Co-développer Agirlocal

Co-développer Agirlocal

La première de ces pages récapitule la démarche Agirlocal sous l’angle de l’intérêt local de la co-développer. Elle rassemble en 20 lignes les documents associés, autant d’outils pour agir.

Les pages suivantes développent cette démarche-action : les constats qui la fondent, une reformulation pragmatique, ses conditions de succès, et un appel à l’Etat en 6 propositions pour booster notre efficacité collective.

Co-développer Agirlocal se termine par une recommandation : revenir sans attendre qui que ce soit à ce que vous pouvez décider, maintenant. 

I- La démarche Agirlocal : éléments clés et fondamentaux

Clé de l’efficacité nationale de nos actions locales, la construction d’une intelligence collective est incontournable, de la maison à la planète : Agirlocal y contribue par une stratégie opérationnelle, des outils (tableur carbone et kits) et des propositions concrètes pour être progressivement plus efficace, seul et ensemble, de la maison à la région, en articulation avec l’action nationale et internationale.

Ce 2 pages est un outil pour convaincre de l’intérêt de co-développer Agirlocal : https://agirlocal.org/pourquoi-comment-agir-local/

Clé de l’efficacité locale, Agirlocal outille l’action locale https://agirlocal.org/kit-transition-locale/, met en vitrine des solutions locales efficaces, documentées avec leurs porteurs, https://agirlocal.org/vitrine/. Cette documentation de chaque solution apporte autant de grains d’ingénierie publique, tiers de confiance.

Pragmatiquement, notre association qui peut être la vôtre aussi, continue d’identifier et passer en jury des solutions : L’appel est désormais permanent afin de recueillir la cinquantaine de solution visées. Pour y répondre : fiche de candidature appel permanent

L’adresse de rendu est 50projets@agirlocal.eu et non pas .fr

Pour prendre connaissance du contexte du premier appel :

https://agirlocal.org//wp-content/uploads/sites/15685/2021/03/Appel-a-initiatives-remarquables-Agir-Local.pdf

Les statuts ont réservé des places au conseil d’administration pour les porteurs de solutions ; https://agirlocal.org/agirlocal-creation-et-appel/

Nous avons commencé à solliciter quelques établissements d’enseignement supérieur pour contribuer à l’ingénierie publique tiers de confiance. Il reste à solliciter lycée, collèges et école pour alimenter la dynamique locale.

https://agirlocal.org//wp-content/uploads/sites/15685/2021/09/20210704-Intelligence-territoriale.pdf

Le point de nos activités 2022 : AL Rapport d’activité 2022

Les fondamentaux de la démarche Agirlocal tiennent en 4 pages, 10 avec les illustrations dans cette introduction à une conférence débat à l’ESSEC qui a donné naissance à Agirlocal. Cette introduction a le mérite de se lire facilement :

http://agirlocal.org//wp-content/uploads/sites/15685/2020/02/20200218-V4-ESSEC-introduction.pdf

Agirlocal est fondée sur les réflexions et travaux de plusieurs milliers de personnes, sur le terrain, pendant 15 ans ; c’est ce qui en fait sa solidité et sa maturité.

II- Les constats qui sous-tendent la démarche et leurs traductions opérationnelles

1- Nous sommes le problème, nous sommes la solution.

En 70 ans, nous sommes passés de 315 ppm à 415 ppm aujourd’hui ; nous allons vers les 450 ppm à dix ans d’ici.

Nous avons fait sortir le climat de la planète des bornes qui ont permis l’apparition sur terre il y a 100 000 ans de l’homo sapiens que nous sommes … en un siècle. Comme une espèce invasive qui épuise le milieu qui la nourrit.

Il y a 70 ans, la classe moyenne et supérieure mondiale, celle qui émet 80% des gaz à effet de serre, comptait 300 millions de personnes, aujourd’hui nous en sommes à 2 milliards, 7 fois plus.

Qui compose la classe moyenne et supérieure mondiale ? Pour un grand bureau de consultants américain qui travaille pour les multinationales, toute personne qui dispose de 8 euros par jour et par personne.

Dans la course à la prospérité, au confort et au dépassement de nos propres limites corporelles, la classe moyenne et supérieure mondiale que nous sommes joue désormais contre son bien-être, contre sa survie. Et emporte le reste des êtres humains avec elle : 5,5 milliards.

Cela ne se passe pas ailleurs mais partout sur la terre. Partout où quelqu’un dispose de plus 8 euros par jour et par personne, nous jouons contre nous.

Evidence donc : Nous sommes le problème, nous sommes la solution.

Conséquence opérationnelle, l’important n’est pas de comparer les émissions de la Chine, des USA de l’Europe, de la France, d’affirmer que nous ne pesons rien ici ou là mais bien de comparer les émissions de la classe moyenne et supérieure mondiale dans chaque pays, qu’ils soient riches ou pauvres et s’occuper de les réduire : sur les territoires où elle vit cette classe moyenne et supérieure mondiale, avec les données publiques locales nécessaires, de la maison à région, mais aussi dans les étages de décision nationaux, européen, internationaux, en se centrant sur les énergies fossiles et la déforestation.

2- L’enjeu est la réinvention écologique des territoires qui sont nous nos yeux

Nos villes et nos territoires, -bâtiments, quartiers, routes-, se renouvellent à peu près de 1% par an, à coup de constructions neuves.

Conséquence pragmatique : dans le temps qui reste, avec les normes nouvelles établies depuis une vingtaine d’années, au début des années 2030 quand nous franchirons le seuil irréversible de déclenchement des 2°C de réchauffement, plus de 95% de nos émissions seront le fait des territoires qui sont aujourd’hui sous nos yeux.

Ce constat demande d’être très clair sur le fait que le neuf n’est pas un enjeu de la transition écologique, énergétique : le bâtiment à énergie positive, l’écoquartier, l’infrastructure de transport flambant neuve dans lesquels nous investissons tant d’argent public et privé, ne sont pas un enjeu. Pire, le neuf peut générer massivement des émissions.

L’enjeu est la réinvention écologique des territoires qui sont nous nos yeux

Le neuf ne peut jouer un rôle que s’il fait levier organisé sur le territoire pour le transformer à temps.

Il est contrariant de le constater pour nombre de décideurs mais les faits sont têtus.

Nous pouvons par contre nous concentrer sur les secteurs les plus émetteurs : nourriture-agriculture (33% des émissions yc bâtiments et déplacements), déplacements (30%), bâtiments (20%), énergies (15%) ; auxquels il faut ajouter l’éducation populaire-formation sans laquelle on ne peut pas convaincre et la biodiversité qui stocke du carbone mais surtout qui constitue notre assurance vie ; et en faire des champs d’action.

3- Nous avons en main trois leviers : nos consommations, nos productions et nos votes

Nos émissions de gaz à effet de serre ont deux origines directes : nos décisions de consommation ET nos décisions de production.

Ce sont elles qui dirigent le métabolisme de nos territoires en l’état : les productions et les consommations locales, les flux de personnes, de marchandises, de connaissances et d’argent qui entrent et sortent de nos territoires. Ce métabolisme qui crée nos émissions sur nos territoires, ceux -là même que l’on n’a plus de changer par du neuf dans le temps qui reste.

Au plan local nous avons en main ces deux leviers de réinvention écologique de nos territoires que nous n’avons pas le temps de restructurer : la consommation et la production, dans les différentes facettes de nos vies. Mais nous avons aussi en main de quoi modifier le fonctionnement de nos territoires : le partage de la voierie ou l’agriculture par exemple, tous deux dans les mains de nos élus.

Il nous revient donc de « penser local pour agir global », de nous-même, avec nos représentants locaux, de la maison à la région. Et voter en conséquence au plan local et au plan national, quelles que soient nos opinions politiques.

III- Reformulation pragmatique :

  • Qui doit agir sur quoi 

Qui ? L’action ne doit pas être menée seulement par pays mais en priorité par la classe moyenne et supérieure mondiale dans chaque pays ; en France à peu près tout le monde.

Où ? Là où nous vivons, c’est à dire là où nous pouvons en décider : localement, de la maison à région, seul et ensemble, comme producteur et comme consommateur. Ce n’est pas ce que nous faisons ; mondialisation oblige, dans l’articulation avec le national et l’international, sans les attendre pour autant. Ce n’est pas ce que nous faisons.

Pour faire quoi ? Pour changer le métabolisme de nos territoires, de la maison à la région ; dans le temps qui reste, deux mandats électoraux, et donc sur des territoires à infrastructures à peu près constantes. Nous n’avons plus le temps des grands projets qui prennent 20 ans. Nous n’avons pas le temps de repartir de zéro sur nos territoires mais de partager les solutions les plus efficaces. Ce n’est pas ce que nous faisons.

Comment ? Par des actions locales, seul et ensemble, des actions méthodiques, outillées, efficaces, massives, réparties sur tous les territoires urbains et ruraux, articulées autant que faire se peut avec les injonctions nationales et internationales, sur les deux volets consommation et production ; à coup de petits projets, réutilisant des solutions efficaces, éprouvées, dans le temps qui reste, dans les 6 champs d’action identifiés. Ce que nous proposons de faire.

Avec quels outils ? Des données publiques locales, pour décider à bon escient, en commençant par le plus facile, le plus efficace, le moins cher. Encore faut-il un minimum de données publiques locales, à fabriquer avec les données publiques nationales et internationales donc. Nous avons commencé, les premiers outils existent.

Et quel moteur ? A l’expérience, réduire ses émissions de gaz à effet de serre fait gagner du pouvoir d’achat, du bien-être, crée de l’emploi près de chez soi, fait monter en compétence les acteurs locaux, réduit les inégalités et de façon inattendue, crée une nouvelle forme de démocratie, dans l’action. Voilà un bon levier qui réduit l’utilisation d’énergies fossiles, pousse l’emploi mesuré des ressources renouvelables, incite au respect de la biodiversité, réduit la déforestation.

La menace identifiée, reformulée en termes opérationnels, tourne autour de quelques mots clé : compter carbone, seul, ensemble, territoires, outils, production et consommation et deux mots qui les rassemblent tous : métabolisme et bien-être.

De quoi sortir du sentiment d’impuissance et d’injustice -fondé- des jeunes générations.

Avons-nous pour autant une chance d’écarter la menace climatique à temps ?

  • Un conte, revisité

Vous connaissez la légende indienne de Sissa, inventeur du jeu d’échec, du grain de blé et de l’empereur Sheram ? Elle a été reprise dans les contes des mille et une nuits. L’empereur Sheram demande à Sissa quelle récompense il veut pour avoir inventé le jeu d’échecs lequel l’a sorti de l’ennui. Sissa lui répond Majesté un grain de blé par case de l’échiquier, doublé à chaque case.

L’empereur entre dans une colère folle. Tu te moques de moi, je veux te donner une vraie récompense. Mais Sissa insiste. Alors l’empereur se retourne vers son intendant : soit, c’est un idiot, je suis déçu, donne-lui ce qu’il veut. Et l’intendant revient le lendemain, à plat ventre, voir l’empereur : tous les greniers de l’empire ne pouvaient pas fournir assez de blé pour donner la récompense promise.

Cette légende, nous pouvons la réinventer : en persuadant un être humain par semaine d’agir local efficacement, lequel en persuade à son tour un autre la semaine suivante, nous doublons l’effectif d’ambassadeurs-acteurs chaque semaine. Il faut alors 32 semaines pour convaincre les 2 milliards d’individus de la classe moyenne et supérieure mondiale d’écarter la menace climatique, ceux-là même qui émettent 80% des gaz à effet de serre. 32 semaines, la moitié des cases de l’échiquier, une année scolaire.

Il ne tient qu’à nous, jeunes inclus, de faire de la légende réinventée, une réalité.

IV- Conditions de succès :

 1- Compter carbone et apprendre à compter carbone

La moindre des choses est de connaître l’ennemi pour le combattre. Ce n’est pas ce que nous faisons.

Qui sait compter carbone aussi facilement que l’on compte en euros ? Il est pourtant plus facile de compter carbone que de compter en euros.

Sauf que même si un travail colossal a été effectué depuis le début des années 2000 pour bien connaître les gaz à effet de serre, nous sommes encore loin du compte : combien d’entre nous savent évaluer les émissions de leur nourriture quotidienne, de leurs déplacements, de leur logement, des énergies qu’ils achètent ?

Plus encore, combien d’entre nous savent ce que veut dire le petit e mis au bout de CO2 par les scientifiques ? La dénomination CO2 équivalent regroupe la demi-douzaine de gaz à effet de serre qui causent les 12 tonnes de CO2e émises par français.

Il y a pire : des très riches, plus intéressés par les dividendes que par leur propre survie et celle de leurs enfants, en ont payés d’autres pour expliquer qu’il n’y avait pas de lien de cause à effet.

Quelle que soit la cause, nous ne savons pas ce que veut dire la TeCO2, la plupart d’entre nous ne voit même pas l’utilité de savoir. Ce lien évident entre la cause et l’effet, nous l’ignorons superbement. La transmission de connaissances ne s’est pas faite.

Pourtant, ce n’est pas une question ardue. On peut commencer avec 7 chiffres. Le tableur carbone est un bon outil d’évaluation. Voir compter carbone  https://agirlocal.org/compter-carbone/

Impossible de mesurer l’efficacité des solutions éprouvées inventées ici ou là sans outil. Pour l’appel, nous avons choisi de trier sur un critère : 1% de réduction sur son territoire d’origine, 1% au national, si la solution est méthodiquement généralisée. L’éducation populaire-formation et la biodiversité étant évaluées autrement.

Encore faut-il pouvoir calculer … le numérateur et le dénominateur ; le dénominateur est apporté par le tableur de calcul de l’empreinte carbone, améliorable ; le numérateur doit être apporté par le porteur de la solution mais il est généralement démuni pour faire ce calcul. Nous avons aidé des porteurs de solutions à faire ce calcul.

Sur cette double question du numérateur et du dénominateur, nous pouvons progresser ensemble en faisant appel à l’enseignement, professeurs et élèves.

Et faire plus.

L’idée est d’identifier un professeur référent par établissement d’enseignement supérieur et par lycée pour faire progresser notre intelligence territoriale, partagée, la porter à la hauteur des enjeux climatiques, y associer l’enseignement secondaire et primaire pour dynamiser les territoires. https://agirlocal.org//wp-content/uploads/sites/15685/2021/09/20210704-Intelligence-territoriale.pdf

2- S’organiser a minima entre acteurs locaux

Avec cet outillage, le premier appel à solutions efficaces doit être poursuivi pour rassembler une cinquantaine de solutions efficaces, travailler celles qui sont identifiées, et les reproduire massivement.

Dans les statuts d’Agirlocal, une place au conseil d’administration est réservée pour des porteurs de solutions. Un par champs d’action ne serait pas de trop : nourriture-agriculture, déplacements, bâtiments, énergies, éducation populaire-formation.

Dans un format idéal, chaque solution pourrait être portée, développée, améliorée par son porteur en relation avec ceux qui la reproduisent, l’améliorent, pour former des communautés de projet. Ce qui permettrait à Agirlocal de tenir la vitrine à projet en renvoyant aux sites référents et réciproquement.

L’atelier du 6 décembre a été monté dans la perspective de la prochaine étape : au moins 3 territoires qui s’engagent dans la démonstration qu’il est possible de partager, adapter et reproduire méthodiquement des solutions ayant fait la preuve de leur efficacité. Au vu des échanges de numéros de téléphone, en fin d’atelier, nous ne devrions pas chômer.

Nous concentrerons l’information sur la progression ici : www.agirlocal.org/essaimage

Là s’arrête l’objet d’Agirlocal.

3- Passer à l’action :

Politiquement, il revient aux acteurs locaux, solutions par solutions de s’organiser sur leurs territoires pour reproduire méthodiquement celles qui leur sont adaptées, en inventer d’autres, si nécessaire, dans une démarche transpartisane autant que faire se peut, à l’instar de ce qui se passe dans les intercommunalités par exemple.

Les maires et présidents de collectivités sont les responsables (non exclusifs) de tels développements, générateurs d’emploi, de prospérité et de bien-être.

Techniquement, travailler les 6 champs d’action peut en faire une utopie réaliste.

Politiquement et techniquement,  Il y faut une carte, l’empreinte carbone territoriale ; une destination, un objectif zéro émissions carbone, comme Copenhague est en train de l’atteindre et Paris l’a programmé ; une jauge pour choisir les projets les plus efficaces : la TeCO2 à l’euro dépensé ; un portefeuille : un budget analytique des investissements, des économies engrangées et des réinvestissements ; sans oublier un double moteur, un conseil du développement durable, élus, habitants, entreprises ; et le même, en version enfant et jeune.

Organiser et nourrir localement cet objectif zéro carbone donne un levier majeur pour faire bouger nos territoires et ceux qui y vivent, changer le rapport ville-campagne, construire une géographie humaine en harmonie avec la géographie physique et avec le reste du vivant. http://agirlocal.org/kit-transition-locale/

Ces vidéos grand public peuvent faciliter la nécessaire communication.

La vidéo de présentation de la démarche Agirlocal en 3mn : https://www.youtube.com/watch?v=Um5v84BmORc

France inter, Carnets de campagne l’appel en 3 mn

https://agirlocal.org//wp-content/uploads/sites/15685/2016/04/20210312-france_iinter.mp3

France inter, Carnets de campagne les résultats de l’appel en 6 mn

https://www.linkedin.com/posts/jean-michel-vincent-5a7984131_agirlocal-amf-amrf-activity-6807911025321504768-QgiK/

4- Augmenter l’intelligence territoriale

C’est à l’échelle de la commune que plusieurs milliards de décisions sont prises chaque jour en Europe, soutenables ou pas : la façon d’habiter son logement, de se déplacer, de travailler, de se nourrir, d’acheter, de produire, de gérer sont autant de décisions, d’actes de consommations, ordinaires au quotidien, ou d’investissements exceptionnels dans la durée, décidés par les ménages, les entreprises, les services des collectivités territoriales, les élus.

Ces acteurs sont autonomes dans leurs prises de décision et le resteront.

Décider soutenable devrait pouvoir être fait à bon escient localement, en connaissance de cause et de conséquence de l’impact de ces décisions sur le changement climatique, sur les autres enjeux du développement durable.

Mais les données publiques qui devraient permettre à chacun d’y voir clair disparaissent au fur et à mesure du passage de l’échelle nationale à l’échelle communale. En conséquence, avec les données existantes il n’y a pas de traduction locale, simple, appropriable par les acteurs locaux des enjeux planétaires du développement durable, permettant de construire une vision locale partagée par les acteurs, leur permettant d’agir. Hors le tableur carbone gratuit que nous avons construit, première pièce maitresse mais outil incomplet.

Un outil complet existe, il a été fabriqué il y a une douzaine d’années par la Direction régionale de l’équipement Île-de-France à partir des 6 enjeux du développement durable tels qu’ils ont été identifiés par le Grenelle de l’environnement : le changement climatique, la biodiversité, les ressources renouvelables, l’économie soutenable, le bien-être, les nuisances et les risques ; ses indicateurs territoriaux ont été alimentés par les données publiques disponibles, plus riches en Île-de-France qu’ailleurs. Le Préfet-Directeur régional de l’équipement Île-de-France l’appelé @d aménagement durable.

Il est constitué d’un double tableau de bord territoire-projet, apte à mesurer l’impact de tout projet sur son territoire d’accueil, de toute décision sur le territoire qu’elle impacte. En regard des 6 enjeux internationaux identifiés, 12 lignes d’action et autant d’indicateurs territoriaux associés caractérisent le territoire, 10 permettent de caractériser le projet, la décision.

Cet outil simple à utiliser permet de permet de bien caractériser un territoire, de construire localement une vision partagée, de mieux organiser localement le chemin vers l’objectif zéro carbone mais aussi veiller au bien être ou à la biodiversité par exemple. Il permet de faire converger les prises de décisions locales, autonomes à toutes les échelles de territoire.

Inhérent à cet outil, par la façon dont il a été développé, les lignes d’action constituent les éléments d’une stratégie planétaire, traduite en termes locaux : elles pointent les types d’actions structurantes, éclairent les débats. La mesure fournie par les indicateurs permet de distinguer l’action accessoire de l’essentielle.

Pour autant aucun objectif n’est fixé au territoire ou au projet. Il revient aux acteurs locaux d’exercer leurs responsabilités, leur créativité, leur professionnalisme, pour répondre aux enjeux du développement durable.De ce fait le portage politique de la démarche est déterminant, le maire est un acteur clé. La démarche lui apporte de quoi identifier les projets, les investissements clé, matériels et immatériels sur lesquels concentrer les ressources financières et humaines. L’outil permet de mettre en scène les actions porteuses qui reviennent à chacun, de développer l’intelligence collective requise pour progresser.

Il a été validé par l’association des maires Île de France. Cet instrument public a été mis à leur disposition, gratuitement. https://agirlocal.org/resume-d-amenagement-durable/

En France, depuis le Grenelle de l’environnement, l’intelligence collective du développement durable s’appelle la gouvernance à 5 : Etat, élus, entreprises, syndicats, associations. Elle ne va pas de soi ; elle se construit. Elle n’est pas dans la continuité mais en rupture avec les mentalités, les organisations, les modes de penser, les modes de décision et permet de penser carbone, biodiversité et bien-être sur son territoire.

L’indicateur de biodiversité est une innovation majeure de cet outil :  la carte infra communale fournit à un spécialiste de la biodiversité un outil pour tracer en 2 heures les corridors de biodiversité et les points d’interruption, alors que selon l’expert du Museum, un an et sept spécialistes sont nécessaires pour obtenir la même carte en inventoriant et comptant les espèces : https://agirlocal.org/category/biodiversite/

Le double tableau de bord territorial est déterminant. Il a été construit en conséquence.

-Ses indicateurs sont simples, lisibles, pour être appropriables par les acteurs locaux, et quantifiables à partir de données publiques pour permettre une mesure neutre, transparente, incontestable par l’homogénéité d’un territoire à l’autre des sources de données et des modes de calcul : propriété de la puissance publique et affichés sur un site internet lui appartenant, ils ne sont pas contestables. Leur méthode de calcul est documentée, avec les voies de leur amélioration.

-Pour que chaque territoire puisse s’évaluer, se comparer à des territoires similaires, s’enrichir des expériences développées ici ou là, ces indicateurs sont comparables d’une commune à l’autre.

-Parce que certaines questions, comme les déplacements domicile-travail par exemple, ne peuvent être traités qu’à des échelons d’administration dépassant la commune, ils sont additionnables à l’intercommunalité, aux échelons d’administration englobants en général, jusqu’à la région au moins.

-Pour être facilement lisibles par les acteurs locaux, ces indicateurs sont cartographiés et accessibles sur site internet ; Sources et modes de calcul sont documentés. Cette documentation est téléchargeable, gratuitement.

Mais la question première, pragmatique est celle des données publiques, source de calcul des indicateurs. L’absence de données nécessaires à l’échelle communale a conduit à territorialiser à la commune des données publiques jugées suffisamment consistantes à l’échelle régionale. Ce travail a alors demandé 18 mois et mobilisé les services publics détenteurs de données mais aussi 15 juniors entreprises sur 18 sujets pour identifier les études susceptibles de compléter les données existantes et permettre cette territorialisation.

L’outil a été généralisé à l’AFNOR pour la France métropolitaine mais les indicateurs n’ont pas été calculés à l’échelle nationale.

En 2 pages :

http://agirlocal.org//wp-content/uploads/sites/15685/2016/02/fiche_d_France_cle2e1c16.pdf

En 32 pages :

https://agirlocal.org//wp-content/uploads/sites/15685/2016/02/Territoires-et-am%C3%A9nagements-durables.pdf

L’Europe a quelques années plus tard (en 2012) lancé un appel à projet qui en permettait la généralisation à l’Europe. Les experts qui ont analysé la proposition ont jugé l’outil mature mais la proposition d’équipe d’acteurs (de 4 pays), insuffisante. Paradoxal s’agissant de développer à l’échelle européenne un outil purement français et former dans l’action.

L’Etat a laissé  @d aménagement durable en jachère.

L’appropriation par les régions de cet outil, est l’un des enjeux du temps qui reste.

V- Le grand absent

Bien sûr, nous pourrions aller beaucoup plus vite et mieux si nous réussissions à articuler actions locales, nationales et internationales. L’Etat, notre Etat est le grand absent de cette stratégie opérationnelle. D’où ces appels répétés à fournir un cadre à l’action locale.

C’est l’objet des 5 propositions de décisions énoncées dans le kit transition. https://agirlocal.org/5-decisions-a-prendre/, plus une. 

  • Sans surprise pour le lecteur de la démarche Agirlocal, les 4 premières propositions consistent à demander à l’Etat de permettre de compter facilement carbone, reprendre le développement d’@d aménagement durable au niveau national, gérer la vitrine à projets réussis, établir une ingénierie publique, tiers de confiance ; le tout, pas seul.
  • La 5ème proposition consiste à financer nos projets, à taux zéro, avec le pacte finance climat. Cette cinquième proposition, venue d’une association Agir pour le Climat, est décisive.

L’expérience a montré que les solutions à reproduire sont le plus souvent rentables mais butent fréquemment sur le temps de retour sur investissement, trop long. D’où cette proposition de financer à taux zéro les solutions en question afin d’éliminer cet obstacle. Il faut avoir vécu l’obstacle lors du développement d’un projet efficace pour la transition pour constater la différence avec des taux bas, argument couramment utilisé pour balayer d’un revers de main une solution particulièrement efficace.

Agir pour le Climat a été fondée par Jean Jouzel, l’ex Vice-président du Giec et Pierre Larrouturou, aujourd’hui député européen, co-rapporteur du budget. L’idée est d’utiliser la création monétaire pour financer la reproduction des solutions. D’où la création d’une banque pour le climat qui financerait les Etats européens lesquels financeraient les porteurs de solutions à taux zéro ; sans faire porter l’endettement sur les Etats donc, aux finances bien mises à mal par la crise financière de 2008 puis par le traitement économique du Covid.

Utiliser la création monétaire consiste à financer l’économie réelle plutôt que la spéculation. En cela, cette proposition peut à la fois contrer la menace climatique et la crise financière mondiale que le FMI nous annonce. D’où le nom de pacte finance climat.

Agir pour le climat a aussi proposé qu’un budget à la hauteur des enjeux de la menace climatique soit décidé : pour subventionner les projets européens qui en ont besoin au lancement (comme Energie Sprong l’a été par exemple) mais aussi l’Afrique afin de lui éviter de passer dans son développement par la case industrie fossile,

Le volet africain de la proposition tient au fait que nous habitons la même planète, que chaque TeCO2 émise où que ce soit est, comme on l’a vu, un mois plus tard, uniformément répartie dans l’atmosphère et y reste un siècle… Le budget nécessaire pour aider l’Afrique est conséquent mais ne représente qu’une toute petite partie du budget du Green Deal. Egoïstement, il aurait pour deuxième intérêt de limiter les immigrations en finançant le développement local, comme en Europe.

Ces propositions n’ont rien d’utopique. L’Europe en a décidé ainsi pour ce qui concerne la banque : ce sera la BEI, banque européenne d’investissement. Le budget climat, d’abord ridicule a été augmenté dans le green deal. Pour les prêts à taux zéro, à la hauteur de l’enjeu vital de la menace climatique, il semble que la facilité clé apportée aux porteurs locaux n’ai pas touché les décideurs européens. A moins que le secteur bancaire n’en ait pas voulu.

  • Une sixième proposition est nécessaire mais elle est moins immédiatement abordable. Elle consiste à appeler les gouvernants à la mobilisation générale,

Nous avons un ennemi mortel, les émissions de carbone. Où qu’elles soient émises sur la planète, elles se retrouvent uniformément réparties dans toute l’atmosphère un mois plus tard et y restent un siècle ; ce qui nous rend tous solidaires des décisions que chacun prend, chaque jour sur la planète. Il nous faut donc le connaitre cet ennemi mortel pour pouvoir le traquer, le représenter en termes de vie quotidienne, et savoir le réduire.

Il nous faut apprendre à compter carbone, mesurer pour agir et changer le métabolisme de nos territoires, de la maison à l’Europe et à l’international. Au-delà de la région donc, par l’Etat dont c’est le rôle : régalien mais aussi stratège et pro-actif.

Nous ? 30 millions de familles, dont 5-6 millions d’entrepreneurs et une dizaine de millions d’actifs impliqués dans la définition et la réalisation des projets d’investissement de transition, un million de pédagogues plus leurs étudiants et élèves, un demi-million d’élus locaux et nationaux, sur 36 400 territoires, de la commune à la région et un gouvernement. Un moteur puissant.

Dans cette mobilisation générale, l’Etat Français propose que les échanges internationaux aient pour objet les méthodes, les outils et les solutions territoriales de changement du métabolisme des territoires, en commençant par qui veut. A cet effet les échanges pourraient être permanents sur ces trois objets, ponctués par les COP dans les 10 ans qui restent.

Juste un instant, pensez à ce que changerait un tel coup d’accélérateur pour écarter la barbarie climatique.

Et revenez à ce que vous pouvez décider sans attendre :

Prendre connaissance des solutions recueillies et vous demander comment les adapter-reproduire sur votre territoire, répondre à l’appel si vous en avez fait aboutir une qui manque à l’appel, adhérer à Agirlocal pour massifier la réduction de nos émissions, soutenir la biodiversité, s’apprendre les uns les autres et co-développer notre association. https://www.helloasso.com/associations/agirlocal

Dans une stratégie partagée : Compter carbone et agir

 

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