Premier obstacle, il est difficile de s’y retrouver sous le déluge d’informations qui nous tombe dessus chaque jour sur le changement climatique, le développement durable, la transition. Alors, comment trouver un fil conducteur ? A qui faire confiance ?
« Penser global agir local », nous ont dit les premiers écologistes qui se sont penchés sur la menace climatique ; le fil conducteur est solide.
Selon l’ONU, la population mondiale a triplé en une vie d’homme, de 2,5 à 7,5 milliards d’êtres humains. L’humanité a pu le faire par la prospérité amenée par l’utilisation massive des énergies fossiles accumulées pendant des centaines de millions d’années ; le reste en découle : exploitation de tous les espaces et ressources par l’espèce dominante que nous sommes jusqu’à cette maladie mortelle qui se dresse devant nous, le changement climatique.
Selon nos scientifiques du climat, le GIEC, groupement intergouvernemental des experts du climat, les trois quart des émissions de gaz à effet de serre viennent de la consommation effrénée des énergies fossiles et le dernier quart de la déforestation. Ils ont inventé le thermomètre qui mesure cette fièvre : la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Elle se mesure en ppm, parties par millions comme la fièvre en degrés Celsius : chacun sait qu’à 40°, nous sommes très malades, à 42° on est mort. L’équivalent en ppm de 42° c’est 450 ppm ; à la vitesse à laquelle nous continuons de brûler les énergies fossiles et déforester, nous serons à 450 ppm CO2 au début des années 2030 : https://www.co2.earth/
Problème nous franchissons cette année 2020 le seuil de déclenchement des 1,5°C considéré comme dangereux par les scientifiques du climat. L’urgence climatique n’est pas un vain mot.
Pour en savoir plus sur cet instrument de mesure en ppm et les conséquences en changement climatique, voir les extraits commentés des rapports du GIEC de 2007 et 2014 ; 3 pages de commentaires guident la lecture des 5 pages d’extraits. Ce document explique en particulier l’utilisation des ppm équivalents CO2 à l’horizon 2100 et des ppm CO2 à l’horizon 2030.Le contenu intégral des 2 rapports est aussi mis à disposition (114 et 34 pages).
Le graphique ci-dessous est extrait du rapport 2019 du Giec. Il quantifie les risques selon la hausse de température.
Alors que faire de cette réalité globale ?
D’abord, on ne fait rien avec des ppm, d’où la traduction nécessaire de ce que l’on fait en émissions de gaz, en tonne équivalent CO2. Et pour agir local, en vie quotidienne, les kw du chauffage, les km en voiture ou en avion, les produits locaux…
Ce qui amène à une première conclusion forte : on ne peut pas y voir clair sans mesurer, même approximativement, notre impact local, sans données publiques fiables, sans analyses qui permettent de choisir ce qui est efficace et à portée.
Chacun peut en juger en commençant par compter soi-même carbone, approximativement; Voir ici comment compter carbone approximativement. On s’aperçoit vite de l’intérêt de mesurer et comparer les actions possibles pour prendre des décisions locales, efficaces, pour réduire ses tonnes-équivalent CO2 émises par les bâtiments, les déplacements et la nourriture. Pour connaitre les émissions de sa commune, son intercommunalité, département et région, ce Mode de calcul des émissions CO2e de la région à la commune permet de les calculer en moins d’une heure:
Pour être encore plus efficace, et surtout ne pas en rester aux seules émissions de gaz à effet de serre, il faut aller plus loin. D’où la fabrication d’outils publics, permettant de connaître notre propre impact, local, sur la planète.
Quant au temps court, dont nous disposons d’ici aux années 2030, il peut être rallongé si l’on agit efficacement. Pour se donner une idée, une réduction d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre sur la période permet de repousser le franchissement du seuil des 450 ppm de l’ordre de 10 ans. Il nous faut agir local au plus facile, au plus efficace, au moins cher, d’abord.
C’est possible mais à raison de 1% de construction, d’aménagement de transports nouveaux par an, 90% des émissions des gaz à effet de serre des années 2030 seront émis par la ville et la campagne tel qu’ils existent aujourd’hui.
Ce qui nous amène à une deuxième conclusion forte : l’enjeu est la réinvention écologique de la ville et du territoire qui sont sous nos yeux. Le neuf n’est pas un enjeu. Ce n’est pas ce que nous faisons, concentrés que nous sommes, collectivement, sur le bâtiment à énergie positive, l’éco-quartier, l’infrastructure de transport nouvelle.
A vouloir mesurer notre impact local, à décider de changer notre territoire comme il est, nous passons un seuil d’efficacité : comment s’y prendre concrètement ?
Il y a (au moins) deux chemins :
– connaître notre impact local sur la planète, là où nous vivons ; imaginer puis comparer entre elles les actions qui sont à notre portée, et enfin choisir sur quoi agir, seul ou ensemble. Cela demande un peu de temps, il n’est pas perdu : outils vous facilitera les choses.
– ou changer directement le métabolisme de notre territoire en prenant un raccourci vers des actions, des projets voir des démonstrateurs, déjà travaillés par d’autres. Ce qui n’exclut pas de mesurer ce que vous faites avec outils.