Enjeux 50 projets locaux efficaces

1er septembre 2020 V18-12

Urgence climatique :

50 projets locaux efficaces 

Le changement climatique est meurtrier. Nous pouvons contrer cette menace, chacun à son niveau, dans le plaisir de vivre, avec une cinquantaine de petits projets locaux, efficaces, massivement reproductibles. Si Copenhague est en passe de réussir zéro émissions carbone en 16 ans, en 2025, pourquoi pas nous ?

20 ans de travail de plusieurs milliers d’acteurs locaux ont fait et refait ce constat : réduire nos émissions de CO2e à coup de projets locaux efficaces fait gagner du pouvoir d’achat et du bien être, fait monter en compétences les acteurs locaux, développe l’emploi local, diminue la pauvreté, invente une nouvelle forme de démocratie dans l’action; et par là contribue à écarter le populisme, à maitriser notre destin.

Trois projets démonstrateurs ont été développés en Île-de-France : le chauffage urbain aux énergies renouvelables et de récupération, des tiers lieux sur les gares de 2ème couronne francilienne et la rénovation énergétique de maisons groupées. Ils ont permis d’avancer sur ce chemin simple à énoncer, difficile à mettre en œuvre : moins d’énergies fossiles, moins de minerais, plus d’intelligence collective, pour un partage raisonné des espaces et des ressources, selon un chemin économique et social acceptable, de préférence dans le plaisir de vivre.

Beaucoup de projets ont été développés ici ou là, d’autres encore en sont restés à l’état d’idée formulée. Faute de vitrine à projets, nous ignorons collectivement ce qu’ont fait les uns et les autres, nous ignorons nos richesses communes.

Nous ne pouvons rester plus longtemps dans cette situation.

Pourquoi ?  

A lire les rapports du GIEC, il ne reste que deux mandats municipaux avant le déclenchement des 2°C de réchauffement de l’atmosphère. Il y a urgence.

Et les choses sont claires : nous sommes le problème, nous sommes donc la solution.

D’autant que nous connaissons le chemin économique et social acceptable : économiser du CO2 développe pouvoir d’achat, bien-être et emploi ; et permet d’investir dans le renouvelable, le bien-être, de diriger la création monétaire sur l’économie réelle et non la spéculation.

Mais 25 COP et les politiques nationales ont démontré que la réduction massive du CO2 est impossible à mettre en œuvre sans petits projets locaux efficaces, massivement reproductibles. Nous pouvons tenter de combler ce vide.

Avec qui ?

Avec les habitants, les entrepreneurs, les élus locaux, là où nous vivons, c’est à dire là où nous pouvons en décider. Nous bénéficierons des travaux de plusieurs milliers d’acteurs locaux exposés sur www.agirlocal.org, de la convention citoyenne pour le climat et du changement de perspective provoqué par le coronavirus pour le monde d’après, sans illusions sur la capacité de résistance de l’économie fossile.

Nous agirons avec les autres territoires et leurs forces vives, projet par projet, sans autre préalable que l’accord sur un projet et un territoire donnés. Sans prétention à un quelconque leadership. Au contraire, il y a fort à faire. Notre expérience d’usine citoyenne de fabrication de masques AFNOR en est une preuve concrète. 600 volontaires ont produit bénévolement 40 000 masques en 10 semaines. Et les ont et distribué dans 10 communes du 20 mars au 2 juin lorsqu’il y avait pénurie ; en  moins de 10 semaines, en partant de zéro, avec l’engagement de 8 maires.

Et nous travaillerons avec les pouvoirs publics qui le veulent, s’ils le veulent, pour une meilleure efficacité.

Telle est la raison de la création de notre association, Agirlocal, ce 11 décembre 2020. Nous vous invitions à y adhérer : contact@agirlocal.org

Comment faire ? 

Avec des petits projets car il est trop tard pour les grands projets, trop longs à mettre en œuvre dans le temps qui reste ; nous avons besoin de penser local pour agir global, d’inventer et reproduire méthodiquement des petits projets efficaces, massivement.

C’est ce fil rouge que nous pouvons suivre sur nos communes, nos intercommunalités, en prenant bien soin d’être ouverts aux autres communes, aux autres territoires ; en développant nos projets, locaux, voulus et décidés ici par ceux là même qui vont les mettre en oeuvre, aux différentes échelles de territoire adaptées.

En partant de l’empreinte carbone de nos communes, avec cet indicateur simple, fédérateur, pour mesurer leur efficacité, projet par projet : la tonne de CO2 économisée à l’euro dépensé.

Quels obstacles?

En Île-de-France, la démonstration a été faite depuis une direction du ministère en charge de l’écologie non seulement que notre outil statistique était aveugle au changement climatique mais aussi que les politiques publiques ignoraient la puissance de l’action locale.

L’expérience a montré que pour mener à bien des projets locaux efficaces nous avions besoin de cette ingénierie publique, tiers de confiance, apte à faire franchir les deux falaise techniques et institutionnelle de tout projet, financements inclus et d’une vitrine à projet qui permette de ne pas réinventer l’eau tiède aux quatre coins du territoire.

Les gouvernements successifs sont restés sourds à ce qui constitue aujourd’hui  deux évidences. Il faut donc faire sans ou plutôt avec les différents échelons territoriaux, de la commune à la région, en puisant dans nos propres ressources. L’ESSEC et l’Université de Cergy-Pontoise appuient la démarche. La venue de la Banque des Territoires est un signal fort de changement.

Quel chemin ?

Une cinquantaine de projets locaux, massivement reproductibles, dans 5 champs à portée de décision locale- nourriture, déplacements, bâtiments, énergies renouvelables-biodiversité peuvent réduire ou stocker 80% de nos émissions de CO2e. Et déclencher développement de l’emploi et de bien-être.

Ce chemin là, nous ne l’avons pas essayé.

Beaucoup de ces projets efficaces ont été inventés un peu partout en France et ailleurs, de la plus petite à la plus grande commune ; ici aussi.

Il nous faut donc identifier méthodiquement ces projets, les adapter à notre territoire et les reproduire. Nous avons besoin pour cela d’une vitrine à projet.

Nous avons aussi besoin d’en inventer d’autres s’ils n’ont pas été encore développés ou sont plus efficaces.

Là est la valeur ajoutée de notre initiative : reproduire, inventer, méthodiquement en se donnant les moyens d’aboutir.

Une vitrine à projet et une ingénierie-tiers de confiance sont les deux outils manquants pour développer au mieux les projets locaux ? Nous construirons ces outils avec les moyens du bord, comme nous l’avons fait avec l‘usine citoyenne.

Et nous faisons appel à l’agglomération, au département, à la préfecture pour qu’ils développent ces outils avec nous. La banque des territoires est déjà là.

Quels outils ?

Nous ne partons pas de rien. Des projets comme le chauffage urbain aux énergies renouvelables et de récupération, les tiers lieux en deuxième couronne Île-de-France  ou REV, rénovation énergétique du Valmoutier, des projets comme O’Watt citoyen ou le plan d’alimentation territorial ont fait la démonstration de leur efficacité ou sont bien engagés sur notre territoire. Ils sont nés ici ou là. Peu importe.

La démarche lancée à l’ESSEC et poursuivie à l’université de Cergy-Pontoise avant d’être suspendue par l’épidémie a posé les bases de la méthode. Un tableur de calcul de l’empreinte  carbone à la commune, gratuit, calculable en moins d’une heure, y a été présenté ainsi qu’un kit transition : https://bit.ly/395wCRp

Le collectif de travail constitué à cette occasion est une amorce d’ingénierie publique tiers de confiance. Il y a été décidé que le site www.agirlocal.org serve de vitrine à projet jusqu’à plus ample développement.

L’usine citoyenne de masques AFNOR a démontré l’efficacité de la vitrine et du tiers de confiance. http://agirlocal.org/recit-masques-citoyens-2020/

Cette fois, nous avons décidé de nous organiser citoyens et élus locaux, institutions qui le veulent, sans attendre.

A l’évidence, nous devons identifier les autres projets locaux qui marchent, pour pouvoir les reproduire. Ce sera une première tâche. D’où la nécessité de déclarer l’urgence climatique dans nos communes. Et d’appeler les collectivités territoriales qui le veulent à faire de même. Nous pourrons alors nous organiser. Et inventer d’autres projets, autant que nécessaire.

Partir à plusieurs communes d’un même territoire n’est pas anodin ; nous n’y arriverons pas sans dépasser nos limites communales, en constituant des communautés de projet, aux limites adaptées à chaque projet, mais aussi pour construire cette vitrine à projets et ce tiers de confiance, avec les autres collectivités et l’Etat.

Cette lecture faite à la New York University début juillet est une synthèse à jour de la démarche proposée pour faire face à ce manque d’ingénierie publique tiers de confiance et agir sans attendre, massivement. http://agirlocal.org/lecture-nyu/. Elle fournit des analyses, des outils et une proposition de stratégie. Entre autres, de quoi faire le bilan des émissions carbone de votre commune en moins d’une heure à partir des données nationales du Haut Conseil pour le Climat et un kit transition posté sur http://agirlocal.org/kit-transition-locale/

Le site www.agirlocal.org s’est constitué en vitrine à projet. Pragmatique, il affiche de quoi faire de l’éducation populaire, des outils pour agir, et une gamme de propositions concrètes, du stade de l’idée jusqu’au projet démonstrateur. Notre ambition est de développer méthodiquement sa fonction vitrine à projets, de rassembler cette cinquantaine de démonstrateurs, avec vous. Pour enrichissement et reproduction locale massive.

L’ESSEC et CY Cergy-Paris Université, l’enseignement supérieur donc, s’organise ici en campus transition. Ils peuvent s’investir avec les territoires dans la construction d’une ingénierie publique tiers de confiance.

La maison brûle, Il nous faut mettre nos démonstrateurs en commun pour passer de la part du colibri à la part du canadair.

Pour partager facilement et s’approprier localement ce projet global, l’adresse de la présente note d’enjeux : http://agirlocal.org/50-projets-efficaces/ et ces 10 pages illustrées qui les développent : https://bit.ly/395wCRp

L’appel national à identification de projets locaux efficaces : https://agirlocal.org/50-projets-organisation-et-calendrier/

Il comprend une proposition de méthode d’identification et de fiche type : https://agirlocal.org/50-projets-methode-format-du-rendu/

Et une adresse où  poster votre démonstrateur pour mise en vitrine : 50projets@agirlocal.eu

 

About agirlocal