-Pontoise et le parc naturel régional du Vexin. Il vise une relocalisation de la production alimentaire. Il a notamment donné lieu à des prises de contact en réunion pour action hors de son périmètre.

C La vitrine à projets :

Le débat sur la vitrine à projet s’est organisé à partir de ces projets concrets, avec cette position structurante : utiliser ce qui existe et ne pas fabriquer un nième site.

Ainsi, dans un premier temps, la vitrine à projet sera hébergée sur www.agirlocal.org

Dans la discussion, l’intérêt de la mise en réseau des acteurs est apparu : Bourse aux projets étudiants, appel à professeurs, appel à porteurs de projets… Dans le même esprit d’utilisation de l’existant, l’ESSEC a proposé d’utiliser un de ses sites pour l’appel à constitution de communautés de projet. A valider.

Le diagnostic de compétences présentes sur un territoire est apparu clé.

Le rôle des réseaux de professionnels a été discuté : intérêt flagrant pour la diffusion et la reproduction, précautions à prendre pour ne pas inonder les acteurs locaux.

Le besoin de financement est naturellement venu sur la table.

Ce qui a conduit à rappeler le cœur du projet de pacte finance-climat et les avancées de ces 18 derniers mois : budget européen et banque climat-biodiversité annoncée par la présidente de la commission européenne, Ursula Van der Leyen.

Pour adhérer à l’association « Agir pour le Climat qui porte le pacte : www.pacte-climat.eu/fr/jaddhere/

Mais aussi à poser la question de savoir comment aider les citoyens à changer de vie : Revenu de transition écologique ?

L’évaluation d’un projet, pour la sélection d’initiatives cohérentes avec le territoire, demande un instrument de mesure des projets et des formations.

Dans les deux mandats municipaux qui restent, un impératif a été réaffirmé : sortir d’actions et projets militants pour industrialiser la reproduction de projets.

A la question on continue? La réponse a été unanime : oui.

Prochaine réunion le 31 mars à 18h30 (à Vauréal sous réserve de confirmation). On continue de travailler et partager les fondamentaux de la démarche (cf l’introduction) et une culture de l’action commune, méthodique, massive. En commençant par faire ce que l’on n’a pas pu faire ce soir là : un exercice d’évaluation carbone d’un projet ; histoire de s’habituer à penser carbone comme on pense en euros.

Jean-Michel Vincent
délégué Val d’Oise
D’Agir pour le Climat

collectif95@climat-2020.eu

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