Cette proposition de PIBE – Produit Intérieur de Bien-Être – ne mesure pas le Bien-Être mais les conditions de Bien-Être – dommages et gains- dans les règles de calcul du PIB et aux prix des marchés. Une première évaluation en montre la faisabilité, de la planète à la commune. pour une planète habitable, dans le plaisir de vivre.
I- Peut-on faire croitre le PIB sans en mesurer les conséquences sur notre bien-être ?
Le PIB, produit intérieur brut, évalue la valeur ajoutée des entreprises et des services publics, variation des stocks incluse. Il n’intègre pas la variation des stocks de l’urgence climatique – la survie, condition du bien-être – ni la variation des stocks de conditions du bien-être : espérance de vie, investissements, gaz à effet de serre, pollutions, utilisation des terres, eau, biodiversité. C’est à dire le milieu où nous vivons et dont nous dépendons pour vivre.
La présente proposition de produit intérieur de bien-être, PIBE, intègre ces variations de stock, conditions de vie, conditions du bien-être, selon les règles du PIB et aux prix de marché.
Historiquement, les 3/4 des gaz à effet de serre viennent des énergies fossiles, utiles mais dévastatrices et remplaçables par les énergies renouvelables et de récupération. Dommageables au bien-être, il est donc proposé, -comme pour une variation de stocks- de retirer cette production fossile du PIB, importations incluses, à leur coût, c’est à dire au prix de marché des nuisances ainsi produites et stockées, actives, année après année (SEIF).
Le quart restant venant de la déforestation, c’est la variation de stock des modes d’utilisation des sols qui sont à retirer, (UTCAF) en l’occurrence au prix retenu par le FMI, celui de réalisation des accords de Paris.
Il faut y ajouter les autres nuisances dérivées, non prises en compte par SEIF et UTCAF, selon la même méthode, au prix de marché des nuisances :
- La variation des stocks résiduels de pesticides (PES) et d’engrais (ENG),
- Les 15% d’eau fossile dans les sous-sols qui sont prélevés (EAU), c’est à dire ne reviennent pas dans le cycle de l’eau sans le détériorer ; ainsi que le volume de glaciers qui fondent avec l’augmentation de température : leur stockage hiver-été disparaît, pourtant si utile à l’irrigation et à la production d’énergie renouvelable,
- La perte de production de renouvelables (alimentation et eco-matériaux) par l’artificialisation des sols (ART)
- Enfin les plastiques déversés sans traitement dans les rivières et les mers (PLS).
Ce qui permet d’évaluer les pertes abyssales de biodiversité (BIO), détruite comme l’espace qui change et la température qui grimpe.
Comme on inclut la variation des dommages stockés, il est nécessaire d’ajouter la variation de stock de bien-être : part du PIB consacré aux investissements y compris ceux du remplacement des énergies fossiles par les énergies renouvelables (INV) ; mais aussi gain d’espérance de vie (EV), cette fois en positif, sur la base du PIB.
Le PIBE annuel est alors le PIB de l’année courante, en partie consommé, ajouté à la somme des gains moins les stocks de dommages actifs des années précédentes.
Outre 1950, début de l’utilisation mondiale massive des énergies fossiles, l’année 1990, celle du protocole de Kyoto, est pointée : elle est la première décision internationale à ne pas dépasser 2 degrés de réchauffement, juridiquement engageante pour les pays signataires.
L’évaluation des stocks actifs est donc à faire depuis 1950 voir 1920 pour une partie des gains d’investissements ; une évaluation 2015 à 2021 avec des données plus précises ainsi qu’une projection 2025 permettent de mesurer l’ampleur de l’accélération.
Soit, PIBEn = PIBn+ somme de l’année de référence à n des gains moins les dommages ; Dans laquelle
Gains année j = INVj+EVj
Dommages année j = SEIFj+UTCAFj+PESj+ENGj+EAUj+ART+PLSj+BIOj
Le PIBE ainsi constitué évalue la croissance utile, celle de nos chances de survie, dans le bien-être.
Point clé, à l’expérience, la réduction des émissions de gaz à effet de serre donne plus de pouvoir d’achat, plus de bien-être, crée de l’emploi près de chez soi, fait monter en compétence, réduit les inégalités et de façon inattendue, crée une nouvelle forme de démocratie dans l’action. Le PIBE permet de mesurer la progression du bien-être avec l’utilisation croissante du renouvelable, les dommages diminuant avec leur utilisation tant pour l’énergie que pour l’agriculture.
Enfin ce PIBE a une qualité supplémentaire, il est déclinable de la planète à la commune et peut-être à l’entreprise et la maison.
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II- Une première évaluation :
Pour tester la faisabilité de ce PIBE, une première évaluation et les tableurs associés ont été mis au point. Cette faisabilité apparait démontrée ; non sans mal pour trouver des données, pourtant vitales. Leur recherche et les manques ont conduit à effectuer une annualisation des données la plus pertinente possible, par corrélation.
Même si l’on n’apprend rien qualitativement, il ressort de cette première évaluation l’ampleur des gains de bien-être qui sont devant nous mais dans un temps très court avant l’irréversible.
Le PIBE en pointe les voies de progrès, dans l’urgence, à toutes les échelles de territoire, de la planète à la commune. Il est opérationnel en l’état, tant pour l’évaluation annuelle des politiques publiques que privées. Les familles et les entreprises en sont les cellules de base.
Cette évaluation annuelle a une autre qualité, elle permet aussi l’évaluation de l’accumulation des conditions de bien-être des pays et des êtres humains au cours de leur vie, au stade de l’urgence climatique. Le différentiel pays développés-pays en développement apparaît crûment.
Additionnées année après année, les évaluations résultantes peuvent poser en d’autres termes le sulfureux débat croissance-décroissance (dépassé au vu de ce PIBE) mais aussi nos visions de la productivité, du marché, de la richesse et du bien-être.
De quoi peut-être fabriquer les coopérations et solidarités incontournables pour écarter la barbarie climatique, de la maison et l’entreprise jusqu’à la planète, dans le temps qui reste.
Comment ? Bien sûr en élisant des décideurs qui agissent à la hauteur des enjeux, avec nous : nous avons avec le PIBE de quoi mesurer l’efficacité de leurs actions ;
Mais aussi sans attendre, en décidant de baisser drastiquement nos émissions, là où nous vivons, là où nous pouvons en décider, de la maison et l’entreprise à la région ; et produire du bien-être, avec des outils et des solutions pour compter carbone et agir : agirlocal.org